Dans l'imaginaire collectif, le survivaliste est un monsieur tout le monde, à la différence près que sa cave (ou son garage) est remplie de vivres et d'objets en tout genre qui lui permettront de survivre en se barricadant chez lui en cas de fin du monde. Ce phénomène n'a rien de nouveau, puisque déjà pendant la Guerre Froide, le gouvernement américain encourageait ses citoyens à construire des abri anti-atomiques, au cas où le conflit tourne mal. Depuis, une minorité de personne perpétue cette croyance, selon laquelle notre civilisation va bientôt connaître sa fin et qu'il faut s'y préparer.
Mais il serait réducteur de penser que cela ne concerne qu'une poignée d'Américains moyens un peu paranos, ou quelques illuminés et leurs pancartes dans les rues. Non. Car le mouvement est en train de progresser parmi une autre catégorie de personne, des personnes qui ne se contentent pas d'entasser des boîtes de conserve et des packs d'eau sur une étagère, mais qui investissent d'immenses sommes dans leur "assurance de fin du monde". Car ces personnes ont d'immenses moyens, ils sont milliardaires et ce sont des figures connues dans la Silicon Valley. Un journaliste du NewYorker a enquêté sur eux et a recueilli plusieurs témoignages.
Quand les très riches se préparent à la fin de notre civilisation
Steve Huffman, 33 ans est le co-fondateur et dirigeant de Reddit. En novembre 2015, il décide de se faire opérer des yeux pour ne plus être dépendant de lunettes ou de lentilles de contact.
Steve Huffman
Vous allez me dire "mais quel rapport entre la fin du monde et une opération des yeux ?", le rapport, c'est la raison pour laquelle Steve Huffman a décidé de se faire opérer, une raison dont il ne se cache pas :
"Si c'est la fin du monde - ou que nous avons des problèmes - avoir des lunettes ou des lentilles va véritablement être pénible. Sans elles, je suis fichu."
Steve Huffman parle rarement de la fin du monde, mais il s'y prépare tout de même, mettant toutes les chances de son côté pour survivre.
"J'ai acheté deux motos. J'ai tout un tas d'armes et de munitions. De la nourriture. Je me suis dit qu'avec tout ça je pouvais me barricader dans ma maison pour un petit moment." Et cela fait longtemps que Huffman pense à cette éventuelle fin du monde.
"C'est depuis que j'ai vu le film "Deep Impact", tout le monde essaye de sortir, mais reste coincé dans les bouchons. Cette scène a en fait été tournée près de mon lycée. A chaque fois que je conduisais sur cette route, je me disais qu'il me fallait une moto parce qu'en voiture c'est fichu."
Il n'est pas le seul à y penser. L'été dernier, un ancien cadre de chez Facebook, Antonio Garcia Martinez a acheté cinq parcelles de terres boisées sur une île du Pacifique nord-ouest et y a acheminé des générateurs, panneaux solaires et des centaines de caisses de munitions. Il s'est confié à ce sujet au journaliste du NewYorker :
"Quand la société perd ses repères fondamentaux, elle court au chaos."
Garcia Martinez veut un refuge, isolé et loin des métropoles. "Tout le monde pense qu'un mec seul peut s'en sortir en devenant nomade. Non, il vous faut une véritable milice. Vous avez besoin de tant de choses pour vous débarrasser de l'apocalypse."
Selon le NewYorker toujours, il existerait sur Facebook un groupe privé de riches survivalistes qui se donnent des conseils sur les masques à gaz, les bunkers, et des indications d'endroits à l'abri du changement climatique. L'un de ses membres à confié au journaliste :
"Je garde toujours un hélicoptère au sol dont le réservoir est plein au cas où, et j'ai aussi un bunker sous-terrain muni d'un système de filtration de l'air. J'ai plein d'amis qui ont des armes ou des motos en réserve, ce n'est plus si rare désormais."
