20 films cultes que Quentin Tarantino déteste
Alors qu'il prépare actuellement son dixième et dernier film, Quentin Tarantino a déjà commencé sa reconversion. En effet, après sa récente novélisation de Once Upon a Time in Hollywood, le cinéaste vient de sortir son deuxième livre : Cinema Speculation. À l'occasion de la promotion de ce nouvel ouvrage, le metteur en scène emblématique est revenu, au micro de IndieWire, sur les films cultes qu'il n'aime pas. Voici donc la liste des 20 œuvres emblématiques du septième art que Quentin Tarantino ne considère pas comme des réussites.
Frenzy (1972)
Quentin Tarantino n'est pas un grand fan d'Alfred Hitchcock, et ce long-métrage ne fait pas exception à la règle. Sorti en 1972 et emmené par Jon Finch, cette œuvre méconnue du maître du suspense n'a pas fait vibrer le réalisateur de Reservoir Dogs. Dans son livre Cinema Speculation, Quentin Tarantino consacre un chapitre entier à Brian De Palma. Il compare le célèbre metteur en scène à Alfred Hitchcock, notamment pour son approche du thriller et du polar. Un chapitre qui permet à Quentin Tarantino d'envoyer une petite pique au réalisateur de Psychose. En effet, il critique Frenzy, sans détour, et avec une certaine virulence :
Alors que De Palma aimait faire des thrillers je pense qu'il n'aimait pas les regarder. Les thrillers hitchcockiens étaient pour lui un moyen d'arriver à ses fins. C'est pourquoi, lorsqu'il a été contraint de revenir au genre au milieu des années 80, ses thrillers étaient si ternes. En fin de compte, il n'aimait pas avoir à les faire et s'ennuyait avec la forme. Frenzy d'Hitchcock est peut-être une merde, mais je doute qu'Alfred se soit ennuyé à le faire.
Quintet (1975)
Après Alfred Hitchcock, Quentin Tarantino s'attaque à un autre grand cinéaste : Robert Altman. Sorti en 1975, Quintet raconte le voyage initiatique d'un chasseur Essex dans une ville labyrinthique. Les personnages s'adonnent alors au mystérieux jeu du quintet. Encore une fois, il n'est pas tendre avec l’œuvre de son collègue dans son livre Cinema Speculation :
Quintet est tout simplement terrible, ennuyeux et inutile.
Brewster McCloud (1970)
Toujours dans le même extrait de son livre Cinema Speculation, Quentin Tarantino descend un autre des films de Robert Altman : Brewter McCloud. Là encore, le cinéaste utilise des mots trashs, et ne prend aucun filtre pour définir le film de Robert Altman :
Brewster McCloud est l'équivalent cinématographique d'un oiseau qui vous chie sur la tête. Néanmoins, c'est assez amusant d'imaginer mes parents, mon jeune oncle et ma baby-sitter de dix-sept ans acheter un billet pour "Brewster McCloud" et s'attendre à voir un vrai film .
Les 400 Coups (1959)
Direction le cinéma français. Comme il l'a révélé dans le podcast Archives Video, Quentin Tarantino n'est pas un grand fan du cinéma de François Truffaut. Le réalisateur de Pulp Fiction a alors comparé la filmographie de Claude Chabrol avec celles de François Truffaut et d'Alfred Hitchcock. Et on peut dire que Truffaut et Hitchcock doivent actuellement se retourner dans leur tombe :
Les thrillers de Chabrol sont considérablement meilleurs que les films abyssaux de Truffaut et Hitchcock, qui, à mon avis, sont tout simplement affreux. Je ne suis pas tellement fan de Truffaut de toute façon. Il y a quelques exceptions, la principale étant "L'histoire d'Adele H". Mais pour la plupart, je ressens pour Truffaut ce que je ressens pour Ed Wood. Je pense que c'est un amateur très passionné et maladroit.
1917 (2019)
Réalisé par Sam Mendes, 1917 a rencontré un succès critique et populaire assez important. Le film est nommé à 10 reprises aux Oscars et repart avec trois statuettes : Meilleure photographie, Meilleurs effets visuels et Meilleur mixage sonore. Pourtant, Quentin Tarantino ne porte pas le film dans son cœur. Enfin, plus exactement, il y a un aspect du film qu'il n'apprécie pas, comme il l'a expliqué au micro de Club Random with Bill Maher :
En fait, j'ai aimé le film, mais mon ami a soulevé quelque chose, et oh mon dieu, une fois qu'il l'a évoqué, je ne pouvais plus l'oublier. Il se plaignait du film parce qu'il trouvait que ça ressemblait trop à un jeu vidéo.
