Shinji Mikami, le papa de la mythique saga Resident Evil, annonçait il y a quelques semaines le retour du survival horror à l’ancienne avec The Evil Within. Durant des jours, on nous a bombardé de teasers et d’extraits en tous genres, alors aujourd’hui, après une vingtaine d’heures d’exploration dans les pattes, qu’en est-il vraiment ? Est-ce que ce jeu tant attendu tient ses promesses ?
Accueillant dans ma collection la toute nouvelle PS4, il ne manquait plus qu’un jeu pour lui dégourdir les jambes, et ce fut donc The Evil Within l’élu.
Après toutes les vidéos qui ont fleuri sur le net et lors des dernières conventions de jeux vidéo, on savait que The Evil Within serait gore et plutôt malsain. En réalité, il est bien pire que ça !
Après seulement quelques minutes de jeu, l’ambiance générale vous prend à la gorge, les bruitages, la musique et les décors sont tous oppressants et vous mettent mal à l’aise H-24. Même la musique classique de la salle de sauvegarde - salle dans laquelle il ne peut rien vous arriver - est dérangeante.

Ambiance
Au niveau de l’ambiance générale, on repensera forcément au style morbide et tortueux de Silent Hill.
Très peu de munitions malgré un arsenal assez impressionnant : pistolet, fusil à pompe, arbalète (avec carreaux explosifs, givrants, empoisonnés, électrifiants, aveuglants), sniper, grenades, lance-roquettes (et j’en ai sans doute oublié quelques uns). Il est possible de customiser ses armes à la manière de The Last Of Us ou de fabriquer des carreaux d’arbalète avec du matériel ramassé en désamorçant des pièges. On peut également augmenter les habilités du personnage (temps de rechargement des armes, durée du sprint, barre de vie, stock de munitions, précision…).
Évidemment peu de soins sont disponibles et avec une limite de deux slots dans l’inventaire (sans combinaison possible) inutile de vous dire que la vie n’est pas prioritaire dans ce jeu. En effet, vous serez toujours dans le rouge et plus vous la rechargerez, plus vous prendrez de gros coups. L’effet “peu de vie” est seulement là pour renforcer votre stress et vous mettre la pression mais en réalité, tout le jeu peut se faire avec ¼ de vie (sauf peut-être contre les boss).

Gameplay
Au niveau de la jouabilité, on est face à un système qui n’est pas sans rappeler Resident Evil 4.
Le personnage est rigide et lourd exactement comme Léon, et les angles de caméra sont fidèles à RE4 (même parfois aussi merdiques !), et le déplacement du viseur est de même. L’angle de caméra pose d’ailleurs quelques soucis de temps à autre quand on se retrouve dans de petites pièces, on perd le sens de l’orientation. De plus, des problèmes de framerate sont assez récurrents et font ramer le jeu ce qui n’aide pas pendant les scènes critiques. J’ajouterai aussi que la hitbox déconne car parfois on va faire un headshot propre, et d’autres on va vider son chargeur sans que le zombie ne réagisse…

Graphismes
Sur les forums, j’ai souvent lu des “ce jeu est moche” alors certes, ce n’est pas une tuerie graphique, mais le jeu est correct de manière générale et les textures et ombres sont super bien travaillées, même carrément réalistes à certains passages. Le grain de l’image est fort (mais néanmoins réglable dans le menu des options) et deux bandes noires prennent les 3/5ème de l’écran donnant un effet cinématographique au jeu. Beaucoup de joueurs ont émis des réserves quant à ces choix de développement soit disant que ça empêche de jouer convenablement, mais personnellement je trouve que ça donne un effet vieux film d’horreur au jeu et que ça renforce l’angoisse et lui donne une dimension omniprésente.
La pression se ressent en continu, du début à la fin du jeu car tout est réuni pour nous plonger dans un univers sadique et déroutant : insectes rampants, monstres ensanglantés avec des membres manquants, hordes de morts-vivants, cris de femmes agonisantes… tout est là pour vous faire frissonner l’échine.

Difficulté
La difficulté du jeu (mode normal pour ma part) est impressionnante. Et oui, ce n’est pas un shoot them up, ici la discrétion et la fuite sont vos armes principales et il n’est pas rare de refaire dix ou quinze fois le même passage avant de réussir. C’est assez frustrant et ça explique certains abandons, après vous pouvez toujours ravaler votre orgueil et passer la difficulté en mode facile. Dans tous les cas, armez-vous de patience !
L'immersion
Au niveau de l’histoire, je ne vais pas trop m’étendre pour ne pas faire de spoil mais sachez que c’est assez lent à se développer. Au début, on ne sait pas vraiment ce qu’on fait là, on survie et c’est tout. Petit à petit des indices font leur apparition, sous forme de notes le plus souvent, mais également dans quelques cinématiques. Les informations sont données au compte-goutte ce qui est pas mal car ça donne envie de progresser rapidement pour enfin connaître le fin mot de l’histoire.

Verdict
Globalement, The Evil Within a la trampe d’un bon jeu de PS3, il ne fait pas de bond technologique et n’apporte pas de nouveauté au monde du survival horror.
Les faiblesses rencontrées dans le jeu sont uniquement d’ordre technique et donc peuvent être corrigées par de futurs patchs mais c’est quand même décevant de se dire qu’on a une console next gen et un jeu qui n’est pas next gen. Malgré cela, il reste un très bon survival horror et les points faibles énoncés plus haut ne sont pas assez forts pour gâcher l’expérience de jeu. On en chie contre certains boss, il y a des morts inutiles mais globalement l’expérience de jeu n’en pâtit pas.
Ce jeu, sans être exceptionnel puisqu’il reprend des mécanismes déjà bien rôdés du survival horror, mérite d’être acheté et retiendra l’attention des fans. Je vous mentirai en vous disant que c’est le meilleur du genre mais il vaut tout de même son pesant d’or. Et en même temps, à notre époque, il est très difficile d’innover en matière de technologie. A quand un vrai jeu next gen ?
Et vous, qu’en avez-vous pensé ? Est-ce qu’il aurait été bon de faire une version spéciale pour PS4 à la manière de The Last Of Us Remastered ?
Par Danza, il y a 8 ans :
Enfin !!!! Des années que j'attend un Survival Horror digne de ce nom ! Medames et Messieurs, voici le messie !
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