15 créatures emblématiques du cinéma réalisées sans CGI

Aujourd’hui, et c’est malheureux, mais la plupart des créatures sont dorénavant représentées grâce aux CGI. Pourtant, à une époque, on avait le savoir-faire et l’expérience pour offrir au public des créatures en animatroniques, en costumes, en maquillage, en dur quoi. Des créatures physiques et présentes directement pendant les tournages pour plus de réalisme. C’est dans cette logique qu’on est revenu sur les 15 meilleures créatures matérialisées sans CGI de l’histoire du 7^ème art :

15) Le loup-garou de londres

En 1981, John Landis met en scène Le Loup-garou de Londres. Petit classique du genre horrifique de l’époque, le film peut surtout compter sur des effets spéciaux à couper le souffle. Il y a notamment une scène de transformation emblématique qui a été réalisée sans CGI. Le personnage de David se métamorphose progressivement en prédateur assoiffé de sang. La séquence en question a été réalisée avec des effets pratiques et du maquillage. Le tournage de cette scène a pris une semaine et a nécessité l’utilisation d’une centaine d’accessoires. Un travail de titan qui en fait une scène absolument mémorable dans l’histoire du septième art.

14) Dracula

En 1992, Francis Ford Coppola s’attaque au mythe de Bram Stoker en proposant sa propre relecture de Dracula. Un film culte réunissant un casting impressionnant avec notamment Winona Ryder, Keanu Reeves, Anthony Hopkins et évidemment Gary Oldman dans la peau de Dracula. Pour la transformation du comédien britannique en vampire, l’équipe a utilisé de nombreuses prothèses et du maquillage pour offrir un visage maléfique. Un rendu superbe qui participe à la renommée de ce film culte.

13) mandibules

Ça c’est pour notre petite touche française. Sorti en 2021, Mandibules met en scène le Palmashow qui tombe nez à nez avec une mouche géante. Pour les besoins du film, Quentin Dupieux a décidé de créer une mouche grandeur nature. C'est l'Atelier 69 qui a mis au point l'insecte géant. Après plusieurs moulages, la mouche est devenue une énorme marionnette actionnée par le marionnettiste David Chapman. Ensuite, sur la plupart des plans, Quentin Dupieux et son équipe ont animé les pattes de la mouche en digital comme l'explique le réalisateur : 

C’est un mix de très vieilles méthodes, à la Dark Crystal, mélangés à la 3D la plus high tech d’aujourd’hui. Sans être contre la 3D, je trouve ce mélange bien plus intéressant... Je ne voulais pas qu’on parte pour le tout digital. Pour les comédiens, c’est très compliqué...

12) Le T-Rex de jurassic park

En 1993, Steven Spielberg dépoussière le mythe des dinosaures au cinéma. Avec Jurassic Park il remet ces créatures disparues au centre de l’attention. Pour les recréer, le cinéaste joue avec différentes méthodes : les animatroniques et les CGI. Sur les gros plans, les dinosaures sont généralement des marionnettes, tandis que le CGI a permis à Spielberg d’animer ces gros animaux. Le T-Rex est évidemment la star du film. Pour le concevoir, Spielberg a construit un T-Rex à taille réelle. Ce qui n’avait jamais été fait avant. La créature mesurait 11,5 mètres de long et 5,48 mètres de haut, pour un poids de 5,4 tonnes. Sa seule structure en argile a pris 16 semaines de travail. Puis, les équipes techniques ont ensuite conçu une deuxième pièce : la tête du T-Rex nécessaire aux gros plans.

11) Godzilla

En 1954, le tout premier Godzilla voit le jour. Une œuvre politique importante qui dénonce les violences de la guerre et la création de la bombe atomique. Depuis, de nombreuses suites et autres versions ont vu le jour, dont la dernier, Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire, est attendu le 3 avril prochain dans les salles obscures. Si aujourd’hui, Godzilla est matérialisé grâce aux CGI, en 1954, cette créature emblématique était mise en scène via un comédien dans un costume. Les vieux films Godzilla utilisaient également beaucoup des miniatures pour créer une sensation de gigantisme. Et le costume de Godzilla était suffisamment détaillé pour que le rendu soit plus que convaincant.

