Tolkien Reading Day : 9 choses que vous ne saviez pas à propos de Tolkien

Le 25 mars ce n'est pas seulement la journée de la procrastination mais aussi celle du Tolkien Reading Day ! Lancé en 2003 par Tolkien Society, cet évènement a pour but d'encourager la lecture des travaux de J.R.R Tolkien. Pourquoi le 25 mars vous demanderez-vous ? Et bien c'est tout simplement la date de la chute de Sauron dans Le Seigneur Des Anneaux, qui marque la fin de la guerre de l'Anneau. 

Pour fêter ça, voici 9 faits que vous ignoriez peut-être sur J.R.R Tolkien, 9 comme le nombre des membres de la Communauté de l'Anneau ! 

1# Il se considérait lui-même comme un Hobbit

Tolkien admettait envier la vie des Hobbits dans la Comté dans laquelle il se serait immédiatement senti chez lui s'il avait eu l'occasion d'y aller. Il faut dire que même s'il les dépassait largement en taille, l'auteur avait l'étoffe d'un Hobbit :

Je suis un Hobbit tout compte fait (en tout, sauf la taille). J'aime les jardins, les arbres et les champs non cultivés. Je fume la pipe, j'aime la bonne nourriture simple, je déteste la cuisine française mais j'adore les champignons. Je me couche et me lève tard (quand je le peux) et je ne voyage pas beaucoup.

2# Il a combattu durant la Première Guerre Mondiale  

Tolkien servira comme officier de transmission durant la bataille de la Somme et participera à la bataille de la crête de Thiepval. Il est renvoyé en Angleterre en novembre 1916 victime de la fièvre des tranchées.

La Première Guerre Mondiale représentait tout ce que Tolkien haïssait : la destruction de la nature, l'utilisation de la technologie dans le but de tuer, la corruption et l'abus de pouvoir des autorités et le triomphe de l'industrialisation. Cependant, cela lui a permis de trouver de la beauté même dans l'horreur la plus absolue à travers l'amitié et la vertu des gens ordinaires. Il n'en reste pas moins que Tolkien a perdu beaucoup d'amis dans cette guerre.    

3# Il éprouvait un grand mépris pour les nazis

En 1938, Tolkien était en contact avec la maison d'édition allemande Rütten & Loening afin de publier The Hobbit en allemand. Les rapports étaient très bons entre eux, jusqu'à ce que Rotten & Loening exige de Tolkien de lui fournir des preuves de son héritage aryen. Cette demande irrita Tolkien au plus haut point et cela ce sent dans la réponse qu'il leur donna : 

Merci pour votre lettre. Je suis désolé, mais je ne suis pas certains de bien comprendre ce que vous entendez par arisch. Je ne suis pas d'origine Aryenne, c'est à dire : Indo-Iranienne, à ce que je sache aucun de mes ancêtres n'a parlé l'hindi, le perse ou le gypsy. Mais si je dois comprendre que vous cherchez à savoir si je suis d’origine juive, je puis seulement répondre que je déplore de ne pouvoir apparemment compter parmi mes ancêtres personne de ce peuple si doué. [...] J'ai pourtant, toujours éprouvé de la fierté pour mon nom de famille allemand et je continue de l'être malgré cette regrettable guerre qui nous a opposé et pour laquelle j'ai servi l'Angleterre. Je ne puis cependant m’empêcher d’ajouter que si des requêtes de cette sorte, impertinentes et déplacées, doivent devenir la règle en matière de littérature, alors le temps n’est plus si loin où un nom allemand cessera d’être une source de fierté.

En langage simplifié (car rien n'est jamais simple avec Tolkien), il les traitait de parfaits idiots. Dans une lettre à son fils, Tolkien qualifiait même Hitler de "petit ignare rougeaud".

Pourtant, Tolkien était très apprécié des nazis, ces derniers souhaitaient utiliser les travaux de l'auteur sur les langues et la mythologie nordique afin d'asseoir la nouvelle société nationale-socialiste. Tolkien était particulièrement attristé de voir des recherches qui lui tenait à coeur détournées à des fin de propagande. 

4# Il se considérait davantage comme un professeur qu'un écrivain et ne comprenait pas vraiment ses fans. 

Aujourd'hui reconnu dans le monde entier comme l'un des plus grands auteurs de Fantasy au monde, Tolkien avait de lui-même une opinion toute différente. En effet, pour lui l'écriture était un simple hobby et sa véritable identité se trouvait dans son état de professeur d'université. 

A vrai dire Tolkien ne comprenait pas pourquoi il y avait des fans de ses oeuvres, pour lui, personne n'était capable de vraiment saisir toute l'essence du Seigneur Des Anneaux et du Hobbit. 

Il a passé des années à rejeter et critiquer les adaptations de ses travaux. On imagine sa réaction, si l'adaptation de Peter Jackson était sortie de son vivant. Dites-vous bien alors, que Tolkien se retourne dans sa tombe chaque fois qu'un fan enfile ses oreilles pointus pour cosplayer Legolas ! 

5# Comme Frodon, il est orphelin à l'âge de 12 ans. 

Dans le Seigneur des Anneaux, Frodon, est élevé par son oncle Bilbon car il a perdu ses parents alors qu'il était âgé de 12 ans. Et bien cette triste perte est largement inspirée de la vie de Tolkien qui se retrouvera orphelin au même âge.

