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​Focus sur Haruki Murakami : 1Q84, Kafka sur le rivage... (partie 2)

De Gaetan Desrois - Posté le 12 février 2016 à 17h50 dans Art

Après une première partie des oeuvres de Murakami, on repart pour un second volet tout aussi riche. 

9- 1999 : Les Amants du Spoutnik 

murakami

Le narrateur (presque anonyme, on ne sait de lui que la première lettre de son prénom, K.) est un jeune instituteur, d'environ 25 ans. Issu d'une famille dont il se sent étranger, il a passé sa jeunesse seul, comme beaucoup de héros du plus grand auteur nippon, à lire et à écouter de la musique. Un jour, il rencontre Sumire, jeune étudiante passionnée de littérature et qui n'a qu'une seule ambition : devenir écrivain. Pour ce faire, cette jeune marginale, un peu garçon manqué et trèénergique, est prête à faire n'importe quelle concession. K. tombe, au fur et à mesure, si ce n'est sur le coup, amoureux de Sumire. Mais n'arrivant pas à le lui avouer, il se cache derrière une amitié plus que sincère. Amitié qui lui est plutôt bien rendue, dans la mesure où K. demeure le seul véritable ami de Sumire. Alors qu'elle était invitée au mariage de sa cousine, Sumire fait la connaissance de Miu, une sublime femme mariée dont la grâce n'a d'égale que sa richesse. Tout de suite, Sumire tombe éperdument amoureux de Miu. Alors que les deux femmes passaient du bon temps sur une île grecque, après avoir parcouru l'Europe pour des raisons professionnelles (Sumire était devenue entre temps la secrétaire de Miu), Sumire disparait littéralement. K. et Miu sont donc décidéà la retrouver. Touchant, bouleversant, poétique, sensuel, existentiel. Ce roman de Murakami a tout pour plaire. A lire avec beaucoup d'attention !

Pour lacheter : 7,50 euros, chez 10/18

10- 2002 : Kafka sur le rivage 

Avant de vous donner mon avis sur ce livre, je tiens d'abord à préciser une chose : écrire cette critique m'est d'une difficulté incommensurable. Après avoir fini les 638 pages, avoir refermé le bouquin, je suis resté assis, à admirer les yeux du chat sur la couverture. Je n'avais qu'une seule certitude : j'avais adoré ce livre. Plus qu'un simple bouquin, il s'agit d'une véritable expérience humaine. On n'en ressort pas indemne. Plein de doute, nous sommes dans l'obligation de regarder notre passé, et de nous demander ce que signifie vivre. Kafka Tamura (Kafka n'est pas son véritable prénom) a 15 ans. Garçon intelligent et mélancolique, il quitte la maison de son père le jour de son anniversaire, sous les conseils du Garçon nommé Corbeau (en tchèque Corbeau se dit Kafka), afin de détourner la malédiction œdipienne prononcée par son père, en personne. Il prend donc le train vers Tamakatsu, avec un profond désir de liberté et de devenir plus fort. Arrivé sur place, il fera la rencontre d'individus attachants et marqués par la vie, comme Sakura, jeune fille qui pourrait être sa sœur, Mlle Saeki, bibliothécaire qui pourrait être sa mère (et qui vit toujours dans le souvenir dun amour denfance terminé tragiquement), et Oshima, assistant bibliothécaire et réceptionniste "particulier" (je vous laisse découvrir pourquoi.). Mais la Malédiction d'Oedipe est toujours sur lui... À Tokyo, Nakata, vieil homme devenu amnésique et "idiot" (c'est lui qui le dit!) depuis un accident insolite dans son enfance, sait parler aux chats. Mais quand un homme avec un chapeau haut de forme et des bottes de cuir, kidnappeur et tueur de chats, fait son apparition, la vie de Nakata, incarnation même de l'innocence, bascule. Il décide donc de prendre la route vers Tamakatsu, accompagné d'un jeune chauffeur du nom de Hoshino et qui décide de tout abandonner afin de donner un sens à sa vie. Ensemble, ils courront dans les bras de la Réalité et des Temps, transformant leur destiné, qui deviendra le miroir de celle de Kafka Tamura.