Atomic Blonde (2017)
Réalisé par David Leitch, Atomic Blonde est un thriller d'action qui s'inscrit dans la continuité esthétique de John Wick. Lors du même podcast avec Bill Maher, Quentin Tarantino a descendu le film avec Charlize Theron en décembre 2022 :
Quand je regarde le long combat dans Atomic Blonde, je me dis "Bordel, c'est incroyable ! C'est foutrement incroyable ! Oh, ok, attendez une minute. En fait non
Twin Peaks (1992)
Adapté par David Lynch de sa propre série emblématique, Twin Peaks est, pour Quentin Tarantino, le symptôme d'un réalisateur qui vend son âme aux grands studios hollywoodiens. Pour le réalisateur de Kill Bill, David Lynch n'aurait jamais dû porter sa série sur grand écran. C'est en tout cas ce qu'il déclarait en 1992 au micro de LA Weekly :
David Lynch a tellement disparu dans son propre cul que je n'ai aucune envie de voir un autre film de David Lynch. Jusqu'à ce que j'entende quelque chose de différent. Et tu sais, je l'aimais. Je l'aimais !
Tueurs Nés (1994)
En 1994, Oliver Stone adapte un scénario de Quentin Tarantino. En effet, au début des années 1990, Quentin Tarantino écrit trois scénarii : Tueurs Nés, True Romance et Reservoir Dogs. Il vend les deux premiers pour pouvoir financer le troisième. True Romance a été réalisé par Tony Scott tandis que Tueurs Nés a fini entre les mains d'Oliver Stone. Mais depuis toujours, QT estime qu'Oliver Stone n'a pas compris son scénario et a modifié des éléments extrêmement importants de l'histoire et des personnages. C'est ce qu'il a expliqué dans le podcast The Moment en 2021 :
Je n'ai jamais pu voir le film du début à la fin. Stone a très mal compris mon histoire, réécrivant des parties qui rendaient les personnages incroyables. Lisez le script. Vous aurez vu le film.
Scream (1996)
Premier opus de la saga culte de Wes Craven, Scream est pour beaucoup un film culte. Mais pas pour Quentin Tarantino. C'est en tout cas ce qu'il a déclaré au micro de Vulture en 2015 :
En fait, je me fiche de la direction de Wes Craven. Je pense qu'il était enchaîné à un boulet qui le maintenait sur terre et l'empêchait d'aller sur la Lune.
The Town (2010)
Deuxième réalisation de Ben Affleck, The Town a rencontré un certain succès critique à l'époque de sa sortie. Dans une interview à Vulture en 2015, Quentin Tarantino s'est arrêté sur le casting du film, qu'il trouve totalement à côté de la plaque. Il a notamment comparé The Town à Fighter, le film de David O'Russell, sorti la même année :
Tout dans ce casting sonne faux. J'ai apprécié ce film, mais pas son casting. Ils sont tous "trop beaux" pour être vrais. Ces personnages ne peuvent pas exister. Ben Affleck est celui qui s'en sort, car son accent de Boston est si bon. L'escroc est absolument magnifique. Le caissier de banque est absolument magnifique…Jeremy Renner est le gars le moins beau, et il est plutôt beau
Tenet (2020)
Dans une interview avec Slash Film, Quentin Tarantino s'est dit avoir été totalement déconcerté par le film de Christopher Nolan. Il a ensuite ajouté, en riant : « Je pense que je dois le revoir ». Reste à savoir si Quentin Tarantino sera davantage séduit par Tenet lors de son revisionnage...
Les Bleus (1981) – Fantômes en fête (1988) – Un jour sans fin (1993)
Dans Cinema Speculation, Quentin Tarantino s'est arrêté sur la carrière de Bill Murray. Le cinéaste a tenté de dénoncer le traitement qu'Hollywood a offert au comédien dans les années 1980 et 1990. Il estime que Bill Murray a incarné systématiquement des personnages antipathiques qui pourtant ont créé un énorme engouement. Selon QT, ce type de personnages ne devrait pas être encensé. Il prend alors comme exemple trois films portés par Bill Murray : Les Bleus, Fantômes en fête et Un Jour sans fin.
Si vous faisiez un film sur un putain de bâtard, vous pourriez parier que ce putain de bâtard comprendrait ses erreurs et se rachèterait dans les vingt dernières minutes. Comme par exemple, tous les personnages de Bill Murray. Les critiques de cinéma ont toujours préféré Bill Murray à Chevy Chase. Pourtant, le plus souvent, Chase est resté le même connard sarcastique et distant à la fin du film qu'il était au début. Certes, quand vous vous foutez des sentiments des autres, cela fait probablement des merveilles pour votre esprit caustique. Mais j'ai toujours rejeté l'idée que les personnages de Bill Murray avaient besoin de rédemption.
