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Critique Cruella : le Disney le plus audacieux que nous ayons vu depuis longtemps

De Tiphaine Elsener - Posté le 16 juin 2021 à 7h54 dans Cinéma

Dans très peu de temps, c'est-à-dire le 23 juin 2021, vous pourrez découvrir au cinéma le film Cruella. Nous vous proposons de découvrir notre propre critique du dernier Disney en date, afin que vous puissiez vous faire une première idée de ce à quoi vous pouvez vous attendre

Le film Cruella de Disney, ça raconte quoi ?

Vous connaissez sans doute déjà l'histoire de Cruella et des 101 Dalmatiens, mais peut-être n'avez-vous pas encore pu lire le synopsis du nouveau film de Disney. Ce synopsis, le voici : À Londres, dans les années 1970, en plein mouvement punk rock, Estella Miller, une orpheline et escroc de talent, est résolue à se faire un nom dans le milieu de la mode. 

Depuis son enfance, elle habite avec deux jeunes vauriens, Jasper et Horace, qui apprécient ses compétences d'arnaqueuse. Elle mène avec eux une existence criminelle dans les rues de la ville. Un jour, elle se fait remarquer par la baronne von Hellman, une icône de la mode, terriblement chic, et horriblement snob. Leur relation va déclencher une série de révélations qui amèneront Estella à se laisser envahir par sa part sombre, au point de donner naissance à l'impitoyable Cruella d'Enfer.

Un Disney particulièrement audacieux, avec des thématiques inédites

Dès le début du film, on prend conscience que ce Disney est particulièrement audacieux. Des thématiques sombres sont traitées, comme la bipolarité, mais aussi l'alcoolisme, le meurtre. Le fait de mettre en avant un personnage réputé méchant permet de prendre un peu plus de libertés. Cruella le dit elle-même : les gens veulent une méchante, et c’est pour ça qu’ils l’aiment. C’est un peu, en effet, ce que l’on retient de ce film. Cruella n’est pas mauvaise, elle a une part d’ombre et de psychose comme chacun d’entre nous, et elle choisit de l’exploiter, d’ouvrir sa boîte de Pandore en quelques sortes.

Ce qui est très intéressant dans Cruella, c'est le fait que nous ne sommes pas guidés tout le temps. Beaucoup d'éléments sont évoqués en demi-teinte, et certaines choses ne sont pas dites explicitement. Il s'agit, pour le spectateur, de les repérer lui-même. Le fait de ne pas être autant accompagné que dans bon nombre de films actuels est vraiment plaisant, et mérite d'être mentionné.

On note aussi qu'il fallait beaucoup d'audace pour tenter une telle adaptation de l'histoire originelle de Cruella et des 101 Dalmatiens. Nous sommes ici, en effet, dans le même cadre de figure que Joker de Todd Philipps, c'est-à-dire que nous assistons aux événements qui ont abouti à la "naissance" d'un personnage réputé comme méchant au sein de la franchise. Le parti-pris de Disney fonctionne parfaitement, puisque nous retrouvons à la fois la partie sombre et la "folie du personnage", ainsi que de très nombreux (trop nombreux ?) chiens dans diverses scènes. La scène post-générique du film (à ne pas manquer) fait d'ailleurs un lien très précis avec l'histoire des 101 Dalmatiens. Est aussi évoqué le manteau en peau de Dalmatiens, qui permet de faire un lien intéressant avec le monde de la mode dans lequel veut absolument percer Estella.

esthétique et bande-son

L'esthétique du film est vraiment intéressante, tout d'abord grâce aux différents plans mis en avant. Le début du film, notamment, se construit comme si nous étions dans un manège géant, directement à Disneyland, dans l'attraction Ratatouille. La visite du manoir Hellman se fait au travers des yeux d'une enfant émerveillée de découvrir un monde qu'elle ne connaît absolument pas (celui de la mode), et la construction de la scène renvoie à cet état second, entre rêve et réalité.

