Peu de gens peuvent se vanter d'avoir mis les pieds en Corée du Nord. Officiellement, il s'agit d'une République populaire démocratique. Mais vous le savez, ce n'est qu'une belle étiquette sur un produit suremballé. Certains photographes et organismes médiatiques ont pu mettre les pieds en Corée du Nord. Et même si vous êtes constamment surveillés et accompagnés, que vos photos sont vérifiées, voire supprimées, certains parviennent à se défaire de leur surveillance et ramener des photos pour les partager. Ces clichés sont illégaux, la Corée du Nord ayant une politique intérieure très stricte, ne souhaitant pas que ses faiblesses soient exposées aux yeux de tous. De retour de son 6ème voyage en Corée du Nord, le photographe français Eric Lafforgue a ramené des photos censées être supprimées, enregistrées sur des cartes mémoires.
Eric Lafforgue
Plutôt que de se cantonner aux périples organisés par le régime, Lafforgue a préféré s'attarder hors des sentiers battus, dans le but de constater l'envers du décor. La pauvreté y est frappante, de même que les efforts du régime pour prouver au reste du monde que la vie y est radieuse. L'armée y est omniprésente, la Corée du Nord étant l'un des pays les plus militarisés au monde. Ce 6ème voyage sera pour lui le dernier, le régime ayant découvert que Lafforgue partageait ses photos prises sur place. La Corée du Nord lui a demandé de les supprimer, mais le photographe a refusé. Il a alors été banni et ne pourra plus jamais y remettre les pieds. Néanmoins, grâce à son oeuvre, nous pouvons assister à plusieurs scènes de vie d'un des pays les plus refermés au monde.
Les nord-coréens les plus pauvres sont amenés à récolter l'herbe des parcs pour la manger. Les gardes sont furieux si vous immortalisez le moment indique le photographe.
Il est interdit de montrer les fonctionnaires sous de mauvais jours.
Le régime avait peur que le photographe fasse passer cette photo d'un homme qui se repose pour un cadavre, il lui a donc demandé de supprimer la photo.
Il est interdit de faire des gestes bizarres devant une photo des leaders.
Montrer la pauvreté y est interdit et pourtant, la richesse reste tabou. Le photographe a eu l'occasion de prendre ce cliché en plein après-midi, pendant que l'élite organisait un barbecue dans un parc.
Une nuit, en rentrant à son hôtel, le photographe a dû prendre une route alternative suite à la fermeture de la route principale. Son guide lui a demandé de ne pas prendre de photo avec le flash pour "ne pas effrayer les habitants".
Seule l'élite peut accéder aux magasins de ce genre. Toutes sortes de nourritures et de boissons y sont vendues, aussi bien en yang qu'en euros. On y trouve même de l'Evian.
L'argent est un sujet tabou en Corée du Nord. Le photographe explique qu'il est difficile de savoir comment gagne en moyenne les nord-coréens. Toutefois, prendre en photo cette caissière comptant beaucoup d'argent "n'était pas une bonne idée".
Il est interdit de photographier les soldats en train de se relaxer.
Cette photo est censée représenter des coréens ayant un bon rapport avec la technologie, sauf qu'en réalisant qu'il n'y a pas d'électricité, le régime a décidé de supprimer la photo.
Les soldats sont souvent amenés à aider les villages voisins dans divers travaux.
Il est interdit de photographier des oeuvres d'art incomplètes.
Un soldat qui dort dans l'herbe.
Un homme qui doit se rendre à la rivière pour s'y laver.
Un restaurant où seule l'élite peut accéder. Même si l'addition est de quelques euros, la majorité ne peut pas se permettre d'y déjeuner.
Des enfants sont présents pour promouvoir la jeunesse de la Corée du Nord. Seulement, ces enfants originaires de la campagne peinent à s'engager puisque c'est la première fois qu'ils voient un escalator.
Même si les familles dont la maison est visitée lors des visites guidées sont soigneusement choisies par le gouvernement, certaines pièces montrent à quel point les temps sont durs.
Un homme qui pèche sur un pneu.
L'armée représente 99% des spectateurs du spectacle. Il est normalement interdit de les apercevoir sur la photo.
Par Guiguiche, il y a 6 ans :
Les pauvres...
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