Trois années après le controversé La Terre du Milieu : L'Ombre du Mordor, les Américains de chez Monolith Productions repartent vers le Mordor pour proposer aux joueurs de prendre part à une suite directe. L'Ombre de la Guerre reprend les codes donnés par son aîné tout en y apportant de nombreuses nouveautés tel que les assauts de forteresses ou l'amélioration du système Némésis. Reste maintenant à voir si les défauts du premier volet sont gommés, ou juste camouflés.
Les joueurs avaient laissé Talion et Celebrimbor au bord de la Montagne du Destin, parés à forger un nouvel anneau de pouvoir, après la défaite de la Main Noire et de Sauron. Et c'est chose faite ! Le resplendissant cercle de métal fait désormais partie du lot. Toutefois, qui dit pouvoir, dit convoitise, incarnée par la ravissante femme-araignée Arachnée. Cette dernière a kidnappé Celebrimbor et ne vous le rendra qu'en l'échange de l'anneau. Bien évidemment, les événements dérapent puisque lorsque vous êtes un héros, rien ne se passe jamais comme prévu. C'est ancré dans le marbre et ce, depuis Pac-Man et les fantômes.
Le premier volet avait été critiqué sur des points majeurs tels que ses graphismes un peu vieillots et son scénario gentillet. L'Ombre de la Guerre ne se prive pas de ce côté-là et plutôt que de réparer les pots cassés, il se charge de créer un nouveau modèle et en grande quantité. Le lore est partout et le scénario plus travaillé. On note également une nette amélioration dans la qualité des dialogues entre les personnages, qu'ils soient humains ou orcs. Mais ça, on y reviendra un peu plus tard. Les cinématiques ont également été passées au peigne fin afin de satisfaire les plus acharnés des fans de l'oeuvre de Tolkien.
Bienvenue chez nous
Dans sa correction du premier volet, les développeurs ont cherché à donner davantage d'importance aux personnages secondaires. Et ça se sent. Dotés d'intentions propres et d'une personnalité digne, ces personnages vous suivront plus ou moins dans l'aventure, s'éclipsant parfois, laissant la place à d'autres. Les humains sont également plus présents. Les joueurs pourront s'accoquiner de certains de ces nouveaux venus, laissant croître l'intrigue et permettant à un début de relation de naître. La présence de ces autres personnages donne au duo Talion/Celebrimbor l'occasion de briller, comme deux vieux retraités à un repas de Noël.
Les races généreuses de la Terre du Milieu ne sont pas les seules à se doter d'une personnalité affinée. Les orcs et autres uruks en profitent également. Le système Némésis se voit augmenter de façon significative. Les interactions entre les différents protagonistes viendront pimenter votre aventure. Les orcs sont de véritables saletés et n'hésiteront pas à se mettre des bâtons dans les roues entre eux, pour atteindre le rang de Chef Suprême aka le Gardien de la Forteresse.
Ces mêmes orcs se diversifient. Des clans sont apparus, laissant naître des spécialisations. Certains seront férus de bestioles à poils ou écailles quand d'autres s'adonneront au mysticisme et à leurs pratiques douteuses. Chaque clan aura un impact sur les forteresses et sur ses moyens de défense. Car oui, dans L'Ombre de la Guerre, Talion doit prendre le contrôle de ces forteresses à travers des assauts. Ces derniers se déclinent sous la forme d'une capture d'objectifs. Chaque forteresse est protégée par un chef suprême, dont la salle du trône est gardée par des chefs de guerre. Même si vous ne pouvez pas interagir directement avec un chef suprême avant l'assaut, vous pouvez toujours vous occuper de sa garde personnelle.
1001 façons, avec ou sans effraction
Nombreuses sont les façons de passer les remparts. Même si Talion saute par dessus sans difficulté, ses troupes n'ont pas la même aisance. Il peut alors être utile de posséder un allié dissimulé dans les lignes ennemies. Ce dernier pourra alors vous ouvrir les portes sans forcer. Qui plus est, la résistance opposée par les ennemis ne sera que plus faible, étant donné que vous aurez réduit le nombre de chefs de guerre.
Une fois que vous aurez détrôné le propriétaire des lieux et récupéré le joyeux butin qui se trouvait dans ses poches, à vous de choisir le nouveau tenant du titre. Evidemment, si vous êtes compatissants, vous pourrez laisser l'ancien prorio garder la baraque. N'oubliez pas toutefois qu'il a tenté de vous étriper, quelques secondes auparavant. En fonction du clan du nouveau venu, la forteresse évoluera, que ce soit dans son esthétique ou dans ses possibilités de défense. Mais avant de pouvoir faire péter le champagne du haut de votre vue imprenable sur la plèbe festive plusieurs dizaines de mètres plus bas, il va falloir recruter.
Impossible de déléguer, les RH, c'est vous. Les assauts donnent à ce L'Ombre de la Guerre une dimension épique non présente dans le premier volet. Vous n'êtes désormais plus jamais seul, notamment grâce à l'ajout des "renforts", sous la pression d'une simple touche. Vos alliés débarquent en trombe, mais mettent plusieurs minutes avant de revenir. Et s'ils meurent, c'est fini. La mort est définitive. Sauf pour vous, évidemment. Dans la section armée, vous pouvez consulter les différents capitaines présents dans la région. Ensuite, il ne reste plus qu'à faire votre marché. Avant de pouvoir découvrir de quoi ces futurs alliés sont capables, il faut les rencontrer. Le système Némésis est en constante évolution.
