Enfin ! Après de longs mois d’attente, j’ai enfin pu voir Dunkerque, le nouveau film de Christopher Nolan. Le réalisateur britannique faisant indéniablement partie de mes réalisateurs préférés (aux côtés de Quentin Tarantino et Martin Scorsese), je ne saurai vous dire avec exactitude l’intensité de l’attente que j’ai éprouvée concernant ce film. Ces dernières semaines, j’attends Dunkerque avec la même intensité que le premier épisode de la saison 7 de Game of Thrones, c’est vous dire… Pour que vous compreniez bien l’ampleur de mon attente, sachez que Game of Thrones est ma série favorite. Sachant cela, et si l’on ajoute les sorties de Spider-Man : Homecoming et de Valérian, on peut en déduire que je passe un excellent mois de juillet. Bref, trêve de digressions. Aujourd’hui, c’est chose faite. J’ai vu le film mercredi, et je vous dit tout ce qu’il faut savoir !
Un genre jusque-là inexploré par Christopher Nolan
Grand habitué du cinéma de Science-Fiction / Fantastique (la trilogie Dark Knight, Le Prestige, Inception, Interstellar), Christopher Nolan s’essaie pour la première fois de sa carrière au film historique, et plus particulièrement, au film de guerre. Car, contrairement au reste de sa filmographie, de The Following à Interstellar, Dunkerque est sa première excursion dans la narration d’un événement réel.
Dunkerque raconte un événement très important de la Seconde Guerre mondiale, et pourtant très peu connu en France : l’Opération Dynamo. Tandis que l’armée allemande encerclait la ville de Dunkerque, 400 000 soldats, majoritairement britanniques, se sont retrouvés sur la plage, à attendre d’être rapatriés par bateau jusqu’en Angleterre, pendant que les avions ennemis leur tiraient dessus ainsi que sur les destroyers qui les ramenaient jusque dans leur pays. Ce qu’ils ignoraient, c’est que Churchill pensait pouvoir n'en rapatrier que 45 000. Heureusement, grâce au courage d’aviateurs anglais, de l’armée française et de plaisanciers anglais qui ont fait, sur leurs bateaux, le voyage d’Angleterre jusqu’à Dunkerque pour ramener les soldats dans leur patrie, l’Opération sera une réussite, et presque 340 000 personnes seront évacuées.
Du film de guerre au survival
Mais Christopher Nolan ne se contente pas de s’emparer du sujet : il s’empare également du genre, et en contourne les règles. Filmé à hauteur d’homme, Dunkerque nous fait suivre le destin de ces soldats, qui attendent d’être embarqués sur la plage, dans les airs, avec trois aviateurs qui cherchent à protéger les navires et les soldats en attaquant les avions allemands qui les prennent pour cible, et sur la mer, en s’intéressant aux plaisanciers qui se sont lancés dans cette aventure héroïque pour sauver leurs compatriotes soldats.
Avec une réalisation parfaite, et un rythme mené tambours battants, Dunkerque tient plus du survival que du film de guerre. Le spectateur, cloué sur son siège, regarde impuissant ces soldats, trop jeunes pour mourir, tout tenter pour survivre. La réalisation est si précise, si chirurgicale, qu’on a l’impression d’être, nous aussi, soldat, et qu’il faut évacuer cette plage de Dunkerque, si nous voulons survivre. La capacité d’immersion du film est exceptionnelle, et on avait plus vécu une telle expérience de cinéma depuis Gravity d’Alfonso Cuaron, en 2013.
Un scénario d’une très grande simplicité, mais qui permet un message universel
Si certains reprocheront au film d’avoir un scénario extrêmement basique, il faut comprendre qu’il s’agit d’un parti pris par Nolan. Le réalisateur et scénariste a d’emblée décidé de ne rien dévoiler de ses personnages, parce que cela était inutile : dans une situation aussi catastrophique, l’important c’est la survie, et non la psychologie. J’approuve particulièrement ce parti pris, que je trouve judicieux. J’imagine que dans une bataille, rien n’importe autant que survivre, surtout si la bataille est perdue d’avance, comme c’était le cas de la Bataille de Dunkerque. Je pense également que lorsque l’objectif de tout le monde est de survivre à tout prix, on finit par ressembler à tout le monde. De plus, ne pas dévoiler le passé des personnages permet d’en faire des symboles. La plupart des personnages du film sont d’ailleurs anonymes. Cela tend à conférer au film une plus grande universalité. À rendre ainsi hommage à tous ceux qui ont participé à cette bataille, d’une part. Mais également, à traiter, à travers la bataille de Dunkerque, toutes les autres batailles. On peut donc dire que la faiblesse du scénario, parfois reprochée, sert énormément le film.
