Test Surviving Mars : un atterrissage réussi, mais pas parfait

4 avril 2018 à 15h00

Vous avez vu Seul sur Mars avec Matt Damon ? Non. Tant pis. Pour les autres, fusionnez Seul sur Mars et Paradox Interactive et vous obtenez Surviving Mars. Le jeu de gestion développé par Haemimont Games, les papas des Tropico 3, 4 et 5 et de Victor Vran s'offre ici un aller simple pour la planète rouge, convoitée par beaucoup d'hommes et une Tesla. 

La colonisation martienne débute

Avec sa parure rouge et ses tempêtes de sable, Mars fait les yeux doux à bien des humains. Histoire de faire saliver vos confrères, vous êtes l'heureux chanceux à la tête d'une colonie martienne. De rien, vous devrez créer un lieu de vie dans lequel les humains se sentent chez eux. Une utopie problématique, comme toujours, puisque des menaces pèsent sur vous. Outre la poussière, les vagues de froid et les météorites tenteront de vous mener la vie dure. Bien évidemment, vous devrez prendre ces problèmes en compte, de même que les besoins de votre colonie et de vos habitants. 

Ressources en tous genres comme l'eau et l'électricité ou la nourriture et les pièces détachées, il vous revient la tâche de faire de ce paysage mort un havre de paix. Bien évidemment, encore faut-il y arriver sans asphyxier l'intégralité de vos concitoyens. Surviving Mars possède également un immense arbre de recherches qui vous offrira la possibilité d'accentuer la bien-portance de votre colonie en lui offrant de nombreux bonus, de même que d'autres bâtiments bonus. Avec vos drones et vos robots, vous devrez explorer, coloniser et exploiter la planète rouge comme l'entreprise de Parker Selfridge dans Avatar de James Cameron. Seulement cette fois-ci, vous n'aurez pas à vous occuper de la population locale. Ou peut-être bien que si.

Test du Surviving Mars

Certes, nous sommes le 4 avril. Certes, Surviving Mars est sorti le 15 mars dernier. Mais que voulez-vous, certains tests mettent plus de temps que d'autres à arriver. Quant au coupable, blâmons la SNCF. Une excuse qui a fait ses preuves ces derniers temps. Bref, parlons peu, parlons Surviving Mars. Dernier-né de chez Haemimont Games, les Bulgares derrière Tropica 3, 4 et 5 et Victor Vran, Surviving Mars vous place dans la peau d'un colon. Exit l'Amérique ou encore la Lune, les lieux visités, ce n'est pas pour vous. Direction Mars donc, sur laquelle vous devrez fonder une colonie, de A à Z. Vaut-il le coup ? C'est ce que nous allons tenter d'éclaircir.  

La gestion Paradox-style

Les amateurs de gestion le savent, Paradox Interactive est une référence de l'édition dans le domaine. Europa Universalis, Crusader Kings, Hearts of Iron, Mount and Blade: Warband, Cities: Skylines, Stellaris, les titres sont nombreux et les genres différents. Généralement, Paradox a le nez creux. Toutefois, une pomme pourrie ne tombe jamais bien loin de l'arbre. Surviving Mars va faire de vous l'origine d'une colonie martienne. La planification sera votre arme et les fusées vos charrues. Quant aux soldats, vous devrez vous débrouiller avec vos robots dans un premier temps, mais nous y reviendrons. 

Avant toute chose, il va falloir préparer votre mission. Votre sponsor régira aussi bien une partie de votre difficulté que certains bonus acquis. Le nombre de fusées de départ, le financement, votre recherche, les candidats de départ et des technologies bonus dépendent du sponsor. Il faut donc le choisir avec attention si vous souhaitez que l'avenir de votre colonie soit aussi radieux que celui de Matt Damon dans Seul sur Mars. S'en suit le choix du profil du Commandant (vous), apportant de nouveau des bonus.

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Puis vient la fameuse liste de courses ou plus précisément, le contenu de votre fusée de départ. Des ressources aux robots en passant par les bâtiments préfabriqués, là encore, vous gérez le tout. Pas d'inquiétude, tout ce dont vous avez besoin sera sélectionné par défaut. Cette option est là pour ceux qui savent de quoi ils ont besoin avant même d'avoir commencé. Pour finir, vous devrez choisir un lieu d'atterrissage. Outre les lieux prédéfinis, vous pourrez sélectionner avec précision votre nouveau foyer. Cependant, attention aux menaces liées à la planète rouge. Tempêtes et tourbillons de poussière, météores et vagues de froid s'occuperont de tirer vers le bas votre colonie. Une fois votre choix fait, il est l'heure d'amarsir (oui c'est moche). 

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Surviving Mars vous jette donc comme un malpropre sur la planète rouge, accompagné de robots comme seule compagnie. Vous pensiez débarquer avec des humains ? Que nenni mon brave. La race la plus intelligente de l'univers selon nous-même ne va pas salir sa voûte plantaire en risquant quelques problèmes. Vous servez donc d'éclaireur et à l'aide de votre machette numérique, devrez aménager les lieux pour les suivants. C'est parti, Surviving Mars démarre enfin. Paysage mort, sable rouge, secrets enfouis et production de nourriture seront votre quotidien. Outre les nombreux éléments de configuration dont vous avez pu faire la connaissance avant, Surviving Mars ne manque pas de paramètres à prendre en compte. Du bonheur de vos citoyens à leur alcoolisme (liés ?), vous devrez vous assurer que tout ce petit monde ne devienne pas timbré. 