Mais ces messieurs ne sont pas seuls, il y a aussi Marvin Liao, associé de 500 startups, qui a acheté des armes et s'entraîne au tir à l'arc; Justin Kan, co-fondateur de Twitch qui se prépare à une éventuelle fin du monde sur les conseils d'un de ses amis. Ou encore, Yishan Wong, un employé de Facebook qui comme Huffman, s'est fait opérer des yeux et qui tient des propos encore plus inquiétants que ses co-milliardaires, prophétisant que tout cela n'est qu'une question de temps :
"La plupart des gens pensent tout simplement que les évènements improbables n'arrivent jamais. Mais les personnes plus "techniques" ont une vision très mathématique du risque. Les techniciens survivalistes ne pensent pas qu'un effondrement de la civilisation est probable. Ils le considèrent comme un évènement éloigné, mais qui aura des effets très dévastateurs. Donc, en fonction de l'argent qu'ils ont à leur disposition, en dépenser une partie dans cette éventualité leur paraît... La chose la plus logique à faire."
Justin Kan
Dans un autre registre, il y a Peter Thiel, fondateur de Paypal (et conseiller de Trump) qui a acquis la nationalité néo-zélandaise, un pays qu'il se plaie à surnommer "Utopia".
La Nouvelle-Zélande, eldorado de fin du monde pour milliardaires
Oui, la Nouvelle-Zélande, pays du bout du monde connu et reconnu pour ses paysages verdoyants à perte de vue est le nouvel endroit privilégié des milliardaires en cas d'apocalypse.
Reid Hoffman, fondateur de LinkedIn a affirmé au journaliste du NewYorker que plus de 50% des milliardaires de la Silicon Valley ont acquis ce qu'ils appellent une "assurance apocalypse". C'est à dire une parcelle de terre qu'ils estiment assez sécurisée pour s'y réfugier en cas d'effondrement du système mondial ou de catastrophe naturelle. Ces achats auraient d'ailleurs augmentés depuis le Brexit et l'accession de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Selon lui toujours, la Nouvelle-Zélande est un pays très prisé pour cela. Les statistiques démontrent d'ailleurs qu'en 2016, des étrangers ont acheté plus de 3 500 kilomètres carrés de terres néo-zélandaises, soit, quatre fois plus qu'en 2010.
"Combien d'Américains fortunés se préparent en ce moment à la fin du monde ?" s'interroge le journaliste du NewYorker. Difficile à dire, car peu d'entre eux sont enclins à aborder le sujet, même entre eux. Quand un de vos amis milliardaires s'achète lui aussi un bout de terre en Nouvelle-Zélande, on se fait un clin d'oeil et on en dit pas plus. A vrai dire, ces achats se font sur deux plans : avoir un abri anti-apocalypse, mais aussi une belle maison de vacance dans la nature, tant que la civilisation tient debout.
Art par : Insolense
Guerre nucléaire, guerre civile, catastrophes naturelles d'envergures, virus mortel créé artificiellement et même disparition d'Internet, les milliardaires imaginent beaucoup de scénarios possibles. L'apocalypse aura-t-elle lieu ? D'où partira-t-elle ? Quelle forme prendra-t-elle ? Même parmi les grands esprits de la Silicon Valley, ces questions sont sans réponse. Mais pour eux, une chose est sûr : mieux vaut prévenir que guérir, et étant donné qu'ils en ont les moyens, ils préfèrent assurer leurs arrières.
Par moi, il y a 7 ans :
Sincèrement je suis pas certains que l'humanité va survivre encore longtemps au train où on va.
On bouffe littéralement la planète, et il y a encore des gens pour dire que l'écologie c'est un truc de "bobo hipster"
Moi je veux pas d'enfants. La race humaine, je m'en fiche totalement, si elle disparaît dans 100 ans ça sera plus mon problème ni celui des gens que j'aime et pourtant je suis sensible aux questions écologiques et ça me dépasse totalement que des personnes qui souhaitent avoir des enfants, où encore ceux qui en ont déjà et qui auront des petits-enfants s'en fichent et critiquent les écolos... C'est juste l'avenir de leur descendance qui est en jeu.
Ils imaginent quoi ? Qu'à consommer comme on le fait on peut tenir encore longtemps ? Ca fait HYPER longtemps qu'on sait que les réserves naturels sont épuisables mais non. Visiblement il va falloir qu'on attende que tout parte vraiment en cacahuète pour que les gens décident à se bouger (mais il se sera trop tard, et il est probablement déjà trop tard en fait).
Bref, désolé pour le pavé mais ça me soule toute cette indifférence, c'est pourtant de la logique.
Tout ça parce qu'une bande de débiles réac ont décidé qu'être écolo c'était trop "mainstream" et "à la mode" non mais lassez-moi rire.
Donc si j'étais milliardaire, bah je ferai la même chose (mais je le suis pas :D )
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