Une réalisation parfaite
La presse et le public sont unanimes sur un point, concernant Dunkerque, c’est la perfection de la réalisation. Les images sont de toute beauté, les plans à couper le souffle, les mouvements de caméras sont extraordinaires. Christopher Nolan fait du Christopher Nolan, et on en redemande. La réalisation du film permet un niveau d’immersion du spectateur rarement atteint au cinéma. Nous vous conseillons d’ailleurs, si cela vous est possible, de voir le film en IMAX. Vous pourrez ainsi profiter de la splendeur de l’image, le film ayant été tourné en Ultra Panavision 70, comme l’a fait Quentin Tarantino avec The Hateful Eight, son dernier film.
Autre grand atout du film, et qui appuie encore plus sa capacité d’immersion, c’est le son. D’une très grande précision, chaque explosion, chaque balle tirée, chaque respiration est perceptible à point inégalable jusqu’à aujourd’hui.
Un casting de grande qualité
Comme à son habitude, Christopher Nolan est accompagné d’acteurs qui lui sont fidèles. Parmi eux, on peut compter sur la présence de deux des plus grands acteurs anglais actuels : Tom Hardy (qui signe sa troisième collaboration avec Christopher Nolan, après Inception et The Dark Knight Rises) dans le rôle du pilote de la Royal Air Force nommé Farrier, et Cillian Murphy (qui tourne pour la cinquième fois sous la caméra du maître, après Batman Begins, The Dark Knight, Inception et The Dark Knight Rises), dans le rôle d’un soldat traumatisé anonyme. Ces deux géants du cinéma, ont d’ailleurs collaboré ailleurs que chez Nolan, puisqu’ils ont travaillé ensemble sur la série Peaky Blinders de la BBC (une des meilleures séries de l’Histoire). On peut regretter que leur talent ne soit pas suffisamment exploité dans Dunkerque, mais ils laissent de la place à de nombreux autres acteurs débutants. Comme l’excellent Fionn Whitehead, grand inconnu du cinéma, qui joue à la perfection le rôle d’un soldat, ou encore le chanteur des One Direction, Harry Styles qui, malgré le fait que je n’apprécie pas sa musique, a montré qu’il était un bon acteur. On remarquera également la présence d’acteurs plus connus, comme l’illustre acteur britannique Kenneth Branagh (que vous avez pu voir dans le rôle de Gilderoy Lockhart dans Harry Potter et la chambre des secrets, mais aussi dans Good Morning England, ainsi que de nombreuses adaptations pour le cinéma de pièces de William Shakespeare, dont Beaucoup de bruit pour rien, Othello, Hamlet et Henri V), le britannique Jack Lowden (vu dans A United Kingdom et dans Le Procès du siècle), Aneurin Banard (The White Queen), James D’Arcy (Cloud Atlas, Jupiter Ascending, Meurtres à l’anglaise, Broadchurch) et Mark Rylance (Le Pont des espions, Le Bon Gros Géant, Deux sœurs pour un roi). Les acteurs jouent merveilleusement bien, et donnent tout ce qu’ils ont pour faire de ce film un film exceptionnel.
Une musique de Hans Zimmer qui sert l’immersion du spectateur
Hans Zimmer est indéniablement un des compositeurs de musiques de films les plus talentueux de l’Histoire. On ne compte plus ses chefs d’oeuvres musicaux, tellement ils sont nombreux. Et force est de constater que ses collaborations avec Christopher Nolan comptent parmi ses plus belles partitions (Batman Begins, The Dark Knight, Inception, The Dark Knight Rises et Interstellar). Son travail sur Dunkerque semble être une autre approche de la musique de film. Aussi expérimentale que celle d’Interstellar, elle plaira néanmoins à un nombre plus réduit de spectateurs. En effet, le compositeur, pour soutenir l’action du film, semble avoir privilégié le rythme de ses musiques aux mélodies. Ainsi, lors du visionnage du film, peu de thèmes se font remarquer. Cependant, l’écoute du disque de la bande originale du film, sorti ce vendredi 21 juillet, deux jours après la sortie française, permet de nous figurer toute la splendeur de ces partitions. Plus particulièrement les titres Supermarine, La Mole, Variation 15 et End Titles. Dunkirk est un disque qui se laisse apprivoiser. Et qui devient sublime dès la seconde écoute.
En conclusion, nous vous conseillons d’aller voir ce film aussi vite que possible, parce qu’il s’agit indéniablement d’un très grand film, qui vaudra peut-être (je l’espère) un Oscar du meilleur réalisateur à Christopher Nolan. On croise les doigts…
Par jeanLucasec, il y a 7 ans :
Un génie ce Nolan !
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