Les prises de têtes entre les orcs de la région évoluent avec le temps et certains seront amenés à disparaître quand d'autres monteront en grade. A vous de faire le tour de la région pour vous approprier vos guerriers préférés, en y apposant votre marque au fer bleu. Certains ennemis peuvent avoir un niveau trop élevé pour être recruté. Il faut alors les humilier pour les faire redescendre d'un cran. Toutefois, ces derniers sont rancuniers et n'hésiteront pas à se retourner contre vous, même en plein combat. Une nouvelle fonctionnalité contrebalancée par l'ajout du TK ? On y croit.
Un arbre pour les gouverner tous
Souci pointé du doigt par de nombreux joueurs dans le premier opus : la répétitivité. L'Ombre de la Guerre ne gomme pas entièrement ce défaut, mais rajoute suffisamment de nouveautés pour que les Talion en herbe soient noyés par les activités diverses et variées. Entre les joutes entre orcs, les missions de recrutement et les leçons d'histoire sur les vies d'Arachne et de Sauron, les joueurs ont fort à faire. Le système de combat se renforce également, laissant la part belle aux montures. Désormais, il est possible de se balader à pied, à dos de Caragor, de Graug ou de Drake. Ces derniers sont de véritables lance-flammes aériens et permettent de mettre le feu aux lignes ennemies sans avoir à lever le petit doigt. Vous pourrez également voyager avec, mais ne vous méprenez pas, le trajet sera court.
Même si L'Ombre de la Guerre se décrit comme un monde ouvert, ce dernier atteint ses limites assez rapidement. A travers différentes régions, vous naviguerez entre plusieurs biomes, tous aux abords de forteresses. Impossible de s'en éloigner davantage, n'oubliez pas votre désir voyons. Le paysage peut s'avérer assez répétitif, mais bien moins que dans le premier volet. Un effort a été fait à ce niveau là, afin que les joueurs n'aient pas à attendre la fin du jeu pour atteindre un coin de verdure. Dans ses graphismes, le jeu se veut plutôt bancal. Certaines textures passent mal et du cliping peut être aperçu ici et là. Même si l'immersion n'est pas ruinée, des défauts dans les animations de combat viennent ternir un tableau si joliment débuté. Le titre continue de souffrir du même défaut que son aîné, de par la qualité moindre de ses détails. Le tout se veut un peu vieillot, en particulier sur PS4 normal où le décor ne donne pas vraiment envie d'y porter attention.
Histoire de ne pas vous faire gagner des niveaux en vain, L'Ombre de la Guerre introduit un nouvel arbre de compétences, bien plus dense et développé. Les niveaux se gagnent assez rapidement, de même que les équipements, ne vous laissant jamais bien derrière les ennemis supposés vous faire face. Plusieurs couloirs sont disponibles, mais pas besoin de jouer 15 heures pour pouvoir goûter à tout. L'expérience remportée lors des missions est généreuse et vous n'aurez pas besoin de massacrer du capitaine à tout va pour pouvoir vous attaquer à la forteresse suivante. Une partie multijoueur est également présente mais toutefois très légère. Elle apparaît sous la forme de missions de vengeance durant lesquelles vous devrez retrouver l'assassin d'un autre joueur pour lui faire la peau.
Des micro-transactions présentes, mais superflues
Après avoir affolé la toile avec son système de coffres et de micro-transactions, L'Ombre de la Guerre rassure. En effet, vous pouvez débourser vos deniers pour acheter de l'or. Toutefois, vous finirez par crouler sous la monnaie du jeu, permettant elle aussi de faire l'acquisition de coffres. Ces derniers sont généreux et vous offriront un équipement digne de ce nom, sans avoir à sourciller. L'évolution de la difficulté reste graduelle, pas besoin de crier au loup encore une fois. En effet, il arrive parfois que les micro-transactions soient défendables. C'est fou n'est-ce pas ?
Conclusion
L'Ombre de la Guerre s'inscrit aisément comme un incontournable de cette fin d'année. Sa trentaine d'heures (pour l'histoire principale) vous laissera naviguer avec plaisir dans les terres désolées du Mordor. Même si une certaine vieillesse graphique est présente, on peut se dire que c'est héréditaire, le premier souffrant du même mal. A côté de ça, ce second volet brille de par son système Némésis plus dense et son scénario plus étoffé. Les orcs en deviennent même attachants, c'est pour dire. Avec son système de régions, le titre agrandit son monde ouvert sans pourtant donner à chaque forteresse une véritable entité. Ces dernières se ressemblent et ne donnent pas l'impression de voyager entre chaque changement de région.
Les missions sont plus nombreuses, plus diversifiées, mais restent sur la même onde, sans parvenir à se démarquer grandement. Toutefois, les assauts de forteresses sont agréablement épiques et méritent d'être menés à bien. Ce deuxième opus ravira sans problème les fans du genre, comme les amoureux d'action et de décapitations. Reste à savoir si Monolith Productions compte mettre un troisième volet sur la table pour que la saga parvienne enfin, à atteindre son plein potentiel. Mais avant ça, quelques années devraient s'écouler.
Par Zazash, il y a 7 ans :
Micro transaction défendable ?
Je ne crois pas. je vois pas en quoi payer dans un jeu acheté 60€ avec un multi online et la possibilité d'acheter de l'équipement puissant soit défendable.
C'est ce qu'on appel un pay to win, a partir du moment ou tu peux acheter de l'équipement puissant pour prendre l'ascendant sur ton adversaire.
Généralement les cheat et trainers permettant de tricher à un jeu te permette aussi de prendre l'ascendant sur ton adversaire alors pourquoi pas les légalisés aussi ? Non mais faut arrêter les idioties.
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