kafka

Ce livre est un véritable chef doeuvre. Il résume à lui tout seul ce que Haruki Murakami sait faire de mieux : créer une histoire où réalité et onirisme s'enlacent, s'embrassent et se confondent. Si vous ouvrez ce livre, vous serez submergé par la poésie de cet univers. Murakami, plus que quiconque, sait maîtriser les émotions de son lecteur, et le transporter dans un autre monde, le forçant ainsi à obéir aux règles qu'il a lui même instauré. Le mystère, toujours plus prenant, toujours plus épais, nous entoure comme un brouillard dans une matinée hivernale. Et nous savons pertinemment que nous ne trouverons pas la clé. La question que nous nous posons alors est celle ci : allons-nous survivre. Comme je l'ai déjà dit, on est marqué par la poésie de ce roman. Comme dans les autres livres du grand maître de la littérature nippone, la mélancolie du quotidien est décrite avec une telle précision que nous sommes étonnés par toute l'humanité qui en ressort. Comme un magma en fusion qui serait à l'origine de coulées de laves. Décrire le quotidien de ses personnages est la solution trouvée par Murakami pour montrer à quel point la vie est poétique et saisissante. Kafka sur le rivage est donc un récit initiatique surprenant, où les héros apprendront ce qu'est l'amour, la dureté, ce que signifie vivre et ce que signifie être dans le monde. Et même si pour se faire, il faut se plonger dans le monde du rêve. Étonnamment, quand je lis cet ouvrage, j'ai dans la tête les albums Sleeping with Ghosts et Meds de Placebo, albums complexes où se mêlent une tendresse poétique et une violence psychédélique. Lisez ce livre. Lisez-le avec beaucoup d'attention. Il fait partie de cette catégorie de romans notée par Beigbeder : des livres qui semblent arriver de nulle part, et pourtant on se demande comment le monde a fait pour évoluer sans. Ce livre surréaliste est en vérité une clé. Une clé qui sert à ouvrir le coffre intérieur dans lequel est cachée votre propre histoire.

Certaines personnes nont pas compris le roman. Étant donné que jen ai fait lobjet de mon mémoire de Master de recherches, je vais vous lexpliquer. Je vous préviens, cest du 100% SPOIL. Le génie de Murakami, cest de nous faire croire que le personnage principal est Kafka Tamura. Sil est effectivement celui dont nous partageons le point de vue, il nest absolument pas la clé du roman. Explications : Kafka Tamura est en vérité lobjet quutilise le destin pour réunir Mlle Saéki et lautre Kafka, le Garçon Nommé Corbeau, son amour de jeunesse. Souvenez-vous ! Parmi les lectures de Kafka, il y a ce conte de Ueda Akinari. Deux samouraïs sont comme deux frères. Ils se promettent de se réunir dans quelque temps, mais lun deux meurt. Pourtant, malgré sa mort, il tient sa promesse, en allant voir son ami sous la forme dun esprit. Cest la même chose. Le destin a créé cet Oedipe pour que les deux amants se retrouvent. Mlle Saeki a engendré Kafka. Mais dans Kafka habitait "Le Garçon nommé Corbeau". Alors Kafka devait coucher avec sa mère, pour les réunir. Pour ce faire, il devait tuer son père. Problème : comment le tuer, alors quils sont à des centaines de kilomètres lun de lautre ? Cest là quintervient Nakata. Souvenez-vous de cette autre lecture de Kafka : le Dit du Genji de Murasaki Shikibu, où une femme se venge de quelquun dautre sous forme desprit, alors quelle dormait profondément. Nakata tue le père de Kafka alors quil était endormi. Mais pour le tuer, il lui fallait une raison : doù l’étrange incident qui lui a privé de mémoire (le transformant en simple objet ; dailleurs son métier de constructeur de meuble lannonçait, et sa mort une fois sa mission finie le confirme) et qui lui a donné la possibilité de parler aux chats. Le Destin lui a donné cette faculté, et lui a donné un antagoniste qui le complète, le Père de Kafka, transformé en tueur de chats cinglé et illogique, afin quil l’élimine. Ainsi lOedipe est complet, et les deux amants sont retrouvés. 

Pour lacheter : 9,60 euros, chez 10/18

11- 2004 : Le Passage de la nuit 

Il fait nuit. Mari, jeune étudiante en langue chinoise, a décidé de ne pas rentrer chez elle. Elle n'en a pas envie. Aussi, reste-elle assise dans un petit restaurant, à lire un livre. Elle y fait la rencontre de Takahashi, jeune musicien, un peu gauche, orphelin de mère et fils d'un truand, et qui prétend connaître Eri, la sublime soeur de Mari. Pendant ce temps, Eri dort profondément. Mais, pendant son sommeil de Belle au Bois Dormant, la télé s'allume toute seule. Pendant ce temps là, Takahashi est reparti, son instrument sous le bras, à une répétition, et a promis de revenir. La timide Mari continue donc sa lecture. Pendant cette nuit, elle fera de nombreuses rencontres. Une jeune prostituée chinoise qui s'est fait sauvagement cassée la gueule, une gérante de love hotel, une de ses employées en fuite au travers le Japon. Entre confidences furtives et curiosité affamée, entre violence inexpliquée et tristesse poussée au silence, les personnages de ce roman de 230 pages sont tous liés, le temps d'une nuit, le temps d'une vie. 