Hunger Games (2012)
Réalisé par Gary Ross, le long-métrage a incontestablement lancé la carrière internationale de Jennifer Lawrence. Hunger Games a également été le point de départ d'un nouveau genre : le teenage movie action/science-fiction. Et puisque Quentin Tarantino est un amateur de Battle Royal, le film de Kinju Fukasaku qui a inspiré le film hollywoodien emmené par Jennifer Lawrence, il ne s'est pas gêné pour descendre ce dernier. Tarantino a raconté, en 2022, au micro du Jimmy Kimmel Live que :
Je suis un grand fan du film japonais Battle Royale, sur lequel Hunger Games était basé. Eh bien, Hunger Games vient de le détruire.
Halloween 2 (1981)
Suite directe de La Nuit des Masques, l'immense classique de John Carpenter, Halloween 2 a été réalisé par Rick Rosenthal. On sait que Quentin Tarantino n'a jamais été un grand fan des suites. Et ce deuxième film emmené par Jamie Lee Curtis ne déroge pas à la règle :
Les suites étaient horribles. Ils sont comme les fruits d'un arbre empoisonné car Laurie n'est pas le frère du Michael Myers. Je pense qu'ils ont juste sorti cette idée de leur cul.
Star Wars : Le Réveil de la Force (2015)
Réalisé par J.J. Abrams, Star Wars : Le Réveil de la Force marque le grand retour de la licence créée par George Lucas sur le devant de la scène. C'est également le premier film Star Wars produit et distribué par Disney, qui détient les droits de LucasFilm depuis 2012. Quentin Tarantino ne s'est pas gêné pour critiquer ce rachat par le studio aux grandes oreilles au micro de Howard Stern :
Ils ont la plus grande licence au monde. Mais ce qu'ils ont fait, c'est vindicatif, c'est méchant et c'est de l'extorsion. Ils ont littéralement menacé l'ArcLight de faire cela.
Matrix Reloaded et Matrix Revolutions (2003)
Comme beaucoup de fans du premier volet, Quentin Tarantino n'a pas mâché ses mots pour qualifier les deux suites de Matrix. Sortis en 2003, Matrix Reloaded et Matrix Revolutions sont des œuvres souvent déconsidérées par les fans du premier opus. Quentin Tarantino a déclaré à Vulture en 2009 que :
Matrix 2 et 3 ont ruiné la mythologie pour moi. Ces films ont fait baisser Matrix dans ma liste des meilleurs films de plusieurs rangs vers le bas, sans réussir à le faire partir. Je ne peux pas me résoudre à les effacer de ma mémoire. Ces films, c'étaient une vraie épée de Damoclès suspendue au dessus de nos têtes.
Le Marvel Cinematic Universe (2008)
Se joignant à croisade de Martin Scorsese pour descendre le MCU, Quentin Tarantino n'a pas caché son animosité envers le MCU. Il a également taclé les comédiens qui jouent dans le MCU, qu'ils ne considèrent pas comme de véritables acteurs :
Captain America est la vedette, ou Thor. Ce sont eux qui deviennent des stars, pas les acteurs ! Je n'aiment pas ces films. Je les déteste pas, mais je ne les aime pas. Si ces films sortaient quand j'avais 20 ans, je serais sans doute fou de joie. Ils seraient noyés parmi d'autres films. Mais là, ils écrasent tout. J'ai presque 60 ans. Je ne suis plus excité à leur sujet.
Je suis sûr ça a déjà fait des articles via ChatGPT
Ok Hitek.
Je trouve juste dommage qu'il démonte la postlogie Star Wars, car ça, pour le coup, c'est pas très original et un peu bas je trouve. Ces films ont eu pas mal de déboires dans leur productions mais demeurent très qualitatifs. Je continuerais à les défendre bec et ongles !
Par contre, sur certains films, je crois qu'on a pas la même définition de "culte" (Hunger Games notamment qui n'est que regardable par des ados... Et encore, ça dépend lesquels...)
Je maintiens que c'est irregardable par un public mature.
C'est niais et commercial comme toutes les grosses saga cinématographiques et littéraires.
Et oui, c'est un film pour ados
Cordialement
Tellement irregardable qu'elle a même inspiré des manifestants dans certains pays en lutte contre des régimes dictatoriaux.
Tellement irregardable cette saga, avec son casting prestigieux qui va du grand Donald Sutherland à Philip Seymour Hoffman, avec ses thématiques politiques, son ton sérieux et son absence d'humour.
Tellement irregardable avec sa sublime BO signée James Newton Howard.
Tellement irregardable avec sa direction artistique singulière (décors, costumes) et son univers, croisement habile entre Rome antique et futurisme.
Effectivement, c'est tellement irregardable tout ça qu'il vaudrait sans doute mieux aller mater du Fast and furious, qui au moins s'adresse aux adultes. Puisque, selon toi, le public cible définit la maturité d'une oeuvre.