Les 5 plus gros nanars de la Fantasy à redécouvrir

9 novembre 2024 à 11h23 dans Cinéma

On l’a dit, et mille fois montré : chez Hitek, nous sommes de grands amateurs de fantasy. Cependant, après plusieurs dossiers où nous avons pris le temps de défendre des films oubliés du genre ou de mettre en avant des projets que nous voulions soutenir, nous avons cette fois eu envie d’aborder le genre avec un peu plus de légèreté. Vous trouverez donc ici une liste de films  au goût bien plus douteux. Avec les années ces projets, sont devenus malgré eux, des monuments du « nanar ». Attention, ici, le nanar est à distinguer du navet. Pour citer le site de référence sur ce sujet, Nanarland, les nanars sont des « mauvais films sympathiques » ou encore « tellement nuls qu'ils en deviennent hilarants ». Maintenant que vous êtes prévenus, voici les plus gros nanars de la fantasy qui méritent d’être redécouverts (et pourquoi).

Les 5 plus gros nanars de la Fantasy à redécouvrir

#5 King Rising, Au Nom Du Roi de Uwe Boll (2006)

Sorti en 2007, King Rising d'Uwe Boll est une adaptation très libre du jeu vidéo Dungeon Siege. Après avoir commis les honteuses adaptations de House of the Dead et Alone in the Dark, Boll saccage cette fois-ci une licence orientée fantasy avec l’aval prestigieux du studio 20th Century Studios. En effet, pour une raison qui échappe encore à la quasi-totalité de ceux qui ont essayé de comprendre; les producteurs du film se sont dit que le meilleur moyen de répondre au succès du Seigneur des Anneaux était d’engager un réalisateur déjà honni par les trois quarts des geeks de la planète et de lui confier l’adaptation d’une franchise que seuls ces mêmes geeks connaissent. Parce que oui, ce nanar de luxe était, à l'origine, pensé comme la meilleure réponse possible à la trilogie de Peter Jackson.

king rising 1 in the name of the king dungeon siege

Ici, point de brave Hobbit ou de sage magicien devant survivre à mille périls dans une métaphore subtile des dangers de l’industrialisation et de la quête de pouvoir sur notre environnement, mais Jason Statham qui va distribuer des torgnoles à des figurants canadiens portant des armures trop grandes pour eux et maniant, sans grande dextérité, des épées en mousse. Malgré tout, cet effort non-sensique entre de justesse dans notre top. En effet, si le film est riche de quelques séquences qui vous arracheront quelques fous rires nerveux et/ou des moments de consternation incrédule, il est surtout un peu trop long. Or, on le sait, les plus courtes sont les meilleures, surtout dans ce genre de film. Il est toutefois intéressant de noter que le film prévient très tôt les spectateurs de sa véritable nature, puisque dès sa première apparition, le personnage de Jason Statham est présenté en train de cultiver des navets géants.

in the name of the king cheezy fantasy movie

#4 Beowulf de Graham Baker (1999)

Ce film de Graham Baker tente de revisiter la légende du héros viking Beowulf, parti affronter le monstre Grendel, mais avec Christophe Lambert, tout juste sorti du succès du premier Mortal Kombat, dans le rôle-titre. Clairement inspiré par l’ambiance techno, cuir et kung-fu du « chef-d’œuvre » de Paul W.S. Anderson, ici l’épopée scandinave devient un spectacle improbable qui mélange tant bien que mal (mais plutôt mal quand même) différents genres. Le film est une sorte de mélange entre fantasy médiévale et univers cyberpunk, traité avec un sérieux qui le rend involontairement hilarant. Entre un scénario décousu et une direction artistique complètement à côté de la plaque, Beowulf se distingue également par ses effets spéciaux déjà archaïques lors de sa sortie et une bande son digne de l'une des compilations Techno Tuning (oui, ça existe vraiment).

beowulf 1999 horizontal poster

Le spectacle est à la hauteur de la promesse avec un Christophe Lambert en tenue de cuir et surinvesti, qui semble sincèrement penser qu’il joue du Shakespeare, mais qui passe son temps à affronter mollement des figurants roumains venus profiter de la table régie. Le reste est à l’avenant, avec son lot d’actrices topless, sa bande son usante, ses seconds rôles en roue libre, ses dialogues improbables et une mythologie scandinave à peu près aussi respectée qu’un sexeur de poussins au forum des métiers (oui, cette profession existe vraiment). Face à ce grand moment de n’importe quoi, aussi déconcertant que déroutant, au bout d’un moment les nerfs lâchent et la stupeur laisse place à un rire d’abord nerveux, puis sincère.Une fois l’aberration acceptée, le film se pare même d’un charme étrange.

