Bilan de la saison 7 de Game of Thrones
Dire que la saison 7 de la série phare de HBO, Game of Thrones, était attendue est un doux euphémisme. Chaque saison de la série de fantasy est un événement. Et la saison 7 n’a pas dérogé à la règle. Pour mesurer l’intérêt que suscite Game of Thrones, il suffit de regarder le nombre extrêmement élevé d’articles, de vidéos YouTube et de spoils qui ont envahi le web durant les sept dernières semaines. Mais bon. Je prêche à des convaincus, n’est-ce pas ? Alors, faisons le bilan de cette saison, et voyons si elle a été à la hauteur des précédentes. Avant de continuer plus avant, je tiens à préciser que je ferai de mon mieux pour rester le plus objectif possible : mais bon, je suis un très grand fan de Game of Thrones, qui est d’ailleurs ma série favorite.
Attention, cet article contient des spoils
Une histoire menée tambour battant
Alors que Game of Thrones nous avait habitués à un rythme relativement lent (ce qui faisait à la fois sa force et son charme), les scénaristes ont pris le parti d’accélérer le récit, à une vitesse quasi-inimaginable. Dans cette saison, les actions se succèdent à une vitesse folle. Si d’ailleurs cette accélération du récit a, aux yeux de certains, été la plus grande faiblesse de cette saison, en créant des incohérences du point de vue géographique (les déplacements sont en effet extrêmement rapides, à l’image du sprint de Gendry), il m’a semblé qu’il s’agissait également d’une de ses plus grandes forces. Car, qu’on le veuille ou non, la série approche de son terme. À la fin de la saison 6, l’équipe de la série avait annoncé qu’il ne restait plus que deux saisons, respectivement de 7 et 6 épisodes, soit 13 épisodes en tout. À peine plus d’une saison ordinaire de Game of Thrones. Vous conviendrez que devant un nombre aussi restreint d’épisodes, les scénaristes étaient obligés d’accélérer l’intrigue, en se concentrant sur les deux grandes guerres à venir (l’armée de Daenerys contre celle de Cercei, l’armée des vivants contre celles des morts). Il serait totalement illogique que ces deux grandes guerres soit expédiées en trois-quatre épisodes, tout ça pour mettre en place les différents stratagèmes, si l’on considère que la guerre qui a opposé les Stark aux Lannister a duré bien plus longtemps en termes d’épisodes (de la saison 1 à la fin de la saison 3). On pourra me rétorquer qu’il suffisait de faire plus d’épisodes (et donc plus de saisons).
Cependant, ce ne serait pas prendre en compte un certain nombre de contingences, qui peuvent expliquer ce choix des scénaristes. Tout d’abord, chaque épisode de Game of Thrones a un coût extrêmement élevé. On peut supposer que prolonger la série ad vitam eternam pourrait se faire au détriment d’une autre série, également très prometteuse et très coûteuse : Westworld, le chef d’oeuvre de Jonathan Nolan, également produite et diffusée par HBO. Ensuite, les scénaristes ont également un autre projet de séries, qu’ils souhaitent créer : Confederate. Enfin, jouer dans Game of Thrones est également une contrainte pour les acteurs, qui sont obligés de refuser un très grand nombre de projets. On pourrait également rajouter, et c’est d’ailleurs là où je souhaite en venir, que restreindre le nombre d’épisodes, et par conséquent accélérer l’intrigue, permet de rendre plus percutants les événements qui s’y déroulent.
Et des événements percutants, la saison 7 en a à revendre : l’arrivée de Daenerys à Dragonstone (épisode 1), la bataille navale entre la flotte de Yara Greyjoy et son enfoiré d’oncle (épisode 2), l’arrivée de Jon Snow et Davos à Dragonstone, la mort terrible de Tyene Sand, la défaite des Immaculés, la mort d’Olenna Tyrell et sa révélation à propos du meurtre de Joffrey Lannister (épisode 3), la défaite cuisante (oui c’est le mot) des Lannister face aux Dothrakis, accompagnés de Daenerys chevauchant son dragon (épisode 4), la mort des Tarly (épisode 5), l’expédition au-delà du mur, la mort de Viserion, sa résurrection en dragon zombie par le Roi de la Nuit et l’alliance entre Jon et Daenerys (épisode 6), la rencontre au sommet entre Cersei, Jaime, Bronn, Daenerys, Tyrion, Jon, Euron, Theon, La Montagne, Le Limier, Brienne, Varys, Podric, Qyburn, Davos (bref, 90 % des personnages principaux réunis au même endroit pour la première fois depuis le début de la série), l’exécution de Littlefinger, la révélation du vrai nom de Jon, la scène de sexe entre Jon et Daenerys, Jaime qui manque de se faire tuer sous les ordres de Cersei et le Roi de la Nuit chevauchant Viserion pour détruire le mur (épisode 7). On a eu l’impression d’avoir un épisode 9 par semaine. Je peux vous dire que mon adrénaline était à son plus haut taux.