passage

Dans ce roman, Haruki Murakami, chef de file de la littérature nippone, invite son lecteur à se transformer en simple point de vue. Le lecteur devient caméra. Autrement dit, la frontière entre le lecteur et le narrateur est devenue incertaine. Ce roman est un hommage aux secrets enfuis, aux jardins secrets, mais aussi à ces êtres nocturnes qui hantent nos nuits, dans le but de ralentir le temps, ou, au contraire, de laccélérer. Hypnotique, psychédélique, fantasmagorique, ce roman d'une beauté incommensurable, bien que dérangeant (les reflets qui restent imprimés sur les miroirs comme une photo dans un livre donne une vision cauchemardesque de ces moments où le soleil se meurt), n'oublie pas d'être poétique. Un chef d'oeuvre littéraire digne d'un (futur ?) lauréat du Prix de Littérature.

Pour lacheter : 7,50 euros, chez 10/18

12- 2009-2010 : 1Q84

Véritable phénomène littéraire, la trilogie 1Q84 est ce que Murakami a écrit de plus ambitieux ! Encore plus vendue au Japon que les Harry Potter et toujours aussi louée par les critiques du monde entier, cette trilogie est indubitablement l'une des meilleures découvertes littéraires qu'il m'ait été donné de lire. Dans 1Q84, l'auteur nous invite à suivre, tour à tour, le destin de deux personnages. Aomamé est une jeune femme de 29 ans. Elle est professeur de sport spécialisée dans les arts martiaux. Elle collectionne les relations d'une nuit. Résumé comme ça, sa vie semble banale. Pourtant, elle est loin d'être ordinaire. Car, Aomamé tue les hommes qui battent leurs femmes et leurs enfants. Elle les fait disparaître. Tengo est un jeune professeur de mathématique, âgé de 29 ans lui aussi. Il a été un grand judoka, un excellent élève et tente d'écrire un roman, quand sa petite amie, une femme marié de 10 ans son ainée, n'est pas avec lui. Mais, un jour, son éditeur, Mr Komatsu, lui somme de récrire un roman, La Chrysalide de l'airécrit par une jeune fille de 17, dyslexique, appelée Fukaéri. 

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Quand Aomamé remarque que divers éléments ne semble pas correspondre au monde qu'elle connaissait jadis (les tenues différentes des policiers, deux lunes dans le ciel), elle comprend qu'elle est dans un autre monde, celui de l'année 1Q84. Monde qui semble, contre toute attente, correspondre au monde décrit dans La Chrysalide de lair. Plutôénigmatique, cette trilogie peut sembler longue (je me suis régalé, personnellement), le suspens est à chaque page plus intense. Surtout quand apparaît cette secte dangereuse, les Précurseurs, secte qui entoure le passé de Fukaéri. Chaque tome emmène son lot de suspense. Comment les Précurseurs sont-ils passés de communauté anticapitaliste basée sur l'agriculture biologique à une secte religieuse secrète et fermée sur elle même ? Où sont les époux Fukada, les parents de Fukaéri ? Sont-ils prisonniers de la secte ? Ou le père est-il le leader ? Qui sont les Little People ? Et qu'est-ce que cette chrysalide de l'air, qu'ils fabriquent ? Aomamé et Tengo vont-ils se retrouver, alors qu'ils ne se sont pas vus depuis leurs dix ans ? Et quel est leur pacte ? A la fois livre fantastique, livre poétique, livre épique (les deux premiers tomes font 24 chapitres chacun, comme les 24 chants des épopées grecques), critique de la société, entre Millénium de Stieg Larsson et 1984 de George Orwell, 1Q84 se dévore et prouve tout le talent de Haruki Murakami.

