Le Metal Gear Solid nouvelle génération, rien que ça. Ou du moins, son prologue ... Car oui, Ground Zeroes n'est qu'une mise en bouche pour l'arrivée future du vrai MGS5, The Phantom Pain. Malgré tout, cela donne tout de même la possibilité de se rendre compte des prouesses techniques que Kojima et son studio ont pu mettre en place grâce au Fox Engine et de tester le gameplay de ce nouvel opus.

La suite de l'intrigue après Peace Walker

Difficile de ne pas parler du scénario des Metal Gear tant ceux-ci sont le centre même de la série, pourtant, il nous est bien compliqué d'aborder celui de Ground Zeroes sans rentrer dans les débats traitant de la durée de vie de celui-ci et de la pratique commerciale présentée ici. En effet, le jeu étant un prologue vendu en boite (comme Gran Turismo 5 en son temps, pour l'exemple), on a du mal à cerner la suite des évenements, d'autant que certaines cinématiques ont déjà été utilisée comme trailer du jeu final, The Phantom Pain. Doit t-on s'attendre à même retrouver le contenu de Ground Zeroes dans la version finale du jeu ? Probable.

Malgré tout, on se remet dans la peau de Big Boss, et le scénario fait tout de même suite directe à Peace Walker. Toujours à Cuba, Big Boss s'infiltre pour sauver Paz, membre du Cipher, et Chico, jeune recrue des MSF (armée de Big Boss avant de devenir un jour Outer Heaven) qui sont au mains d'une force appelée XOF, et commandée par un homme qui se fait appeler Skull Face. Pendant ce temps là, la base militaire des MSF se fait contrôler car suspectée de posséder des armes nucléaires... Et c'est grossomodo tout ce qu'on pourra vous donner comme information. La mission principale consistant juste à sauver les deux personnages.

Le moteur de jeu Fox Engine, et des graphismes somptueux

C'est au final un jeu basé sur un trailer vidéo montré dès 2012 pour promouvoir la série. Et travaillé pour fonctionner sur le nouveau moteur Fox Engine de Kojima.

Konami avait déjà eu l'occasion de tester le dit moteur sur son jeu de football annuel, Pro Evolution Soccer, ce qui est plutôt amusant quand on y pense, aucun doute que le dernier opus de PES était grandement amélioré par ce changement, malgré sa position de "jeu de test". Avec ce prologue, on a l'occasion de voir une demonstration de pourquoi ce moteur a été conçu et le résultat est plus que satisfaisant. Snake a des animations très travaillées, et les décors de nuit sont vraiment beaux. Il est dommage que certaines textures de jour ainsi que la réflection de la lumière soient moins poussée et pourraient être apparentée aux versions PS3 et 360 du titre.

Comme à l'accoutumée, le jeu est tout de même très scénarisé, et son ambiance générale, qu'elle soit sonore ou visuelle, ne déçoit pas. On notera d'ailleurs que le changement de voix de Snake, passé de l'habituel David Hayter à Kiefer Sutherland, légerement dérangeant à la première écoute est en fait vraiment réussi.

Un gameplay repensé, l'infiltration moins omniprésente

C'est là, à titre personnel, le gros point noir du jeu. Même si le système est excellent, je me retrouve moins dans l'esprit qui a été donné à ce jeu. Vous êtes dans un monde ouvert au potentiel très intéressant, la vie se régenere avec le temps, vous n'avez que quatres emplacements d'inventaire, l'infiltration n'est plus vraiment nécessaire pour peu que vous soyez bon tireur, et la seule nouveauté qui m'enchante est l'ajout d'iDroid, sorte de carte multifonction, avec la position temps réel des ennemis que vous avez déjà reperé. On se retrouve donc dans un nouveau genre de Metal Gear, comme l'indique le sous titre du jeu, Tactical Espionnage Operations (anciennement, Action).

Tous ces changements sont dus à la volonté d'amener le titre dans la nouvelle génération, et c'est réussi. On se retrouve devant un très bon jeu d'action next-gen, ponctué d'un peu d'infiltration. Malgré tout, cette évolution, que je ne dénigre pas car très amusante, me fait regretter les vieux opus de la série (que j'irai refaire pour une énième fois après les défis de Ground Zeroes).

En conclusion

Ce prologue est un peu avare en contenu du côté scénaristique, et pas du tout du côté scoring. Pourtant, il me laisse sur ma faim, et j'attends toujours autant l'arrivée de The Phantom Pain. Il est évident que cette commercialisation pressée est une volonté d'ajouter un titre japonais au catalogue de la nouvelle machine de Sony pour la sortie de celle-ci au pays du soleil levant, mais ce n'a pas empêché l'équipe de Kojima de travailler dur pour offrir aux joueurs un jeu sympathique. Le rapport qualité/prix n'est donc pas éxagéré et vaut l'achat de ce Ground Zeroes.