Alors oui, il y a eu quelques incohérences géographiques. Mais, sincèrement, au vu de la qualité de la saison, je m’en voudrais de lui reprocher cela…
Des images éblouissantes
L’une des grandes forces de Game of Thrones, et ce depuis la première saison, c’est sa réalisation parfaite et ses images sublimes. Chaque saison arrive à me faire vibrer. Je garderai toute ma vie en mémoire la Bataille des Bâtards, dans la saison 6. Je n’ai jamais vu une scène de bataille aussi réaliste… Et la saison 7 perpétue cette tradition. Les effets spéciaux, les décors et les costumes sont toujours aussi magnifiques. Quand j’ai vu les images resplendissantes de l’épisode 6, lors de l’expédition de Jon et de ses acolytes au-delà du mur, j’ai été soufflé. D’autres images me reviennent en mémoire, toutes plus belles les unes que les autres. Le plan-séquence de l’arrivée de Daenerys à Dragonstone, la prise de Castral Rock par les Immaculés, ou encore Jaime Lannister chevauchant, lance en main, sur le champ de bataille enflammé dans l’espoir de tuer Daenerys. La réalisation est d’un très haut niveau, et place Game of Thrones bien au-dessus des autres séries.
Des acteurs toujours aussi saisissants, des personnages toujours aussi attachants
Au début, Game of Thrones était la série aux personnages qu’on adorait détester. Aujourd’hui, à part de très rares exceptions (Euron et Cersei), je me surprends à aimer (voire à adorer) tous les personnages. C’est que nombre d’entre eux ont connu une évolution psychologique des plus passionnantes. Si ma palme du coeur revient encore et toujours à Tyrion (the best), j’adore de plus en plus Jon Snow, Jaime Lannister et Le Limier. Au début petit brun fragile et mélancolique, Jon Snow est devenu le personnage le plus bad-ass de la série. Quant à Jaime Lannister, il est, au fil des saisons, l’un des personnages les plus touchants du show.
Depuis la fin de la saison 6, les différents personnages sont au sommet de leur évolution : Cersei est désormais une reine impitoyable, Daenerys est une fière conquérante dont la victoire était (jusqu’à l’épisode 6 de la saison 7) quasi-assurée, Jon est roi du Nord. Arya maîtrise à la perfection l’art des sans-visages, Sansa est devenue une fine stratège, Bran est omniscient. Et la saison 7 profite de ces évolutions, qui donne au show une tension supplémentaire.
On pourra néanmoins regretter que certains personnages aient vu leur rôle amoindri, à l’instar de Varys, que l’on entend trop peu, alors que nous étions scotché à la moindre de ses paroles dans les saisons précédentes. Même chose pour Tyrion, dont le rôle dans les premiers épisodes de la saison semblait surtout servir de tremplin pour montrer la face sombre et impulsive de Daenerys, et montrer l’ingéniosité nouvellement acquise de Cersei. On est néanmoins rassuré de voir que Tyrion a retrouvé de sa superbe par la suite, notamment dans son fantastique (et touchant) dialogue avec Cersei, dans le dernier épisode de la saison. Pendant quelques secondes, Peter Dinklage était à deux doigts de nous livrer une interprétation aussi intense que lors du procès de Tyrion, dans l’épisode 6 de la saison 4.
Autre jeu d’acteur particulièrement saisissant à mon goût : celui de Sophie Turner, l’interprète de Sansa. Alors qu’au début de la série je trouvais ce personnage particulièrement fade (et parfois irritant), je trouve qu’elle a désormais un charisme qui n’a rien à envier à celui d’Arya.
La musique de Ramin Djawadi
Après l’époustouflante bande-originale de la saison 6 de Game of Thrones (mention spéciale pour Light of the seven, qui un an après me hante avec toujours autant d’acuité) et celle de la première saison de Westworld, j’attendais Ramin Djawadi au tournant. Et je n’ai pas été déçu : la bande-originale de la saison 7 est magnifique, et nous rappelle, par des morceaux tels que The Queen’s Justice ou encore Winter is here que Ramin Djawadi est peut-être bien le meilleur compositeur actuel de musiques de films/séries.
Et vous qu’avez-vous pensé de cette saison 7 ?
Merci de nous l'avoir fait remarqué ! C'est corrigé :)
Finis la couleur, tout le monde porte le deuil...
Avec le dépassement des bouquins, GoT est devenus une série Marvel, c'est de bonne qualité, c'est divertissant, c'est confortable, c'est convenus, c'est dommage.
C'est le seul point sur lequel je chipote, mais sinon pour le reste j'acquiesse
Gné ? Qui peut m'expliquer cette phrase ?
Sinon, cette saison était juste OUFFISSIME (bien que les personnages se déplacent super vite !) :D Trop hâte de voir la suite (et fin, snif !)
Plus tous les perso inexistants dans la série mais bien présents dans les livres, comme si la fin que Martin leur avait racontée n'était pas la fin qu'il allait faire dans les livres, et qu'il attend juste que la série se finisse pour faire une autre fin, à la sauce Martin.