Critique de American Nightmare 3 : Elections, un troisième opus réussi ? Bande annonce et casting

Le deuxième opus de American Nightmare, Anarchy, m'avait laissé sur un bon sentiment pour la suite. L'idée que la Purge ne profitait qu'aux riches et que les classes pauvres du pays en souffraient le plus était une bonne chose et apportait une sous-lecture intéressante.

Un message trop politisé

Le début de American Nightmare 3 : Elections repart sur ces bases en améliorant le concept. On nous détaille de quelle manière la Purge profite aux assurances, au marché immobilier et donc à l'élite économique du pays. Je me dis que tout commence bien et là... Arrive la NFFA. Les New Fundating Fathers dans la version originale. 

Pour la première fois dans la saga, on les voit en chair et en os. On voit qui est à l'origine de tout cela, qui a créé la Purge. Qu'est ce que l'on aperçoit alors ? Des WASP... Mais qu'est ce qu'il t'as pris James ? Les WASP sont les White Anglo-Saxons Protestants. Une communauté blanche, très religieuse et plutôt raciste et cela m'a posé problème.

Le film est tombé dans LE piège dans lequel il ne fallait pas tomber. L'avantage avec la Purge c'est qu'il n'y a pas de débat, l'idée est tellement saugrenue et bancale que jamais un tel système ne sera mis en place et cela se ressentait dans les enjeux des deux premiers films. Dans le premier on voit une famille qui défend sa maison. Dans le deuxième film, Leo doit se rendre d'un point A à un point B uniquement dans le but de se venger. On ne juge pas la Purge, on ne débat pas de son existence et on la prend comme elle est. C'est le pivot central de la saga et surtout une idée de film à ne pas ramener à notre réalité.

Dans ce cas James, pourquoi est ce que tu n'as pas choisi une institution athée et multiraciale pour représenter les nouveaux pères fondateurs ? Pourquoi des blancs protestants (on va partir du principe qu'ils sont protestants vu que c'est la religion chrétienne majoritaire dans le pays) ? Je me suis senti mal à l'aise car en sortant de la projection presse j'ai compris, en sous lecture, que le réalisateur disait "voilà ce qu'il se passe si on laisse le racisme, le conservatisme et l'extrémisme gouverner ce pays !". Sauf qu'une idée comme la Purge ne peut pas forcément venir d'une culture en particulier ! Elle peut venir de n'importe quelle culture, c'est pour ça qu'il ne faut pas prendre cette idée au sérieux. Or, il est possible qu'en sortant des salles certaines personnes se disent "tu vois, il n'y a que les religieux et les blancs pour avoir ce genre d'idées !".

Un film qui ne dépasse pas le deuxième opus

C'est dommage car c'est le seul aspect du film qui diffère des deux précédents et c'est raté. Pour ce qui est du reste cela fonctionne mais sans trop se renouveler. De manière générale, American Nightmare 3 semble ne jamais allez au-delà de ce qu'avait fait Anarchy. L'action est bonne mais reste classique. On aime voir les gun fights et les affrontements directs, c'est cool de voir le sang gicler, c'est aussi en partie pour cela que l'on va voir ce film. Malheureusement cela ne va pas plus loin.

Il y a bien des innovations apportées par rapport au second opus... Mais c'est normal ! Encore heureux que l'on ne retrouve pas à l'écran tout ce qui avait été fait dans le deuxième opus. On retrouve des guillotines, des étrangers venus aux Etats-Unis pour purger (le murder tourism comme intitulé dans le film) et même des combats avec des armes médiévales. Malheureusement ce film ne va pas plus loin que ce qu'on attend de lui et certaines des idées évoquées à l'instant ne sont que trop peu exploitées et semblent faire office de remplissage.

En plus certaines scènes d'actions sont mal filmées. Je pense à la dernière scène de combat à mains nues notamment. Pour ce qui est du scénario, encore une fois on reste dans le classique sans aller plus loin. Il y a d'abord deux histoires séparées, celle de Leo et celle de Joe Dixon, qui vont finir par se réunir, comme dans le deuxième film...

Arrêtez les jump scares !

Pour le reste, encore une fois, tout est en ordre. Les lumières sont bien travaillées. On retrouve tantôt des coloris plutôt rouges et jaunes très sombres, qui s'accordent parfaitement avec le noir de la nuit, et parfois des coloris plus froids tendant vers le bleu voir le blanc. Pour ce qui est de la musique il me semble n'avoir entendu aucune composition originale. Seule l'ambiance sonore est travaillée dans ce film, parfois mal. J'ai noté trois jump scares qui ne semblent exister que pour catégoriser ce film dans l'onglet "Horreur".

Ce qui m'a frappé c'est lors du début de la Purge. Alors que l'on voit les rues vides de Washington et la sirène retentir, on met de la musique extra-diégétique. Comment veux-tu ressentir de la tension ? Enfin je terminerais cette avis par le jeu des acteurs. Aucun ne m'a vraiment choqué si ce n'est celui du chef des NFFA que j'ai trouvé très bancal, mais on le voit que très peu de temps. Pour quelques autres acteurs, leur jeu vous paraîtra surjoué mais c'est aussi le thème qui le veut. Généralement, ce ne sont pas des personnes saines d'esprit qui participent à la Purge alors attendez-vous à des commandants néo-nazis et des adolescentes bien frappées ! Tout comme les dialogues qui ne sont pas marquants.

Mykelti Williamson (Joe Dixon) interprète Bubba dans Forrest Gump