10) Pennywise

Comme avec Dracula, la création de Pennywise (Grippe-Sous en VF) demande énormément de préparation. Chaque matin, le comédien Bill Skarsgård, qui incarne le clown démoniaque dans les deux films d’Andy Muschietti, devait subir 2h30 de maquillage :

Je finissais par être intoxiqué par la colle qui maintient les prothèses et par avoir la peau très irritée.

Explique-t-il au micro de 20 Minutes. Il lui arrivait de se métamorphoser en Pennywise pendant plus de douze heures d’affilée. Encore une fois, le rendu est spectaculaire de réalisme, et est beaucoup plus flippant que de simples CGI.

9) Jabba le hutt

Dans la trilogie originale Star Wars, il y a de nombreuses créatures qui ont été créées via des animatroniques, des maquillages et des costumes. Que ce soit Jabba le Hutt, l’Amiral Ackbar ou encore les Tauntauns, ils ont tous été imaginés et créés par l’immense Phil Tippett. Alors qu’il a récemment sorti son film testamentaire : Mad God, Phil Tippett a travaillé dans l’industrie hollywoodienne en tant que réalisateur d’effets spéciaux pendant des décennies. Star Wars, Jurassic Park, Starship Troopers, il a donné vie à des créatures fantastiques au cours de sa carrière. C’est notamment lui qui a imaginé et conçu le baveux Jabba le Hutt :

Durant la production, Joe Johnston, Ralph McQuarrie et moi avons imaginé de nombreuses versions de Jabba. George a rejeté nos premiers essais. Un jour, je lui ai demandé quel acteur il aimerait voir dans la peau de Jabba. Il m'a répondu : Sydney Greenstreet. Sur Le Retour du Jedi, George travaillait sur les créatures comme pour un documentaire. Il m'a demandé d'imaginer plusieurs créatures spatiales pour une scène qui allait ressembler à celle de la cantina, mais en plus impressionnante. Chaque semaine, on lui présentait plusieurs sculptures en argile de créatures. C'était un système qu'il appréciait beaucoup. Il était plus réceptif aux sculptures qu'aux dessins, car il pouvait vraiment les visualiser.

8) Bruce le requin

En 1975, Steven Spielberg réalise le premier blockbuster de l’histoire : Les Dents de la Mer. Encore une fois, Spielberg n’utilise pas les CGI, et préfère proposer au public un requin grandeur nature. C’est Bob Mattey, le créateur de la pieuvre géante de 20 000 lieues sous les mers qui a construit trois requins animatroniques en polyuréthane. Ces créatures mesuraient plus de 8 mètres de long et pesaient chacun une tonne et demi. Malgré le travail impressionnant de Bob Mattey, ces requins, surnommés Bruce, avaient du mal à fonctionner dans l’eau. Un problème technique qui a poussé Steven Spielberg à revoir son approche et à montrer le moins possible sa créature.

7) Yoda

En plus des monstrueuses créatures de Phil Tippett, Yoda est sans doute le personnage le plus iconique de la trilogie originale. Imaginé par Frank Oz dans L’Empire contre-attaque, Yoda est une mignonne petite marionnette. Frank Oz était le marionnettiste légendaire du Muppet Show, et il a usé de ses talents pour donner vie à Yoda. La marionnette est ensuite revenue dans Les Derniers Jedi et a été dérivé dans un format plus petit pour les besoins de The Mandalorian avec l’arrivée de Grogu.

