Alors que la sortie officielle de Godzilla en France n'est prévue que pour le 14 mai prochain, nous avons eu la chance de voir le film de Gareth Edwards en avant-première. Le réalisateur parvient-il à innover dans un genre qui a déjà perdu de nombreuses fois ses lettres de noblesse à l'écran ? Edwards relève t-il le défi dans lequel Roland Emerich avait échoué en 1998 ? Réponse maintenant !
Une réalisation à taille humaine
On ne parle pas ici des moyens financiers engagés pour le film, mais bien de la réalisation de Gareth Edwards. Le britannique, aux manettes de Monsters, reprend des plans à hauteur d'humain pour donner à son Godzilla une dimension encore plus monstrueuse. Exit les habituels plans en hélicoptère (même s'il y en a quelques-uns encore), la bête se dévoile par bribes et depuis le sol. Edwards a voulu donner l'impression que les images étaient tournées par des personnes présentes dans les rues. Godzilla tarde à se montrer et se découvre par un morceau de patte par ici ou une bout de queue entre deux immeubles. Conséquence, on est vraiment pris dans l'action, malgré un scénario des plus basiques (on est dans un film de monstre on vous rappelle pas devant la dernière Palme d'Or). Et lorsque le monstre se dévoile en entier on est aux anges. Notamment lors de la longue scène d'action finale qu'on voudrait ne pas voir se terminer. Côté apparence, les images de synthèse sont parfaitement maîtrisées et le monstre ressemble tout à fait à ce que l'on peut attendre d'un Godzilla en 2014. Autre point positif, on ne voit pas, comme dans les 3/4 des blockbusters hollywoodiens, des dizaines d'immeubles voler en cendre. La suggestion est ici, bien plus efficace que la destruction pure et dure.
Et les acteurs dans tout ça
Dans un film ou la tête d'affiche est un monstre gigantesque, ce qu'on demande aux acteurs, c'est de ne pas être trop envahissants, de ne pas se la raconter super-héros omniprésent et encore moins de tomber amoureux et de s'embrasser langoureusement avec Godzilla en train de mourir durant le coucher de soleil en toile de fond. Et on y arrive presque ! Aaron Taylor-Johnson vire un peu Captain America dans certaines scènes, mais l'héroïsme reste plutôt mesuré. Dieu merci, Jean Reno n'est pas au casting. Le quota frenchie est assuré par Juliette Binoche, d'un intérêt assez limité avouons-le. Bryan Cranston, Ken Watanabe et même Elizabeth Olsen sont assez justes dans leur rôle respectif.
Des hommages maîtrisés
Gareth Edwards s'inspire tout en rendant hommage à plusieurs réalisateurs dans son Godzilla. La tâche est ardue, mais il s'en sort correctement. L'ombre de Steven Spielberg plane sur la scène d'ouverture du film avec le survol en hélicoptère d'une île verdoyante. Plus subtil, les fans reconnaitront sans doute le nom de famille du héros, un certain Brody, comme le héros des Dents de la Mer. Autres dédicaces, inévitables celles-ci et terriblement appréciables, celles à l'oeuvre d'Ishiro Honda, le monsieur Godzilla japonais. Ajoutez à cela une bande-son sans aucune fausse note imaginée par Alexandre Desplat et vous obtenez un blockbuster intelligent qui ne tombe pas dans les travers de nombreuses réalisations actuelles.
Par jeanlucasec, il y a 10 ans :
La critique donne envie d'aller voir le film en tout cas !
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