Impossible aussi d'évoquer l'esthétique général du film Cruella sans évoquer les tenues incroyables que l'on découvre au fur et à mesure que le temps avance. Des créations qui, souvent, nous en mettent plein la vue. Du côté de la bande-son, nous avons aussi apprécié retrouver de nombreux tubes anglais des années 70, qui nous plongent directement dans l'ambiance voulue. La force de ce Disney est aussi de chercher à nous faire voyager dans le Londres des années 70, et force est de constater que le pari est plutôt réussi.

L'avis de la rédaction

Cruella est un Disney audacieux, et l'audace lui va plutôt bien. Emma Stone (Cruella) et Emma Thompson (la baronne von Hellman) crèvent l'écran, mais elles ne sont pas les seules. Billie Gadsdon, qui joue le rôle de Cruella lorsqu'elle n'est qu'une enfant, est toute aussi impressionnante, et particulièrement juste. Il faut aussi mentionner le rôle de Anita, journaliste et camarade d'enfance de Estella. Le film choisit de mettre en avant, la plupart du temps, des personnages féminins forts, qui sont plutôt bien construits. 

Nous avons, dans l'ensemble, passé un bon moment en regardant Cruella, et nous avons été agréablement étonnés par les axes et thématiques choisis par Craig Gillespie, le réalisateur du film. Nous déplorons cependant le fait qu'il y ait quelques longueurs en milieu de film (notamment dans les interactions entre Cruella et la baronne), et quelques facilités scénaristiques. On dénombre aussi énormément de scènes avec des chiens, qui constituent un joli clin d'oeil à l'univers de Cruella, mais qui, de notre côté, étaient un peu trop nombreuses à notre goût. Malgré ces quelques couacs, Cruella reste, pour nous, un Disney à regarder, puisqu'il est intéressant sur plusieurs points. 

Comptiez-vous le regarder, de votre côté ? Nous sommes curieux de recueillir votre avis, au sein de notre sondage, ou via notre espace commentaires. Et si, pour le moment, vous ne savez pas encore quoi regarder, nous vous conseillons de consulter les nouveautés Disney+ du mois de juin 2021.

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Mots-Clés : DisneyCruella

Salut moi c'est Tiphaine, grande passionnée de littérature et de culture geek. Je suis passée par un Master en Lettres Modernes parcours "Médias" à Paris III, et me voici rédactrice pour Hitek ! Je suis incollable sur le rétrogaming, sur les animes, et j'ai toujours un jeu de mots bien pourri en stock. Autant vous dire que mes collègues m'adorent le lundi matin de bonne heure.

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Commentaires (8)

Par RapidoEtRazmo, il y a 3 ans :

J'avais des a priori mais je vais quand meme le regarder je pense, surtout pour le côté "on est pas trop accompagné".

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Par Sek, il y a 3 ans :

J’ai apprécié le voir,j’ai trouvé qu’ils lui ont donné un côté plus humain que ce que je me souviens.

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Par Eva, il y a 3 ans :

J'ai pu le voir en Version Originale et j'ai vraiment apprécié le film.
Attention aux similitudes avec Le Diable s'habille en Prada !

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Par Morty, il y a 3 ans :

Il a l'air vraiment cool ce film.

Par contre c'est quasi certain que ça va devenir le nouvel emblème des attachiantes après Harley Quinn.

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Par CherryPie, il y a 3 ans :

C'est un très bon film si on le prend à part des 101 dalmatiens. Mais si on essaye de le rattacher...A part les noms des personnages et la couleur de cheveux de Cruella, il n'y a pas vraiment de rapport. Cruella a été dépouillée de ses caractéristiques de base qui font d'elle une méchante(ici on va avoir une héroïne un peu fêlée mais en aucun cas une méchante)et on a du mal à imaginer ce qui fera d'elle quelqu'un voulant trucider des chiens pour s'en faire un manteau, surtout en voyant comment l'histoire se finit...Un film à voir, mais plus à prendre comme une histoire d'un univers parallèle qu'un truc canon.

