Enfant, je suis tombé littéralement amoureux des dinosaures. Étant né au début des années 90, je me suis pris de plein fouet la dinomania. Les dinosaures étaient partout : dans les films d’animation (j’ai grandi avec Le Petit Dinosaure et la Vallée des Merveilles de Don Bluth), les films à grand spectacle (j’ai regardé avec mes parents, terrifié et émerveillé, la VHS du premier Jurassic Park de Steven Spielberg), dans les livres illustrés et les jouets qu’on m’offrait. À défaut de pouvoir devenir un dinosaure (j’ai toujours trouvé le Tyrannosaure hyper classe), je me suis résigné, très jeune, et j’ai voulu devenir paléontologue. J’ai appris quelques noms de dinosaures, et je me moquais de ceux qui continuaient à les appeler « Dents tranchantes » ou « Longs coups », tels qu’ils sont appelés dans Le Petit Dinosaure. Puis, j’ai grandi. Et, petit à petit, ma passion pour les dinosaures, sans jamais véritablement s’éteindre, a laissé sa place à d’autres passions.
Mais me voilà rattrapé par mon passé. Alors que Jurassic World : Fallen Kingdom vient de sortir en salles, me revoilà plongé dans cet univers aussi familier qu’inconnu. Mais en voyant ce film au cinéma, je me suis rendu compte que mes connaissances sur les dinosaures étaient illusoires. Les connaissons-nous vraiment ? Armés de livre de vulgarisation scientifique, tels que Histoire des dinosaures de Ronan Allain et Les Dinosaures d’Eric Buffetaut, j’ai interviewé un grand spécialiste des dinosaures : Antoine Lacroix, rédacteur en chef adjoint du magazine spécialisé Dinosaures, Préhistoire & Fossiles, rédacteur de nombreux articles, dont un, particulièrement édifiant, dans lequel il compare le dinosaure hollywoodien à la réalité scientifique. Nous le remercions vivement d’avoir répondu à nos questions.
Depuis quand es-tu passionné par la paléontologie et les dinosaures ?
Comme tout le monde, j’imagine : depuis tout petit, depuis le plus jeune âge, et ça n’a fait que croître. Pendant l’adolescence, comme pas mal de monde je suis passé à autre chose, et puis ça m’est revenu, grâce à une opportunité que j’ai eue en tant que journaliste.
Tu viens du journalisme musical, tu as créé ton propre média, www.exactmusic.fr - Comment passe-t-on de spécialiste de musique à spécialiste en paléontologie ?
Je ne suis pas vraiment spécialiste de musique, mais c’est une de mes grandes passions. Je suis passionné, et c’est un petit peu le lien. Mon frère me dit souvent « les gens passionnés sont les plus passionnants ». Du coup, je m’intéresse à un tas de chose, dont la paléontologie, et je m’engage à fond dans tout ce que je fais.
Aujourd’hui, tu es rédacteur en chef adjoint du magazine Dinosaures, Préhistoire & Fossiles. Peux-tu nous parler de ce nouveau magazine, qui a déjà six numéros à son actif ?
Ce n’est pas si nouveau que ça, en fait. C’est la nouvelle version d’un magazine beaucoup plus ancien, qui s’appelait Dinosaures & Fossiles. On a étendu le format, on est aujourd’hui sur du format A4. Ensuite, en rajoutant la préhistoire, on étend notre domaine d’études. On a une cible assez large. C’est vrai qu’on aime mettre en couverture des créatures avec de grandes dents, et on en ressent l’impact sur les ventes. Ces illustrations, très impressionnantes, très belles, elles visent un public qui est plutôt jeune. Mais lorsqu’on met le nez dans les articles, ils peuvent être assez pointus. Nous faisons donc de la vulgarisation scientifique. Personnellement, j’aime que mes articles et mes reportages puissent être lisibles par tous.
Pourrais-tu, s’il te plaît, nous expliquer très simplement ce qu’est un « dinosaure » ?