6) La Mouche

En 1986, David Cronenberg réalise l’un de ses plus grands films avec La Mouche. Surtout, il transforme l’acteur Jeff Goldblum en une horrible créature hybride. Une transformation qui a surtout demandé l’utilisation de prothèses et d’effets pratiques. Ces effets ont permis à l'acteur d'interagir de manière transparente avec le costume, enlevant ainsi directement des morceaux de chair sur sa fausse peau.

5) Gremlins

Le petits Gremlins sont eux aussi des animatroniques. Films cultes des années 1980, les deux Gremlins mettent en scène l’adorable Mogwai. Les petites créatures ont été conçues comme des marionnettes, placées sur des décors surélevés pour que les marionnettistes puissent se mettre sous le plancher et les faire bouger. Lorsque les Mogwai se transforment en Gremlins, ils gagnent en taille, et donc en fluidité. Les grandes marionnettes étaient plus simples à animer que les petites, ce qui explique la fluidité augmentée des Gremlins par rapport aux Mogwai.

4) Pinhead

Antagoniste de la saga Hellraiser, Pinhead et ses sbires sont une œuvre d’art à eux seuls. Imaginées par Clive Barker, ces créatures obsédantes et terrifiantes ont été créées via l’utilisation de prothèses et de maquillage ultra réalistes. Encore aujourd’hui, son design gothique et sadomasochiste en fait un personnage unique en son genre. Même Jamie Clayton, qui incarne la nouvelle version de Pinhead dans le reboot de Hellraiser, a été impressionnée par le design unique de ce personnage :

A la seconde où j’ai vu les dessins de Keith Thompson j’ai été complètement terrassée. Je n’avais aucune idée de la manière dont ils allaient exécuter ça. J’avais énormément de maquillage. Le costume, le cou, la coupe, c’était assez lourd à porter mais ça m’aidait à entrer dans le rôle.

3) Pale Man

Vous vous souvenez de la créature de Le Labyrinthe de Pan ? Cette créature horrifiante avec ses yeux au milieu des paumes a été créée sans CGI. En fait, sous Pale Man se cache l’acteur Doug Jones, qui avait également endosser le costume de Abe Sapien dans Hellboy.

2) The thing

Sorti en 1982, The Thing est une référence absolue dans l’univers de l’horreur au cinéma. C’est l’un des meilleurs films de John Carpenter qui a mis le paquet sur l’identité visuelle de son œuvre. Les créatures métamorphes qui changent de formes de The Thing font parties des monstres les plus terrifiants de l’histoire du septième art. Ces effets spéciaux, superbes, et réalisés en stop motion ont été imaginés et dirigés par Rob Bottin, qui n’avait alors que 22 ans au moment du tournage. Le film a été nominé aux Saturn Awards, pour les catégories du meilleur film d’horreur et des meilleurs effets spéciaux.

1) Le xenomorphe

Comment ne pas terminer ce top avec le patron incontestable du genre : le Xenomorphe. C’est l’immense H.R. Giger qui a réalisé le design du Xenomorphe, aujourd’hui considéré comme la référence ultime du genre. Il a alors imaginé une créature organique avec des pièces mécaniques. La maquette a été ainsi conçue avec de vrais ossements assemblés avec de la plasticine sur des tuyaux et des pièces de moteur. Cette nouvelle forme d'art contemporain sera nommée par ses soins la "biomécanique". Trois Xenomorphes ont été utilisés durant le tournage ? L’un était une maquette qui servait de modèle tandis que les deux autres étaient des costumes grandeur nature pour les acteurs et les cascadeurs. La partie frontale du corps de l'Alien a été réalisé à partir d'un moulage effectué sur un vrai crâne humain. Même les Facehugger et le Chestburster sont eux-aussi des marionnettes grandeurs nature. Dans Aliens, le retour, Stan Winston a imaginé la Reine-Alien. Il a alors créé une marionnette de 4,2 mètres de haut manipulée par 16 personnes. Un travail de titan qui prouve à quel point la licence Alien est une pure rareté.