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Par Flo, il y a 3 ans :

Cruellarley, Queen of Evil ? »

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Par Flo, il y a 3 ans :

Cruellarley, Queen of Evil ?"

Pourquoi pas... D'une Harley Quinn bigarrée noir/blanc/rouge à Margot Robbie, à Craig Gillespie, à Emma Stone, à une Cruella bigarrée noir/blanc/rouge...
Mais surtout, les productions Disney évitent la même erreur qu'avec "Maléfique". C'est à dire complètement déculpabiliser une méchante dans un film de studio très "girly". D'autant que la particularité de Cruella De Vil est qu'avec le recul d'aujourd'hui, elle est moins impressionnante que "Queer", glorieuse, et même (horriblement) marrante.

Ce n'est finalement pas un Prequel du film avec Glenn Close (les dates et quelques acteurs divergent), lequel était d'ailleurs l'un des premiers du genre. C'est encore une autre interprétation.
On est un peu plus proche de ce qui a déjà été fait dans la série tv "Once upon a Time", dans un segment amusant avec Victoria Smurfit, tout en pensant d'abord à caresser les spectateurs dans le sens du poil (de chien).

Le style de film calibré pour créer facilement de l'empathie :
En surexpliquant avec beaucoup de voix-off, en rassurant avec beaucoup de musiques et chansons d'époque trop connues (sauf pour les plus jeunes), et d'amusantes reconstitutions historiques, le public aimant également les origin story.
Et par la suite, avec joie, le film a toute latitude et talent pour se libérer de ce confortable carcan.

La voix récitante se fait progressivement plus discrète, et trouvera même sa justification...
Les chansons font moins "gadgets"...
La caméra se libère, les idées de mise en scène proffusent, tellement qu'on aurait pû en faire deux opus :
Du rythme, des actes de vandalisme artistiques qui s'expriment tels des Performances - plus fortes encore que n'importe quel défilé de mode (mais c'est du cinéma) - un personnage principal de plus en plus perché...
Il y a une ambiance de douce Anarchie Noire qui plane sur tout ça, ça en devient hallucinant, bouillonnant.

Même son scénario sur fond de "Vengeance à la Monte Cristo" devient somme toute une histoire de Transmission du Mal et de la Folie, et il fallait bien une autre Emma (Thompson) pour rivaliser avec Elle :
Emma Stone, qui est toujours si bien dans des rôles de fille intelligente, ou piquante, ou peau de vache. Alors les trois à la fois, c'est le jackpot.
Dans cette catégorie, elle rejoint les récents Magnéto de Michael Fassbender et Kevin Wendell Crumb de James MacAvoy, jusqu'à avoir elle aussi un thème musical sombre et furieux.

Sociopathe mais touchante, "monstre" et fière de sa différence, aux mimiques reproduisant ponctuellement celles de la version animée (ainsi que sa conduite de voiture furibarde), créative et inventive jusque dans la cruauté, schizophrene se dissociant et se réinventant de manière iconique, calculatrice et maniaque aux limites impossibles à définir, nantie d'un monologue en plan séquence qui vous prend aux tripes...
En fait, plutôt que Harley Quinn, c'est à une autre vilaine/anti héroïne DC adaptée en live qu'on peut penser fortement... La Catwoman de Michelle Pfeiffer.
Les deux mêmes, autant dire un bonheur.

Toujours un plaisir de tomber sur un remake live Disney qui n'a pas peur de bien bousculer.

"Bad to the Bone !"

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Par Mmmmmm, il y a 2 ans :

J ai trouver ce film génial
Effectivement on voit le choix de cruelle de laisser son côté sombre prendre le dessus
Elle choisit sa folie et l'assume entièrement
L éternelle question du géni et de la folie
Est ce que tous les génie sont fous ou est ce cela le geni être excentrique ?

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