Il perd d'abord son père à 4 ans, qui succombe à un rhumatisme infectieux et sa mère le suivra quelques années plus tard décédant des causes de son diabète, le traitement à l'insuline n'existant pas encore à cette époque. J.R.R Tolkien et son petit frère de deux ans son cadet sont alors orphelins et leur éducation est confiée à un homme d'église : le Père Francis Morgan. 

#6 Il a fait graver le nom d'une elfe sur la tombe de sa femme

Entre Ronald Tolkien (c'est comme ça qu'on l'appelait dans sa famille) et sa femme Edith, il y avait une grande histoire d'amour. Et la façon dont elle commence, témoigne du caractère bien trempé et de la détermination dont faisait preuve l'écrivain.

Les deux amoureux ce sont rencontrés très jeunes, ils se déclarent mutuellement leur flamme alors qu'ils sont respectivement âgés de 17 et 20 ans (Edith est la plus âgée). Seulement, Tolkien ne peut se marier avec la jeune femme avant ses 21 ans, il n'a donc pas le droit de fréquenter sa promise et les deux jeunes gens s'éloignent. Mais dès l'âge de ses 21 ans, Tolkien envoie à Edith une lettre dans lequel il lui déclare son amour. Malheureusement, la jeune femme lui apprend qu'elle est fiancée à un autre homme. Ni une, ni deux, Tolkien grimpe dans un train et va convaincre Edith de rompre sa promesse de fiançaille pour l'épouser lui, ce qu'elle fera. 

C'est un amour qui durera jusqu'au décès d'Edith en 1971 à l'âge de 81 ans. Inconsolable, son époux fait graver sur sa tombe le nom de "Lúthien", une elfe qui vivra avec une histoire d'amour avec un humain Beren, nom qui sera ensuite gravé sous celui de J.R.R Tolkien quand celui-ci décédera à son tour.

C'est d'ailleurs l'histoire de Lúthien et Beren que chante Aragorn dans le Seigneur Des Anneaux, lorsque lui et les hobbits tentent de rejoindre Fondcombe. 

7# Il inventait des langues pour le plaisir

En plus d'être un professeur d'université et un écrivain reconnu, Tolkien était aussi un linguiste éminent. Depuis son plus jeune âge, il aimait inventer des langues, la première fut l'Animalic qu'il inventa avec des amis, puis le Naffarin qu'il inventa cette fois seul à l'âge de 9 ans !

C'est plus de 14 langues que Tolkien inventa au cours de sa vie. Il les considérait d'ailleurs plus importantes que ses histoires : "J'invente des histoires à partir des langues que je crée plutôt que l'inverse".

En plus d'inventer des langues, Tolkien avait également une passion pour les langues mortes, il maîtrisait par ailleurs, le gallois médiéval.

#8 C.S Lewis et Tolkien, amis... Mais c'est compliqué

L'auteur du Monde de Narnia, C.S Lewis et Tolkien étaient amis, les deux auteurs se soutenaient l'un l'autre et ils admettent bien volontiers qu'ils ne seraient pas allés bien loin l'un sans l'autre. 

C.S. Lewis est un très vieil ami et collègue, et je dois à ses encouragements le fait d’avoir persévéré [...] d’avoir finalement fini Le seigneur des anneaux.

Même s'ils n'apprécient pas tellement l'oeuvre de l'autre, les deux auteurs s'encourageaient réciproquement à terminer leur projets littéraires respectifs.  

Il est triste que Narnia et toute cette partie de l’œuvre de C.S. Lewis doivent rester en dehors de ma sympathie, comme la plupart de mon œuvre en dehors de la sienne.

Mais il y eu dans cette amitié, des moments de froids et des zones d'ombre. Les conflits qui déchiraient les deux amis étaient souvent religieux (Tolkien n'approuvait pas le mariage de Lewis avec une femme divorcée). La jalousie creusait également un fossé entre eux. 

Il n'empêche que leur amitié houleuse dura toute leur vie, leur attrait commun pour les mythologies et leur amour des histoires contées pour étant plus fort que l'adversité.  

9# Selon Tolkien, Sam est le vrai héros du Seigneur des Anneaux

Je vous gardais le meilleur pour la fin !... De l'avis de beaucoup, de part son courage, sa bravoure et sa loyauté envers Frodon, Sam est le vrai héros de la trilogie.

Mais ce que l'on sait moins, c'est que Tolkien lui-même était de cet avis. Cependant, la raison pour laquelle il le considérait comme le héros était un peu différente de celles que beaucoup de fans évoquent aujourd'hui. Pour l'écrivain, c'est l'amour simple et "rustique" qu'il y a entre Sam et sa femme Rosie qui fait de lui le héros de l'histoire. La relation entre sa vie ordinaire qui consiste à travailler la terre, fumer, manger et avoir des enfants et les quêtes et sacrifices qu'il a accompli au cours de son périple avec Frodon fait de lui le véritable héros.  

Tolkien a également déclaré que Sam était inspiré des soldats ordinaires qu'il commandait durant la Première Guerre Mondiale, qui ont traversé tant d'épreuves sans la moindre rancoeur.