Très simplement ? Non. On peut quand même faire des résumés… Un dinosaure a certaines particularités physiologiques que n’ont pas d’autres animaux. On peut dire qu’ils sont à la croisée des chemins entre les reptiles et les oiseaux. Même si les oiseaux sont rentrés, récemment, dans le clade des dinosaures, suite à de nombreuses études et controverses au sein de la communauté scientifique. Cependant, il faut bien prendre en compte que les dinosaures n’étaient pas tous des oiseaux. Chez les dinosaures, il y a différents clades, dont celui des théropodes, certains d’entre eux deviendront les oiseaux
En lisant votre article sur les dinosaures, « Du mythe hollywoodien à la réalité », dans lequel vous comparez les films de la saga Jurassic Park à la réalité scientifique (nous y reviendrons), je crois m’être fait une meilleure idée de comment les paléontologues parvenaient à décrire les habitudes des dinosaures. Par exemple, l’étude de la dentition très élaborée des Tricératops leur a permis de conclure avec certitude que, contrairement à certains gros mammifères, ils n’avalaient pas de gastrolithes pour faciliter leur digestion, puisqu’ils auraient été superflus. Toi, qui as travaillé avec des paléontologues, et qui as fait des reportages sur le terrain, peux-tu nous décrire le travail des paléontologues ?
Les paléontologues ne travaillent pas uniquement sur le terrain. 90 % de leur travail se fait dans des laboratoires, dans des cabinets d’étude, à retourner les os dans tous les sens, afin d’en comprendre le fonctionnement et la position d’un système qui peut parfois s’avérer très complexe. Le paléontologue doit faire aussi un travail d’identification, lorsqu’on trouve un fossile. Il arrive parfois que le travail du paléontologue soit compliqué, notamment quand on découvre un os qui n’avait jamais été découvert. Dans ce cas, on ne peut pas le comparer à une espèce particulière. Je tiens néanmoins à préciser que le travail du paléontologue ne concerne pas uniquement les dinosaures. La paléontologie, c’est l’étude des fossiles. Ce ne sont pas forcément des restes d’animaux, on peut aussi trouver des restes de plein d’autres choses, comme des plantes (on rentre là dans la paléonbotanie).
Le paléontologue est-il un scientifique ou un historien ?
Le paléontologue est un scientifique, et plus spécifiquement entre un biologiste et un géologue. Il n’est pas un historien, puisque qui dit historien dit Histoire. Et la paléontologie ne traite pas d’Histoire, ni même de Préhistoire, mais de temps géologiques beaucoup plus anciens.
Selon toi, quelles sont les grandes idées reçues que l’on a sur les dinosaures, et qu’il faut absolument défaire ?
Celles créées par Hollywood. Hollywood tient toujours à faire du spectaculaire. Par exemple, la fin des dinosaures. Aujourd’hui, il y a un consensus dans la communauté scientifique : il y a véritablement des traces de la météorite qui s’est écrasée au Nouveau-Mexique ; ça, c’est indéniable, c’est arrivé ! Mais elle n’est pas seule responsable de la fin de l’ère des dinosaures. Nous savons qu’à la fin du Crétacé, l’écosystème était affaibli, notamment par la présence d’un volcan en Inde qui était en éruption depuis très longtemps. Ce volcan a perturbé tout le système écologique. Personnellement (et j’insiste sur le fait qu’il s’agit là de mon avis personnel), je pense que ce qui a mis fin à l’ère des dinosaures c’est leur capacité évolutive. Une espèce et un écosystème vivent en symbiose. L’écosystème évolue constamment, pour diverses raisons. Les espèces qui vivent dans cet écosystème, et ce, qu’importe leur position sur la planète, doivent évoluer avec leur écosystème, et aussi rapidement, si possible. Si elles n’y parviennent pas, elles vont s’éteindre. Malgré ce que l’on pense, les dinosaures avaient beaucoup de « points faibles ». Leur taille, pour commencer, pouvait poser problème. Un tyrannosaure, par exemple, ne pouvait pas couver ses œufs. On se doute bien que quand on fait six à huit tonnes, on ne s’assoie pas sur un œuf. Alors qu’un petit théropode de deux kilos, couvert de plumes, peut isoler ses œufs du refroidissement climatique. Nous savons que le climat a été refroidi. Les plus petits dinosaures ont donc pu protéger leur progéniture et évoluer. On peut aussi citer l’exemple des dents. Les dents très impressionnantes d’un Tyrannosaure se sont transformées du jour au lendemain en handicap. Quand on a des poignards plein la bouche, il est facile de croquer des gros dinosaures, d’arracher de la viande et de l’avaler, mais quand ces dinosaures-là n’existent plus, au bout d’un moment, ces dents autrefois efficaces deviennent inutiles. Alors que les petits théropodes ont pu se nourrir d’insectes, qui proliféraient dans les cadavres de gros dinosaures. Et quand on se nourrit d’insectes, on peut très facilement évoluer, et se nourrir de graines.
