Découverte d’un virus géant en Sibérie

La découverte des virus de type géant commence en 2003 avec la trouvaille du Mimivirus (un nom plutôt mal choisi, ce virus n’est pas du tout mimi) puis en 2013 c’est le Pandoravirus qui fait son apparition qui ne vient pas de Pandora, mais dans les eaux au large du Chili et de l’Autralie. Vient ensuite le Pithovirus sibericum dans le permafrost sibérien et enfin dans ce même lieu a été découvert le Mollivirus sibericum.

C’est l’équipe du CNRS de l’université d’Aix-Marseille, sous la direction de J-M Claverie, directeur du laboratoire Informatique génomique et structurale, qui l’a découvert il y a quelques jours dans le permafrost de Sibérie. Alors pour débuter, le permafrost (qu’on peut aussi appeler en français Pergélisol, mais ce nom est juste immonde) est une terre qui se maintient en dessous de 0° pendant plus de 2 ans et représente 20% de la surface terrestre. Cette terre gelée contient énormément  de choses, comme des ressources, des gaz, mais aussi et c’est ici le sujet de notre discussion, des virus.

Mollivirus sibericum

Pourquoi ce nom ? Parce qu’il est mou et qu’il a été découvert en Sibérie. Vieux de 30 000 ans, il serait un pote de Neandertal durant son extinction. "C’est sans doute le premier virus réellement ressuscité après 30 000 ans et qui n’existe plus aujourd’hui sur Terre. C’est la différence avec le pithovirus réactivé l’année dernière car on sait qu’il existe encore aujourd’hui des pithovirus " nous explique M. Claverie. Il semblerait que l'ADN du virus soit restée totalement intacte, mais on en trouverait en petite quantité, donc toujours actif.

Pour les experts en virus (les pauvres), le Mollivirus se présente comme une coque oblongue renfermant un génome d’environ 650 000 paires de base codant nous explique Science et Avenir. Actuellement, il ne peut contaminer que de petits parasites et joue sur les amibes (composé organique responsable de la liaison peptidique entre les différents acides aminés qui forment les protéines). Donc on est tranquille, mais il présente toutefois quelques similitudes avec des "petits" virus. On sait du coup qu’un virus peut vivre durant au moins des dizaines de milliers d’années et que l’équipe de M. Claverie souhaite refaire des recherches dans le permafrost afin d’y découvrir des virus vieux d’un million d’années.

Une découverte inquiétante ?

Cette découverte inquiète tout de même les chercheurs, car même si ce virus n’affecte pas l’Homme, "Bien sûr, dès qu’on détecte un nouveau virus nous nous assurons en premier lieu de l’absence de risques pathogènes pour l’homme" précise J-M Claverie, il y a tout de même des risques que d’autres virus plus mortels pour l’Homme se cachent encore dans le permafrost qui jouerait le rôle de prison gelée pour virus. Vous me direz, la prison ajoutée au fait que l’endroit est désert, les risques qu'une contamination amène à une pandémie (pour savoir ce qu’est une pandémie va jouer à Pandémic) restent tout de même proches de 0.

Ah ah, bien au contraire ! Le réchauffement climatique actuel de la Terre fait fondre de plus en plus le permafrost ce qui donne un double effet. Déjà, il libère sans qu’on ne le souhaite les virus qu’on ne voudrait surtout pas voir se libérer. Et ensuite, il fait fondre des glaces marines qui donnent accès à de nouvelles routes maritimes et notamment à de nouveaux endroits d’exploitation de la terre pour des ressources comme le gaz, pétrole et autres. Ces nouvelles zones risquent donc d’être rapidement industrialisées et donc devenir beaucoup moins désertes en humanité. "Si on n’y prend pas garde et qu’on industrialise ces endroits sans prendre de précautions, on court le risque de réveiller un jour des virus comme celui de la variole qu’on pensait éradiqué" nous prévient M. Claverie. Et donc on risque d’arriver dans la même situation que dans The Walking Dead. Ce qui serait fâcheux.