Critique Transformers : The Last Knight, le cinquième opus se dévoile dans un teaser vidéo. Casting et date de sortie

La saga Transformers est de retour sur nos grands écrans. Pour le plus grand plaisir (ou pas) des fans, Michael Bay se charge toujours de la réalisation sur ce volet (il a récemment annoncé que ce cinquième épisode serait son dernier). Transformers: The Last knight continue sur le trajet du quatrième opus, l'Âge de l'extinction, puisque nous retrouvons toujours Mark Wahlberg dans le rôle principal. C'est sans doute une des sagas les plus controversés du cinéma hollywoodien moderne, tout comme son réalisateur Michael Bay, haï par beaucoup et admiré en masse, le réalisateur et sa saga phare ne laissent pourtant pas les cinéphiles indifférents. Que vaut donc ce nouvel épisode, qui, selon Michael Bay, est le point d'orgue de la saga ? 

Une réalisation impeccable... mais habituelle

Si une chose est certaine, c'est que Michael Bay sait réaliser des films d'action. Il est excellent pour filmer des  scènes survoltées avec des explosions et des tirs débordants de l'écran. Il est connu et renommé pour ce savoir faire. Ses films précédents, de Pearl Harbor aux Transformers ont marqué de nombreux cinéphiles et néophytes par l'intensité inégalée des scènes de bataille qu'il réalise. 

Transformers: The Last Knight ne déroge pas à la règle. Les scènes d'action sont plus épiques que jamais. Le spectateur en a vraiment plein les yeux. Chaque plan regorge de détails et la vitesse à laquelle les images s'enchaînent est incroyable. Pourtant les scènes restent lisibles malgré le risque de se perdre dans un surplus d'effets visuels. 

Pourtant ici, même si la réalisation est, comme d'habitude, très bonne, elle déçoit. Le problème vient justement du fait qu'elle soit "comme d'habitude". Michael Bay ayant annoncé, peu de temps avant la sortie du film, que ce serait le dernier Transformers qu'il réaliserait et qu'il partait sur quelque chose d'énorme. Il n'en est rien. Toujours la même réalisation, des plans larges bourrés d'effets spéciaux pour nous montrer le gigantisme de l'action se déroulant dans le film. La scène d'introduction, qui se passe à une autre époque, aurait pu apporter une réalisation différente, plus proche des personnages, mais Michael Bay n'en a rien fait. Il reste dans sa zone de confort, à réaliser des films comme il sait le faire et l'a toujours fait. Sans apporter aucune innovation à une saga qui en aurait bien besoin. 

Un scénario trop bancal

Qu'on se le dise directement, peu de cinéphiles vont voir un film de la saga Transformers pour le scénario. Nous n'avons pas les mêmes attentes pour un film de Michael Bay que pour un film de David Fincher ou un film écrit par Aaron Sorkin. Il n'est reste pas moins que même pour un film reposant principalement sur l'action et les effets spéciaux, pour que les scènes marchent et pour installer des enjeux et une intensité il faut un scénario un minimum cohérent. Pari parfaitement rempli dans le premier Transformers qui, a défaut d'avoir un scénario complexe et des enjeux poussés, réussissait à nous proposer une histoire cohérente qui faisait que nous nous attachions aux personnages du film.

Ici, l'histoire est complètement ratée. Michael Bay et ses scénaristes ont voulu aller beaucoup trop loin, en faire beaucoup trop, ce qui fait que le spectateur se perd totalement. Le scénario se veut complexe, mais ne réussit pas, dans son écriture, à accrocher. Peut-être aurait-il mieux valu en faire deux films séparés ? En tout cas, le résultat est très brouillon. Les mythes et événements historiques auxquels font appel le film auraient pu être très intéressants à exploiter, mais ils le sont ici d'une manière beaucoup trop clichée et caricaturale pour être efficaces. L'univers va trop loin, le film intègre de nouveaux éléments dans la mythologie Transformers, mais qui sont à la limite de créer des incohérences avec le reste de la saga. Nous sommes parfois à la limite de la parodie. Certains événements pourraient passer dans Power Rangers qui ne se prend pas au sérieux, mais Transformers: The Last Knight se prend, lui, beaucoup trop au sérieux pour que tous les évènements de déroulant dans le film aient un sens. 

L'incohérence de ce scénario fait des personnages, humains et Transformers, des êtres auxquels on ne peut pas s'attacher et pour lesquels nous ne nous inquiétons pas une seconde de ce qui pourrait leur arriver. L'interprétation des acteurs n'aide pas, Mark Wahlberg ne fait pas beaucoup d'effort, comme Michael Bay, il reste dans sa zone de confort et ne propose rien de nouveau. Laura Haddock est totalement transparente, malgré la volonté de lui donner un rôle de femme forte elle ne parvient pas à transpercer l'écran au milieu de tous ces robots géants. Mention spéciale pour Anthony Hopkins qui fait figure de figuration, même si son rôle ne permettait pas de livrer une palette de jeu exceptionnelle, il a l'air de s'ennuyer pendant une grosse partie du film. 

Une saga fatiguée

Transformers a toujours été une saga sur la démesure, autant sur le fond que sur la forme. Ici Michael Bay est peut-être allé trop loin dans cette démesure car la saga s'essouffle. The Last Knight ne parvient pas à lui redonner vie. Les tentatives sont pourtant nombreuses, on notera celle de créer un nouveau personnage mascotte, comme Star Wars VII l'avait fait avec BB8, ici avec le personnage de Squeaks. Petit Transformers qui n'arrive plus à se transformer. Pourtant l'apparition de ce personnage ne fonctionne pas et il est trop peu présent dans le film pour le sauver.

L'humour est aussi plus présent que dans les autres volets et, si quelques blagues font mouche, il reste dans l'ensemble assez moyen faute d'écriture. Michael Bay a annoncé plusieurs autres volets qu'il se contenterait de produire. Reste à savoir si la saga peut tenir la distance et si ceux qui seront aux commandes de ces prochains projets sauront trouver des idées pour apporter un nouveau souffle à la saga. 

Michael Bay signe son départ de la saga sur un volet en dents de scie. Un volet qui n'est pas mauvais, mais décevant. Décevant parce qu'il n'est pas un final digne de ce nom au niveau de la réalisation. Décevant parce qu'il ne tient pas la route au niveau du scénario. Décevant car ce n'est pas le volet qui viendra sauvé la saga de la décadence dans laquelle elle est plongée depuis le troisième volet.