As-tu aimé la saga Jurassic Park ? Et as-tu vu le dernier opus, Jurassic World : Fallen Kingdom ?
J’ai autant adoré que détesté cette saga. Adoré quand j’étais petit, j’étais vraiment impressionné, j’ai trouvé ça merveilleux, et j’ai encore beaucoup d’affection pour l’opus de 1993. Et puis quelques fois, quand je vois les autres, quand je vois certaines choses que les différents cinéastes se sont permises en adaptant ces créatures, d’un point de vue scientifique, c’est très irritant. Quand on prête attention à ce qui a été fait sur certains dinosaures, c’est frustrant. J’ai vu Jurassic World : Fallen Kingdom. J’ai beaucoup aimé la première partie, qui se passe sur l’île, que j’ai trouvée très émouvante, parce qu’on tourne la page du Jurassic Park de Spielberg sorti en 1993. Il y a d’ailleurs cette fameuse scène avec le brachiosaure en train de mourir au milieu de l’éruption volcanique, qui rappelle Jurassic Park, puisque le premier dinosaure que voient les héros c’est un brachiosaure. J’ai trouvé ça très symbolique, très beau, très triste. Ensuite, la seconde partie du film ressemble bien plus à un film à suspense. C’était sympathique. Un bon film à suspense, mais sans intérêt paléontologique.
Dans ton article « Du mythe hollywoodien à la réalité », au vu des nombreuses erreurs scientifiques de la saga Jurassic Park, tu critiques à plusieurs reprises le travail de consultant du paléontologue américain Jack Horner. Pourtant, dans l’article, on se rend compte que c’est depuis Jurassic Park que l’on a une représentation physique proche de la réalité scientifique du Tyrannosaure, que l’immense stégosaure malade du livre (remplacé par un Tricératops dans le film de Spielberg) consommaient vraiment des gastrolithes. Peut-on dire qu’en 1993, Jurassic Park était à la pointe de la recherche scientifique de l’époque ?
