Inutile de revenir sur la succession de films qui a fait trembler la planète comics depuis quelques années, je l'ai déjà abordé dans une précédente chronique. De la même manière, j'ai aussi déjà traité du retard qu'a pu accumuler DC Comics par rapport à Marvel. Mais, retard ou non, les films sont jugés intrinsèquement, c'est-à-dire que ce ne sont pas les opus précédents de la saga qui vont déterminer si, oui ou non, le film en question est bon. Et dans l'immense concurrence marketing que constitue les adaptations de comics, DC semble avoir trouvé une excuse quasi immanquable pour justifier de la qualité parfois insuffisante de ces films : les versions raccourcies. Petit décryptage sur cette nouvelle mode, mais avant découvrez cette scène coupée de Batman v Superman.
Petite piqûre de rappel
Je l'ai déjà dit mais je le répète, le retard de DC dans les salles obscures face à son éternel rival a fait prendre des décisions parfois rapides et précipitées. Ainsi, tout est mis en œuvre pour concurrencer LE fil conducteur du Marvel Cinematic Universe : Avengers. Et pour ceci, quoi de mieux que de lancer sur le devant de la scène leur bande de super-héros, à savoir la Justice League. C'est ainsi que trois films sont sortis depuis 2013 pour poser les bases de l'univers cinématographique de DC, sans qu'aucun ne fasse l'unanimité chez les fans. Les films ne sont pas nuls, loin de là, mais on peut les qualifier de décevants (chacun à son propre avis sur la question, je dégage ici la pensée populaire).
Dès lors, ne parlons que de L'aube de la justice et Suicide Squad, qui sont les deux sorties annuelles de DC. Le premier, très attendu depuis trois ans -parce que suite directe de Man of Steel- a reçu des critiques mitigées. Pour le second, les critiques sont mêmes plutôt houleuses. Vexé mais compréhensif envers la réception de ses films, DC a lancé un argument étrange pour répondre aux détracteurs : en somme, "si vous n'avez pas aimé le film, c'est parce que vous n'avez pas tout vu, en vérité, la version longue est bien meilleure". Dans ce cas précis, je parle de Batman v. Superman, et derrière son caractère ironique, le marketing de DC semblait tout à fait sérieux. Comment l'interpréter ?
Aveu d'échec ou produit marketing ?
On a deux manières distinctes d'interpréter le problème, soit à la manière d'un aveu d'échec de DC qui reconnaît que ses films ont été décevants et qui tente le coup de promouvoir les sorties en physique. Soit, à l'inverse, une idée marketing qui jaillit avant la sortie même en salle : ne sortir qu'une version raccourcie au cinéma pour générer de l'argent sur la longue à la manière d'un DLC.
J'ai beaucoup de mal avec cette stratégie qui devrait se reproduire pour Suicide Squad dans les prochains mois. Les sorties DVD ont toujours offert du contenu supplémentaire aux spectateurs, notamment des bonus avec des scènes coupées. Mais si justement ces scènes ont été retirées du film final, c'est pour la simple et bonne raison qu'elles alourdissaient le film, qu'elles n'étaient pas forcément nécessaires. Là on est dans une optique complètement inversée puisque ces scènes sont non seulement rajoutées au film, mais on vante le fait qu'elles soient importantes au résultat final, ce qui paraît paradoxal.
Il faut savoir qu'en terme de longueur, L'aube de la justice est déjà un beau bébé de 2h30 au cinéma et qu'il flirte désormais avec les 3h dans sa version longue. Donc, une question toute simple, si le film fait déjà 2h30 et que la version longue est meilleure aux yeux des producteurs, pourquoi ne pas rajouter l'équivalent de cette demi-heure en plus pour avoir dans les salles un film qui ne sera pas décevant ?
Un élément capable de relancer l'industrie du DVD ?
La version longue est un argument qui se popularise ces derniers temps et j'admets avoir peur au point que les sorties en salle ne deviennent que des versions rétrécies du film que l'on veut voir. J'ai déjà utilisé la référence avec les DLC, mais je la trouve particulièrement intéressante. Un DLC c'est quoi ? Un contenu optionnel qui rallonge la durée de vie d'un jeu et qui, d'autre part permet de faire rentrer de l'argent. Mais ces DLC sont prévus avant même la sortie du jeu ! Ils sont retirés volontairement du jeu, justement pour générer du fric et c'est là que ça devient vicieux ! En revanche, dans le cas des jeux vidéo, on ne fait que profiter de la démocratisation du contenu en ligne. Là, ne sortir au cinéma que des versions rétrécies pourrait tuer l'art qu'est le cinéma...
Par jeanLucasec, il y a 7 ans :
Ca s'appelle le marketing !
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