Les humains, définitivement le problème dans l'équation

Vos citoyens seront logés dans des dômes. Différents tailles seront disponibles, à mesure que vous avancerez dans l'expansion de votre colonie. Au départ, votre gestion sera minime. Et pour cause, du haut de vos trois robots et de vos quelques drones, vous n'aurez pas grand chose à regarder. Pas d'inquiétude, l'addition monte assez vite. Attention à ne pas évoluer trop vite ou vous risqueriez de manquer de nourriture dans les difficultés les plus avancées. Pour exploiter vos ressources, vous pourrez compter sur vos drones, chargés de construire les bâtiments autonomes. Pour alimenter ces bâtiments, l'énergie est de rigueur. Eau, électricité et oxygène vous accompagneront tout au long de la partie et ce sont les trois variables que vous devrez gérer le plus. 

Les dômes peuvent être aménagés selon votre envie. Mention spéciale aux sélections internes aux bâtiments comme les fermes ou les écoles, vous permettant de choisir avec précision ce que vous souhaitez y produire. Là encore, selon vos besoins, non pas immédiats, mais proches, vous devrez penser en avance vos besoins futurs. Toutefois, la spécialisation n'est pas obligatoire, mais maximise votre production et vous offre la possibilité de vous développer plus vite. 

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Pour vous développer, vous serez à la tête d'un fond de financement. Ce pactole pourra être utilisé pour la recherche, amener des ressources jusqu'à votre campement, acheter des fusées pour effectuer davantage de voyages. Là où Surviving Mars surprend, c'est dans la gestion des citoyens. Aux premiers abords, la gestion peut s'y révéler très simpliste. Quelques panneaux solaires, quelques extracteurs d'eau et votre colonie peut perdurer pendant cent Sol. Eh bien que nenni. Avec l'arrivée de vos colons débarquent les problèmes. Vos humains ne sont jamais contents et ont tendance à se reproduire comme des lapins dès que l'envie leur en prend. Petit conseil : doublez vos tuyaux et vos câbles. Les dysfonctionnements sont légions et il serait dommage de perdre pour avoir lésiné sur l'installation de la tuyauterie. 

L'arbre de recherches, à la fois complet et mystérieux, regorge de bonus en tous genres. Outre les bâtiments, ce dernier vous offre certains bonus de choix comme le fait que vos tuyaux ne peuvent plus subir de fuites. La recherche est longue et parfois, vous vous surprendrez à laisser tourner votre jeu dans le seul but de finir une recherche, ou plusieurs. Néanmoins, la fin de l'arbre est la plus intéressante, notamment pour se débarrasser de déchets plus encombrants qu'un mammouth dans une boutique de porcelaine. Mais avant ça, vous devrez garder un oeil sur vos réserves. 

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L'objectif, outre l'extension de votre colonie, sera de garder un certain équilibre dans vos productions. Outre les ressources primordiales comme l'eau et l'électricité, le polymère, les pièces détachées et l'électronique s'avèreront être un casse-tête. Un véritable triangle des Bermudes qui n'hésitent pas à engloutir toutes vos chances de retour dès que l'un des trois tombe dans le rouge. Là est la difficulté de Surviving Mars, la constance. Certes, les catastrophes naturelles pourront vous mener la vie dure. Néanmoins, rien n'est aussi dangereux qu'un stock d'électroniques vide. Toutefois, si vous êtes suffisamment consciencieux pour garder un certain équilibre entre vos murs porteurs, vous pourrez vous étendre et même coloniser l'intégralité de votre terrain d'atterrissage, si vous en avez l'envie et surtout, le temps.

Pour satisfaire la demande croissante de votre colonie, vous devrez accéder à chaque recoin des lieux, ou presque. Pour ce faire, vous pourrez compter sur les tunnels. Façon Elon Musk, vous voyagerez ultra-rapidement d'un bout à l'autre de la carte, tout en conduisant eau, électricité et oxygène. Une manière de faire croître des dômes un peu partout, comme une forêt de champignons. Une fois lancée, la machine ne s'arrête plus et la colonisation se veut intégrale. Et pour cause, entre les drones, les colons et vos robots, votre gestion sera passée de minime à énorme. Néanmoins, les colons sont régis par la loi du hasard. Ainsi, si votre colonie tombe en ruine, il se pourrait bien que ce ne soit pas de votre faute. Rassurés ? 

Conclusion

Surviving Mars est une belle expérience dans son ensemble. La colonisation martienne, qui débute sur les chapeaux de roues, peut tourner au désastre si vous ne prenez pas en compte les multiples forces de la nature qui veulent vous voir échouer. L'expansion est rapide dès l'arrivée des humains, mais perd du rythme en milieu de partie. On se retrouve souvent à attendre la fin des recherches, à patiemment regarder le temps défiler pendant que nos drones font le travail à notre place. La gestion côté citoyens est détaillée, précise et vous permet de sélectionner avec minutie les habitants de votre colonie. Toutefois, contrairement à un RimWorld, Surviving Mars ne va pas chercher par tous les moyens à vous faire échouer. Le début est excitant, mais la fin un peu molle. Un bon jeu de gestion qui manque d'un petit quelque chose pour vous scotcher constamment à votre siège. Des aliens peut-être ? Enfin des Xénomorphes. 

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Après un Master en Journalisme à l'IEJ, j'intègre définitivement la rédaction d'Hitek en 2017. Passionné de jeux vidéo, de nouvelles technologies, de science-fiction et de pancakes, je me complais à partager mes centres d'intérêts avec le plus grand nombre. Toujours partant pour un Jägerbomb en terrasse.

Articles de Guillaume Chagot
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