Parfaitement, oui. Il a bien aidé à véhiculer une image moderne des dinosaures, en passant par la position réaliste du Tyrannosaure. Auparavant, le Tyrannosaure était représenté en « mode kangourou », c’est à dire complètement à la verticale, avec la queue qui traînait par-terre. Ce qui est complètement ridicule. Après, Michael Crichton, l’auteur de Jurassic Park, s’est permis des libertés rédactionnelles qu’aujourd’hui on ne comprend pas. Ces libertés-là ont par ailleurs été adoptées par Jack Horner sans que je puisse me l’expliquer. Quand je pense au Dilophosaure, qui est un animal qui faisait bien deux mètres de hauteur, il a été réduit à cinquante centimètres, on lui a mis une collerette et on lui a fait cracher du venin, alors qu’on sait qu’il n’avait pas de collerette et que le venin est vraiment très spéculatif… Ce qui m’embête personnellement, c’est que le panel de créatures qui existaient pendant le Mésozoïque (donc l’ère des dinosaures) est suffisamment large pour trouver assez d’animaux intéressants sans avoir à les créer. C’est vrai qu’on connaissait moins de dinosaures qu’aujourd’hui (l’ouverture de la Chine a permis de découvrir un bon nombre de nouveaux taxons). Mais on en connaissait suffisamment déjà à l’époque. De même, on peut s’interroger sur les raisons qui ont poussé Crichton a faire du Dilophosaure un petit dinosaure alors qu’il a fait du Vélociraptor un grand dinosaure, alors que les fossiles mesurent moins d’un mètre en hauteur. Je trouve que c’est paradoxal.
Tyrannosaures, Vélociraptors (ou devrais-je dire utahraptors, ou encore Deinonychus), Dilophosaures, Spinosaures, ou encore Mosasaures, la saga Jurassic Park contient un paquet de prédateurs. Vers la fin de ton article, tu les qualifies de « monstres ». Ces films sont-ils des films de dinosaures ou des films de monstres ? Après tout, les dinosaures sont bien souvent présents dans les films de monstres : King Kong ou Godzilla.
Pour moi, un monstre est une créature qui est inconnue et qui fait peur. La saga Jurassic Park nécessitait que le public soit effrayé. Quitte à inventer des dinosaures, comme l’Indominus Rex dans Jurassic World et l’Indoraptor dans Jurassic World : Fallen Kingdom. Ces dinosaures n’ont jamais existé. C’est du marketing. Ces films vendent plus une certaine image des dinosaures qu’une vérité scientifique.
Selon toi, quel est le prédateur le plus dangereux qui ait jamais existé ?
Je te prends au mot. Un prédateur par définition est une entité qui doit, pour survivre, se nourrir d’une ou plusieurs autres entités. Donc techniquement, le plus grand prédateur qui ait jamais existé serait le plus grand animal qui ait jamais existé, c’est à dire la baleine bleue, qui se nourrit de phytoplanctons, de petites créatures aquatiques. Et vu le nombre incroyable de phytoplanctons que les baleines bleues mangent, elles sont, par définition, les plus grands prédateurs qui aient jamais existé. Pour ce qui est des dinosaures, ce doit être le giganotosaurus, qui était un grand théropode d’Egypte. C’était une bestiole plus grande encore que le Tyrannosaurus Rex. Beaucoup de scientifiques citent également le Spinosaurus, mais qui était finalement un animal semi-aquatique, dont le régime alimentaire était presque essentiellement composé de poissons.
Giganotosaurus
Du Monde Perdu d’Arthur Conan Doyle à Jurassic World, en passant par Le Petit Dinosaure et la Vallée des Merveilles de Don Bluth, Le Monde d’Arlo du studio Pixar ou encore le jeu-vidéo Ark, les dinosaures sont partout, dans les films, dans les séries, les livres, les jeux-vidéos. Comment expliques-tu le fait qu’ils passionnent toujours autant ?
C’est gros, c’est grand, c’est passionnant. On est émerveillé par tout type de créature fantastique, qui atteint des dimensions surréalistes. C’est encore plus le cas avec les dinosaures, parce qu’on sait qu’ils ont existé. Contrairement aux animaux contemporains, ils sont plus merveilleux, puisqu’on est obligé de se les imaginer, puisqu’on n’a ni photographie ni film. On est toujours obligé de faire appel à notre imagination, et c’est aussi ça qui est merveilleux. Après, il y a aussi le fait qu’à un certain âge, tous les gamins se passionnent pour les dinosaures. De nombreuses personnes me disent qu’ils voulaient être paléontologues, quand elles étaient plus jeunes. Les enfants s’autorisent cette passion : ce n’est pas une perte de temps, ce n’est pas une gaminerie, puisque les dinosaures sont des sujets scientifiques. Ce n’est pas comme jouer aux G.I. Joe. Les dinosaures sont ancrés dans le réel. Ils ne perdent pas leur temps en apprenant leurs tailles, leurs dimensions, leurs noms.
