Le droit d'auteur est une épineuse question. On connait tous les problèmes qui lui sont liés pour la musique, les films, les séries, mais aussi pour les logiciels. Rappelez-vous, le téléchargement c'est mal. Mais si vous avez quelques soucis d'argent, une société vous propose une petite somme d'argent contre dénonciation d'une entreprise qui enfreindrait la loi.
Cette étrange initiative, appelée No Piracy, est le fruit du BSA, The Software Alliance. Il s'agit un regroupement d'éditeur de logiciels tels que Microsoft, Apple, Intel et Adobe. Cette association a pour but de lutter contre la contrefaçon de logiciels. Pour cela, elle vous demande un petit coup de main, et en échange vous pouvez gagner de l'argent.
Au premier abord, l'offre peut sembler très intéressante et lucrative. Selon les conditions d'utilisation, une dénonciation peut rapporter entre 5000 $ et 1 million de dollars ! Roger Correa, Directeur de coordination pour l'Amérique, explique qu'en 2014 environ 1000 signalements ont été récompensé pour une somme de 250 000 $. Pas mal pour quelques infos. Seulement, vous n'êtes pas assuré de recevoir votre récompense.
Une fois votre signalement effectué, le BSA se charge de mener l'enquête afin de constater la véracité de vos allégations. Un processus qui peut prendre beaucoup de temps et d'argent. Si une entreprise est pris sur le fait, elle devrait payer. Et c'est seulement là que vous pouvez espérer toucher le gros lot.
Start saving up for a weekend trip. Report unlicensed business software. Get paid. https://t.co/VAx6wWj5Sb pic.twitter.com/jRZdb6v0xF
25 Avril 2014
"Commencez à économiser pour le week-end. Signalez un logiciel non licencié. Soyez payé."
Une méthode étrange
On espère que ça parte d'un bon sentiment mais n'espérez pas faire fortune non plus. Selon le Directeur de coordination pour l'Amérique, pour qu'un signalement s'accompagne d'une récompense, l'entreprise devra payer un minimum de 10 000 $.
Vu le barème, avec une amende de 10 000 $, votre rétribution ne devrait pas dépasser les 2500 $. Chouette n'est-ce-pas? Sauf qu'avec la politique de confidentialité de l'association, on ne connait pas le ratio amende/récompense. Donc il vaut mieux cibler les grosses boites qui, justement, ont les moyens de payer les licences. Vous voyez le problème?
Le BSA n'est pas une entité juridique. Elle devrait donc porter l'affaire devant un tribunal. Et pourtant, il est déjà arrivé qu'elle deale directement avec l'entreprise incriminée. Et ce, sans compter la méthode nauséabonde qui propose de l'argent contre des dénonciations. Une publicité qu'elle fait via les réseau sociaux.
En 2014, l'association avait publié un rapport indiquant que 43% des ordinateurs dans le monde utilisaient des versions pirates de logiciels divers. Un taux qui descend à 36% en France mais représentant tout de même une perte de 2,6 milliards d'euros. Tout ça grâce à des calculs qui ne prennent pas en compte, entre autre, de l'utilisation de logiciels libres.
Par Nono, il y a 8 ans :
Super, je suis à découvert !
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