Pour lacheter : 9,60 euros

13- 2013 : Lincolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage 

Chaque livre de Murakami est un phénomène. On se souvient des cohues qui attendaient, au Japon, la sortie des deux premiers volumes de 1Q84, en 2009, puis en 2010 (pour le troisième volume de la trilogie). Sorti en avril 2012 dans les librairies japonaises, L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage n'a pas fait exception : tiré à 500 000 exemplaires, 350 000 exemplaires ont été vendus dans les trois premiers jours suivant sa parution. Des librairies ont même changé de nom pour "Librairie Murakami" et autres variantes. La communauté internationale devait se contenter d'observer, d'un œil avide, ces livres qui se vendaient toujours plus, avec pour seul indice sur le contenu un étrange incipit : "Depuis le mois de juillet de sa deuxième année d'université jusqu'au mois de janvier de l'année suivante, Tsukuru Tazaki vécut en pensant presque exclusivement à la mort." Tsukuru Tazaki est un (anti)héros murakamien par excellence : solitaire, c'est un garçon tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Au lycée, il s'est entouré de quatre amis, formant alors un groupe soudé. Mais, alors que ses amis portaient dans leurs noms de famille une couleur (Bleu et Rouge pour les deux garçons, Blanche et Noire pour les deux filles), Tsukuru, lui, était incolore. Parti à Tokyo pour faire des études d'ingénierie, ses amis sont restéà Nagoya, leur ville natale. Un jour, il reçoit un appel : ses amis désirent couper les ponts avec lui, sans explication. Tsukuru Tazaki vivra alors des heures sombres, toujours à proximité de la mort. 16 ans plus tard, Tsukuru construit des gares. Il voit régulièrement une femme (dont il a réussi à tomber amoureux), Sara, de deux ans son ainée, et qui semble s'intéresser de prèà ce groupe d'amis. Sous les conseils de Sara, Tsukuru partira en pèlerinage afin de retrouver ses anciens amis, et découvrir les raisons de son exclusion. 

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La Presse, unanime quant à la qualité de ce nouveau roman, parlait d'un roman différent des livres précédents de l'auteur japonais. Un livre plus réaliste. Il est vrai que par bien des côtés, L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage rappelle La Ballade de l'impossible, livre sublime qui a fait le succès de son auteur. Cependant, comme chaque fois, le rêve est là, collé au réel, et le lecteur voyage, passe de l'autre côté du miroir. L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage comporte toutes les obsessions de son auteur : cette description phénoménologique du quotidien, mêléà un va-et-vient entre la réalité et le monde des rêves. Un hyperréalisme qui côtoie un récit onirique et poétique. Comme dans ses livres précédents, de nombreux éléments surprend : un meurtre étrange, un sixième doigt dans un bocal de formol, un jeton de la Mort.

Chaque œuvre de Murakami se tisse grâce à la musique. La Ballade de l'impossible était tissée grâce à la mélodie de Norwegian Wood des Beatles, La Fin des temps grâce aux chansons de Bob Dylan, Chroniques de l'oiseau à ressort devenait indissociable de l'ouverture de La Pie voleuse de Rossini, Au Sud de la frontière, à l'ouest du soleil faisait mention de la chanson South of the border de Frank Sinatra (interprétée par Nat King Cole), Les Amants du Spoutnik rendait hommage aux chants de Mozart par Elizabeth Schwarzkopf, Kafka sur le rivage nous plongeait dans la profondeur de l'interprétation du Trio à l'Archiduc de Beethoven par Feuermann, Rubinstein et Heifetz, 1Q84,  la Sinfionetta de Janacek. Cette fois-ci, Murakami nous propose une nouvelle musique, toujours aussi obsédante : Le Mal du pays dans la première Année de Pèlerinage de Franz Liszt par Bermann.

Pour lacheter : 8,10 euros

Que lire dautre ?

Sil est surtout connu pour son travail de romancier, Haruki Murakami a écrit de très nombreuses nouvelles. Trois recueils sont disponibles en France : Après le tremblement de terreL’éléphant s’évaporeSaules aveugles, femme endormie. Il a également collaboré avec la dessinatrice allemande pour quatre nouvelles extraordinaires : SommeilLes Attaques de la Boulangerie (qui contient deux nouvelles) et L’Étrange BibliothèqueÀ noter que nous attendons encore la traduction de son nouveau recueil : Les Hommes qui navaient pas de femme. Il est également lauteur dessais. Malheureusement, seul Autoportrait de lauteur en coureur de fond est disponible en France. Toujours très actif, Murakami a également publié en 2015 un essai intitulé Novelist as a profession. On a hâte de le découvrir !

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Mots-Clés : Haruki Murakamioeuvres

Salut, c'est Gaëtan. Diplômé d'un Master en Langues Modernes, je suis un grand passionné de Culture Pop. J'ai une affection toute particulière pour la culture des années 80/90. Grand lecteur, je suis aussi cinéphage et sérivore (un régime alimentaire des plus équilibrés !). Passionné par le Moyen-Âge, je suis un grand fan de Fantasy. Sinon, j'adore le cinéma coréen, la littérature japonaise, les séries et les comics britanniques. Ah, j'oubliais : pour savoir s'il y a du vent, faut mettre son doigt dans le cul du coq.

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J'ai compris !

Commentaires (3)

Par jeanLucasec, il y a 8 ans :

Ya combien de parties ?

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Par Gaetan, il y a 8 ans (en réponse à jeanLucasec):

Deux ! :)

Répondre à ce commentaire

Par julien, il y a 6 ans :

merci beaucoup pour cet article!
au sujet du mémoire concernant kafka sur le rivage, est-il possible de se le procurer?

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