Tu m’as confié t’être lancé dans l’écriture de ton premier roman, qui parlera de paléontologie. Peux-tu nous en parler ?
Avec grand plaisir ! J’ai moi-même beaucoup de problèmes depuis ma tendre enfance, étant dyslexique. Je faisais beaucoup de fautes dans la rédaction. Un jour, un ami m’a expliqué que faire des fautes était une gêne, mais pas un handicap. J’ai donc pris le temps de travailler sur moi, et j’ai commencé à écrire une petite histoire pour apprendre à écrire, justement. Deux ans plus tard, c’était un roman complet. J’ai commencé ce roman en même temps que la rédaction de l’article dont tu parlais tout à l’heure, sur la comparaison entre le dinosaure hollywoodien et la réalité scientifique. J’ai pris le parti de rendre mes dinosaures les plus vraisemblables possibles, dans leur description. Je suis resté, tant que faire se peut, aussi proche que possible de la vérité scientifique contemporaine. Je tiens à signaler que cette vérité scientifique peut toujours évoluer, au fur et à mesure des découvertes faites par la communauté scientifique. Il y a un exemple très flagrant : la majorité des théropodes portait des plumes. Cette idée s’est un peu trop installée dans la communauté scientifique, si bien qu’on est allé jusqu’à s’imaginer Tyrannosaurus avec des plumes. J’en rigolais récemment avec Jean Le Loeuff, qui est un grand paléontologue du Sud de la France, qui me parlait de cette grande tendance d’emplumage excessif. Phil R. Bell, un paléontologue, fait une étude sur la peau des Tyrannosauridae, c’est à dire sur tout le clade des Tyrannosaures (Tyrannosaures c’est une espèce endémique, qu’on retrouve à un endroit spécifique, tandis que les Tyrannosauridae c’est un clade qu’on retrouve dans le monde entier). En étudiant toutes les empreintes de peau de divers Tyrannosauridae, il n’a pas trouvé de traces de plumes. Par déduction, il en est arrivé à la conclusion que Tyrannosaurus n’avait pas de plumes. On sait aussi aujourd’hui que ces animaux de grande taille avaient une peau souvent glabre pour pouvoir évacuer leur chaleur ; la présence de plumes les auraient gênés dans ce processus. J’ai dû donc réécrire mon roman, parce que la première version comportait un Tyrannosaurus emplumé… Je l’ai donc « déplumé ». Mon roman est un roman de science-fiction, qui se passe une trentaine d’années dans le futur. Je suis sur le point de signer avec un éditeur qui a accepté mon manuscrit. Et son titre est Mésodôme. La couverture devrait être réalisé par un artiste spécialisé dans l’illustration paléontologique.
Quels sont les ouvrages de vulgarisation scientifique sur les dinosaures dont tu conseillerais la lecture à la communauté Hitek ?
Il y en a beaucoup. Je recommanderais surtout les ouvrages écrits par des scientifiques, des personnes dont le métier est, comme moi, d’étudier les dinosaures. Personnellement, j’ai beaucoup apprécié T-Rex, superstar de Jean Le Loeuff. Même si nous ne sommes pas toujours d’accord les uns avec les autres, dès que vous tombez sur un livre de Jean Le Loeuff, Ronan Allain (NDLR : auteur du très bon Histoire des dinosaures) ou Eric Bruffetaut (NDLR : auteur de Dinosaures, aux éditions PUF), c’est de la bonne lecture, donc foncez et n’oubliez pas Mésodôme qui sortira en fin d’année !
Par jeanLucasec, il y a 6 ans :
Passionnant !
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