La sortie il y a quelques semaines de GTA V a relancé l'éternel débat sur la violence dans les jeux vidéo. Alors, notre très cher divertissement vidéo-ludique nous rendrait-t-il plus violent ?
Des jeux toujours plus réalistes
Dire que les jeux violents sont caractéristiques de notre époque est faux. Ils ont toujours existé. Néanmoins, si une chose a bien évolué, c'est le réalisme de la chose. Pour reprendre l'exemple de GTA, il faut savoir que le premier opus était un jeu en 2D et en vue du dessus. Quand on le compare au dernier en date, difficile de ne pas remarquer l'évolution. Le réalisme s'accroit également dans les scénarios et les mises en scène. De nos jours, la mise en scène compte pour beaucoup dans la réalisation et la qualité finale d'un jeu. Les images projetées à l'écran relayent donc quelque chose de toujours plus proche de la réalité.
GTA premier du nom
GTA V
Un coupable tout trouvé
Adam Lanza, Mohamed Mehra ou encore Anders Breivik, difficile d'oublier ces protagonistes à l'origine de plusieurs dizaines de morts. Leur point commun ? Ils étaient de sérieux adeptes de jeux vidéo violents. Il n'en fallait pas plus pour certains détracteurs pour accuser directement les jeux vidéo comme l'origine de ces carnages. Le tireur norvégien avait d'ailleurs déclaré s'entrainer sur Call of Duty presque 17 heures par jour. A la suite de la fusillade de Sandy Hook, qui a fait 26 morts, dont une majorité d'enfants, le président américain a demandé une nouvelle étude sur l'impact des jeux vidéo sur les enfants.
La réaction de Laura Manaudou suite aux tueries de Toulouse. Elle avait été largement critiquée.
La mauvaise cible
Il ne faut tout de même pas nier le rôle potentiel des jeux vidéo dans certaines violences. Pour Milena Riva, neuropsychologue et docteur en psychologie cognitive, "les comportements explicitement violents relèvent de pathologies sous-jacentes avérées et la violence d’un jeu vidéo ne peut être considérée comme le seul facteur responsable, même s’il ne faut pas négliger le possible rôle de catalyseur qu’il peut avoir auprès d'enfants, adolescents, adultes dont le fonctionnement psycho-cognitif ne permettrait pas la prise de distance nécessaire entre le réel et le virtuel."
En clair, si les jeux vidéo ne sont sûrement pas la cause de ces pathologies, ils peuvent y jouer un rôle, tout comme le cinéma ou tout autre forme de média. La stigmatisation systématique de notre divertissement préféré est dans ce sens un raccourci beaucoup trop facile. Nous vivons dans une société violente, c'est un fait et ce bien avant l'existence des jeux vidéo.
Dans le cas de la fusillade de Sandy Hook, accuser les jeux vidéo relève d'une gigantesque hypocrisie dans un pays où la vente d'arme est légale. Il faut tout de même reconnaître que pour la première fois, le président américain a évoqué la possibilité de réduire la vente d'armes. Mais face à un lobby des armes ultra-puissant, pas sûr que les choses évoluent beaucoup.
Il faut protéger nos enfants
Si le débat touche bien une catégorie de personnes en particulier, ce sont les mineurs. Leur développement pourrait être affecté par une quantité importante de violence. Cette théorie est tout à fait valable et un enfant de 11 ans n'a pas à jouer à GTA V (comme dans l'exemple ci-dessous).
Accuser les jeux vidéo est une chose, mais aborder le rôle des parents en est une autre. Une classification existe. On regrette qu'elle ne soit pas plus présente et stricte, mais elle existe. De 3 à 18 ans, la PEGI conseille les acheteurs. Lors de la sortie de Read Dead Redemption, l'un des développeur de Rockstar avait été très clair sur la vente de son titre aux mineurs : "nos jeux ne sont pas conçus pour un jeune public. Si vous êtes un parent et que vous achetez un de nos jeux pour votre enfant, alors vous êtes un mauvais parent."
Bien qu'assez extrême, cette vidéo montre relativement bien l'inconscience de certains parents.
Conclusion
On ne peut que regretter cet acharnement qui perdure d'année en année sur les jeux vidéo au point qu'on en oublie tous les bienfaits. Réflexes, acuité visuelle ou même créativité ne sont que quelques exemples des compétences travaillées par la pratique du jeu vidéo. Si les jeux vidéo sont violents, ils ne sont pas la cause de tous les maux de notre société. Enfin, si on évoque ces tueurs adeptes de jeux vidéo, on ne parle que très peu de tous les joueurs qui tirent sur tout ce qui bouge depuis leur console sans jamais passer à l'acte.
Par jeanlucasec, il y a 10 ans :
Pourquoi toujours stigmatiser les jeux vidéo et ne parler que très rarement des émissions télé, des films, des sites Web, des séries... où la violence est monnaie courante et souvent bien plus intense que dans les jeux vidéo
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