Dès aujourd'hui, l'Humanité vivra en sursis

Le Global Footprint network estime chaque année le jour de dépassement des ressources biologiques que la population mondiale a consommé. Cette année, ce jour a été fixé à aujourd'hui, le 29 juillet. Depuis 1970, ce jour ne cesse de reculer. 

un constat alarmant

Les ressources de la Terre s'épuisent de plus en plus rapidement chaque année. L'ONG Global Footprint Network évalue annuellement le jour de dépassement des ressources biologiques de la planète Terre depuis 1970. Et le constat est très alarmant, puisque ce jour de dépassement a été évalué au 29 décembre au cours de l'année 1970. Cela signifie que les ressources étaient capable de couvrir la consommation de l'humanité durant presque toute l'année. 

Depuis, il n'a cessé de reculer régulièrement depuis ces cinquante dernières années. Dans les années 80, ce jour a atteint le mois de novembre, octobre pour les années 1990, et en 2017, c'est au tour du mois de juillet. Susan Aitken, responsable politique à Glasgow, ville qui accueillera la COP26 sur le climat, a réagi à ce bilan inquiétant pour les années à venir. 

A plus de cinq mois de la fin de l'année, ce 29 juillet, nous aurons épuisé le budget planétaire de ressources biologiques pour 2021. Si nous avions besoin d'un rappel de l'urgence climatique et écologique à laquelle nous sommes confrontés, le Jour du Dépassement de la Terre s'en charge.

Afin de subvenir aux besoins de la population mondiale de façon durable, il faudra cette année 1,7 Terre pour subvenir aux besoins de la totalité de la population de façon durable. 

une méthode de calcul bien particulière 

Le dépassement se produit lorsque la pression humaine dépasse les capacités de régénération des écosystèmes naturels. Cette date est calculée en croisant l'empreinte écologique des activités humaines (surfaces terrestres et maritimes nécessaires pour produire les ressources consommées et pour absorber les déchets de la population) et la biocapacité de la Terre (c'est à dire la capacité des écosystèmes à se régénérer et à absorber les déchets produits par l'humain, notamment la séquestration du CO2). 

A cause de la pandémie qui sévissait, et sous l'effet des confinements, le Jour du Dépassement a été repoussé de trois semaines. Mais cette année, le rebond s'explique à la fois par l'assouplissement des restrictions sanitaires, mais aussi par une hausse de l'empreinte carbone de 6,6% ainsi qu'une diminution de la biocapacité forestières mondiale de 0,5% à cause de la déforestation en Amazonie. Laurel Hanscom, PDG de Global Footprint Network, s'inquiète également de l'empreinte carbone liée à l'énergie, qui devrait prochainement rebondir. 

Ces données montrent clairement que les plans de relance de l'ère post-Covid 19 ne peuvent réussir à long terme que s'ils s'appuient sur la régénération et la gestion raisonnée des ressources écologiques. 

Reste à savoir à quelle date ce jour sera fixée pour l'année 2022, mais nous ne sommes pas très optimistes malheureusement.