Critique de Sausage Party : le dessin animé trash au casting complétement barré et au synopsis dingue

A cause de son côté très trash, Sony n'a dans un premier temps, pas souhaité exporter Sausage Party en France... Mais après le buzz que le film d'animation a créé aux Etats-Unis (notons aussi que la bande-annonce a eu un beau succès en France), Sony s'est ravisé, et nous voilà avec Sausage Party dans nos cinémas ! Un dessin-animé, mais interdit aux moins de 12 ans.

Hitek l'a vu et vous dit ce qu'il en a pensé !

Critique de la religion et de la société moderne 

Dans Sausage Party, nous, les humains, sommes des dieux. Pour tous les aliments de ce supermarché, chaque ouverture du magasin se fait dans la joie et en chanson, avec l'espoir d'être sélectionné, acheté, et emmené dans l'Au-Delà, le paradis, là où tous les aliments vivent heureux pour l'éternité en compagnie des dieux. Pour être choisis, les aliments doivent se montrer vertueux mais au fond, ils n'attendent qu'une chose : accéder aux plaisirs vicieux qui les habitent, mais pour cela, il faut d'abord être emmené dans l'Au-Delà en menant une vie sage et rangée. Le paradis, ça se mérite. Il arrive que certains d'entre eux ne soient pas choisis par un dieu, ils sont alors jetés dans l'immense poubelle sur roulette que pousse le "Seigneur des Ténèbres" (l'employé du magasin).

Dans ce supermarché, chaque rayon à ses croyances, et chaque rayon s'imagine que le rayon d'à côté n'a rien compris aux dieux et est habité par des idiots. Nous avons par exemple Sammy Bagel Jr et son ennemi Kareem Abdul Lavash qui personnifient le conflit israélo-paléstinien dans lequel les aliments de chaque confession se disputent un rayon dans lequel ils ont du mal à cohabiter. 

Toute cette petite société vit donc dans l'attente de l'Au-Delà et nous y suivons Frank, une saucisse et Brenda un pain à hot-dog. Ils sont amoureux et attendent d'aller au Paradis où ils pourront enfin ne faire plus qu'un (comprenez : forniquer joyeusement). Mais Frank a des doutes sur sa foi, il se demande comment les aliments peuvent savoir ce qui se passe dans l'Au-Delà... Une suite d'évènements va l'entrainer dans une aventure qui va remettre en question sa foi. En parallèle, ses camarades saucisses sélectionnées par une humaine découvrent à leurs dépends ce qui se passe réellement dans "le Paradis" (pas de spoil ici, on sait tous ce que nous faisons de la nourriture que l'on achète).  

Un scénario bien construit

Bien que Seth Rogen ait clairement voulu faire passer un message, il n'en oublie pas pour autant de faire un long-métrage divertissant, l'histoire est intéressante, il y a des rebondissements et du suspense, on est plein d'empathie envers cette petite saucisse qui tente de comprendre le véritable sens de son existence et de son univers.  

De manière générale, les personnages sont attachants... Oui, dans Sausage Party vous allez vous prendre d'affection pour un pain à hot-dog, un taco, deux saucisses, un lavash et un bagel (et même un vieux chewing-gum). Seth Rogen et Evan Goldberg ont réussi avec brio la personification des produits de supermarché. Sur le papier ça paraît fou, mais dans les faits, c'est brillant. Le tout avec une très belle animation, Sausage Party n'est pas un dessin-animé low-cost de bas-étage. 

Vraiment, vraiment pas pour les enfants 

(très légers spoilers à prévoir dans cette partie ! )

Dans nos contrées occidentales, le cinéma d'animation est perçu comme quelque chose de très enfantin. Les dessins-animés, c'est pour les enfants et c'est tout. Il n'y a bien qu'au Japon, que l'animation pour adulte est banalisée. Sausage Party est bien la preuve définitive qu'on peut très bien faire de l'animation qui n'est pas à montrer à tout le monde. 

Si l'animation, le design des personnages et les couleurs ont un côté très "cartoon", durant tout le film, les blagues grivoises, les mots grossiers et les allusions sexuelles sont partout (parfois à la limite de l'écoeurement). Jusque-là, aucune image ne peut choquer, tout est dans le langage... Jusqu'à la scène de fin. Une orgie - il n'y a pas d'autre mot pour la décrire - même s'il s'agit de nourriture et de produits de consommation, on ne peut plus nier l'évidence, nous sommes face à une scène de sexe, extrêmement débridée et non censurée.

Cette scène a d'ailleurs beaucoup été critiquée, et même si elle peut être un peu gênante à regarder, elle n'en reste pas moins "utile", car elle est l'expression du "Paradis" dont parlent les aliments.

En Bref 

Finalement, le message final du film, si on l'exprime de la manière la plus simple possible ressemblerait à ça : "les croyances, les disputes et les divergences, on s'en fiche, faisons tous l'amour et prenons le plus de plaisir possible sans se brider !" (voilà pourquoi les chrétiens ne l'aiment pas beaucoup...). 

Que l'on aime ou pas le côté grivois poussé à l'extrême de Sausage Party, on ne pourra lui enlever qu'il est original, il délivre à la fois un message puissant (sous des couches de sexes et de drogue) et prouve définitivement que NON, les dessins-animés, ce n'est pas toujours pour les enfants !  

Sans être le film de l'année, Sausage Party a le mérite d'être très original, si l'humour trash ne vous gène pas, vous passerez sans nul doute un bon moment !