On commencerait presque à avoir l'habitude... Encore une fois, une personnalité politique s'en est pris au jeu vidéo. Souvent pointé du doigt par les médias traditionnels désireux de faire dans le sensationnel, le jeu vidéo est perçu comme une drogue dure qui détruit la vie des adolescents, qui, manette en main, se coupent du monde et sabotent leur avenir.
Valérie Pécresse et sa croisade contre les addictions
Aujourd'hui, Valérie Pécresse s'est exprimée au micro de France Inter à propos de son projet d'instaurer des tests salivaires dans les lycées afin d'y détecter de la drogue. A priori, le jeu vidéo n'a rien à faire là-dedans, et pourtant, la présidente de la région Ile-de-France n'a pas hésité à le mettre dans le même panier :
Il y a un fléau en Ile-de-France, c'est le décrochage scolaire. A la racine de ce fléau, mettons des mots : des addictions, la drogue, l'alcool, et les jeux vidéo, qui sont une autre forme d'addiction.
vous pouvez écouter son intervention ici :
On se demande bien ce que le jeu vidéo vient faire dans les tests salivaires des lycéens, il n'empêche que selon Valérie Pécresse, le jeu vidéo est une addiction dangereuse au même titre donc, que l'alcool et la drogue.
Il est cependant bon de rappeler que bien que de nombreux médias et personnalités politiques n'hésitent pas à employer le terme de "drogue" pour désigner le jeu-vidéo, ils utilisent là une facilité de langage. En effet, selon le CESE (Conseil économique social et environnemental)
Dans les classifications internationales, l'usage excessif des écrans, des jeux vidéo, d'Internet, des réseaux sociaux n'est pas qualifié d'addiction, mais de "pratiques pathologiques". En effet, une pratique excessive liée à ces technologies à un moment donné de l'existence ne génère ni risque de dépendance ultérieure, ni nécessité de sevrage.
Un univers mal compris
Malgré sa démocratisation depuis plusieurs décennies déjà, l'univers du jeu vidéo est encore très mal compris du grand public. Les joueurs sont vus comme des personnes asociales, isolées, coupées du monde et dont l'addiction nuit non seulement à eux-même mais également à leur entourage.
A la télévision on nous bombarde d'images du genre : Kevin, 15 ans, obèse, qui passe ses journées devant son écran à massacrer des ennemis à coup d'arme à feu sous le regard horrifié de sa mère impuissante. Kevin ne va plus à l'école et n'a visiblement pas d'avenir, la vie de Kevin est triste et le jeu vidéo est son fléau.
Bien sur, il existe des cas extrêmes, des personnes dont "l'addiction" au jeu vidéo à mal tournée, mais il s'agit là d'une très petite minorité, et souvent des facteurs extérieures (environnement familial, social, maladies mentales...) sont la cause de ces dérapages.
Le plus agaçant dans l'histoire, c'est sans doute que toutes ces personnes qui décrivent le jeu vidéo comme une véritable menace, au même titre que la drogue et l'alcool, n'ont souvent jamais tenu une manette dans les mains...
Bien entendu, mettre un GTA entre les mains d'un enfant de 10 ans, ce n'est pas une chose à faire, mais le système des normes PEGI, mis en place en 2003 est là pour prévenir. Si un adulte responsable met alors un jeu PEGI 18 entre les mains d'un enfant de 12 ans ce n'est pas le jeu vidéo qui est blâmable mais bien l'adulte qui a pris une décision en toute connaissance de cause. Malheureusement, on ira plus facilement accuser le jeu d'être trop violent, dans ces cas-là, on pourrait tout aussi bien contester l'existence des films interdits aux moins de 12 et 16 ans, car c'est exactement la même chose.
Tous les jeux vidéo ne sont pas violents, loin de là, mais pour ceux qui les critiquent, difficile de faire la différence.
Ces amalgames sont malheureusement le résultat de la désinformation, de mal-entendus et de conclusions trop hâtive . Les personnes non-initiées vont facilement croire aux déclarations d'un journal télévisé ou d'un homme politique.
Par moi, il y a 8 ans :
Mais oui c'est connu, tous les joueurs de jeux-vidéo sont des nolife qui foutent rien de leur vie...
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