Critique de HARDCORE HENRY, le film violent inspiré des jeux de type FPS : bandes annonces et avis

Hardcore Henry est le premier long-métrage tourné uniquement en caméra subjective. C'est à dire que le film donne l'impression que vous en êtes le héros,à la façon des jeux vidéo FPS

Et c'est assez impressionnant car on est en immersion totale, plongé dans l'action à travers les yeux d'Henry qui nous balade dans tout Moscou pour échapper à ses assaillants. Certaines scènes sont plutôt impressionnantes, notamment celles où le héros prend de la hauteur (beaucoup de hauteur...) ou encore les courses poursuites.

Le film promet donc de vous faire découvrir de nouvelles sensations de cinéma et à ce niveau là, le pari semble réussi. 

Les meilleures scènes à mon sens, sont celles qui se passent en musique, cette dernière est bien choisie et colle à l'ambiance du film en lui donnant un bon rythme.  

Voilà, on a fait le tour de tous les bons points du film, passons à la suite. 

Un scenario totalement vide.

C’est évident, en faisant Hardcore Henry ce n’est pas le scenario du film qu’Ilya Naishuller a voulu mettre en avant. Bien au contraire, l’histoire est un pretexte aux scènes de combat et au côté spectaculaire du film. Malgré un retournement de situation en fin de film, l’histoire est vide et sans saveur. Celle d’un homme amnésique qui se bat contre un grand psychopathe qui veut dominer le monde. Comme une impression de déjà vu…

Résultat... Les scènes d’action s’enchaînent à une vitesse folle, les temps de pause sont minimes et les dialogues quasi-inexistants.

Clairement, le film rend hommage aux jeux FPS, le soucis c’est que là, nous sommes simples spectateurs et 1h30 assis dans son siège à regarder une baston qui n’en finit pas, c’est lassant. Très lassant. D’autant que le scenario se répète sans cesse, ses ennemis le chassent, on vient le sauver, ses ennemis le retrouvent, ils le chassent, on vient le sauver... Et c’est comme ça durant tout le film. Une boucle sans fin.

Des personnages tout aussi vides et des clichés à la pelle

La petite amie qui se fait enlever, le grand méchant psychopathe, les hommes de main qui sont là juste pour apporter son lot d'hémoglobine au film... Tout est réuni pour que les personnages soient raccord au scénario : vides et stéréotypés.

Le seul personnage qui apporte un peu de couleur à ce panel est Jimmy, doté de plusieurs personnalités, il est interprété par Sharlto Copley qui livre un jeu plutôt convainquant.

Quant à “vous”, du moins, le personnage principal et bien... Non seulement on ne le voit pas (parce que c’est “nous”) mais en plus il ne parle pas ! Le mutisme du héros est un souhait du réalisateur, en effet selon lui, "le spectateur risquait de ne plus s'identifier à lui puisqu'il est susceptible de tenir des propos que lui n'aurait jamais tenu". Mais le problème est là, ce n'est pas parce que nous voyons le film à travers ses yeux que nous nous identifions à lui. On ne sait rien de lui, il semble ne rien ressentir, on ne s'attache pas. 

Et le film nous embarque dans un festival de clichés plus lourds les uns que les autres, de la baston à coup de poings, des armes, des explosions, du sang, et même le passage obligé par une maison close et ses jolies femmes, de joie russes, histoire de mettre la cerise sur le gâteau. Je ne sais pas ce qu’il vous faut de plus pour vous convaincre que l’on nage dans l’océan des stéréotypes.

C'est comme si le film se disait qu'en réunissant tout ces clichés il allait forcément plaire au geek adepte du FPS, on frise l'insulte. 

En bref

Je dirais que ce film vaut la peine d'être vu seulement et uniquement pour son côté novateur, hors de ça il est sans intérêt et d'un ennui total car passé le moment où on est impressionné par cette nouveauté on se retrouve vite face à un film sans fond et bourré de clichés. 

Dans un clip musical, la caméra subjective passe très bien, car c'est un genre adapté à la musique mais dans un film d'1H30 c'est beaucoup trop long. Pour preuve, les meilleurs passages du film sont ceux qui se passent uniquement sur fond musical.