Beowulf 1999 Christophe Lambert cheezy fantasy movie

#3 Les Barbarians de Ruggero Deodato (1987)

Les Barbarians, réalisé par Ruggero Deodato en 1987, avec son esthétique kitsch, ses muscles saillants et son humour involontaire est un film de fantasy qui incarne parfaitement l’esprit des années 1980. Ce nanar culte suit les aventures de deux frères jumeaux, Kutchek et Gore, interprétés par les bodybuilders David et Peter Paul, qui doivent secourir la princesse Canary, enlevée par le maléfique Kadar. Les frères Paul, peu habitués aux subtilités de l’art dramatique, compensent par leur physique imposant et une série de grimaces malencontreuses qui leur donnent souvent l’air d’enfants de 8 ans coincés dans des corps d’haltérophiles dopés aux hormones. Pour l’amateur de fantasy, l'attrait principal de Les Barbarians repose finalement sur son caractère décomplexé et sa capacité quasi surnaturelle à susciter des rires involontaires, malgré la présence d’un généreux bestiaire de monstres et de sorciers.

the barbarians 1987

Le réalisateur Ruggero Deodato, plus connu pour ses films d’horreur comme Cannibal Holocaust, ou ses films d’aventure racoleurs comme Gungala, la vierge de la jungle et sa suite Gungala, la panthère nue (oui, ces films existent), semble ici avoir tenté de réaliser une épopée fantasy très sérieuse, mais s’est clairement pris les pieds dans le pagne. Le film change drastiquement de cap en cours de route, devenant une sorte de comédie volontaire (ou non), mais proprement déconcertante. Et malgré un casting de seconds rôles plutôt convaincant (à l’échelle du projet) et un joli succès au box-office français (675 000 entrées tout de même), le film n’en est pas moins un sublime nanar. Évidemment, encore aujourd’hui, la grande attraction du film reste les frères Paul qui n’hésitent jamais à péter pour se libérer d’une potence ou à faire des bruits d’animaux pour montrer leur contentement.

The Barbarian 1987 cheezy fantasy movie

#2 Kalidor, la légende du talisman de Richard Fleischer (1985)

Sorti en 1985, après le déjà peu glorieux Conan le Destructeur, Kalidor est une tentative ratée (et de trop) de surfer sur le succès de Conan le Barbare de John Milius, sorti en 1982. L’idée ici est de féminiser le genre en adaptant le personnage de Red Sonja, une héroïne de comics vaguement inspirée par un personnage créé par l’auteur Robert E. Howard. Ici, c’est Brigitte Nielsen qui incarne celle que le public français connaît alors sous le nom de Sonia la Rousse. Sonja est une guerrière cherchant à venger la mort de sa famille en s’attaquant à la cruelle reine Gedren. Dans sa quête, elle est ponctuellement aidée par Kalidor (Schwarzenegger), un personnage mystérieux et musclé qui, sûrement pour une question de droits, n’est pas officiellement Conan, mais personne n’est dupe.

Red Soja 1985 kalidor cheezy fantasy movie

Et si, à ce stade, vous vous dites que tout va bien, on ne peut que vous conseiller de plonger dans ce désastre pour réaliser l’ampleur des dégâts. Dialogues d’une naïveté confondante, blagues racistes, remarques sexistes, effets spéciaux dignes d’un film d’Ed Wood, et des costumes ambiance soirée S.M. qui viennent renforcer l’aspect ultra-cliché des années 1980. C’est bien simple : on se croirait dans l’une de ces vidéos générées par intelligence artificielle à qui l’on demande de réinventer un film en version dark fantasy 80’s. Toutefois, difficile de bouder son plaisir devant un résultat souvent très drôle, que l’on vous recommande chaudement. Mention spéciale pour Schwarzenegger, qui n’a jamais semblé aussi désolé d’être dans un film, et une séquence de combat contre un monstre aquatique que les acteurs font bouger eux-mêmes pour simuler l’attaque.

Red Sonja 1985 kalidor brigitte nielsen cheezy fantasy movie

#1 Dungeons & Dragons de Courtney Solomon (2000)

L’ensemble de la rédaction d’Hitek essaie le plus régulièrement possible de vous convaincre de revoir ou découvrir Donjons et Dragons : l’Honneur des voleurs, qui est certainement l’un des meilleurs films de 2023 et peut-être l’un des meilleurs films de cette première moitié de décennie. Par contre, il est assez évident qu’on ne pourra jamais en dire autant de la première adaptation de ce célèbre jeu de rôle. Sorti 23 ans plus tôt, en 2000, Dungeons & Dragons est probablement l'un des plus gros échecs de la fantasy. Mais un échec magnifique ! C’est bien simple : rien ne va dans ce film. Si l’ensemble des films précédents de ce top sont certes de vrais nanars, ils ont toujours tous un petit truc à sauver : cela peut être une réplique un peu moins bête que les autres, un monstre réussi, un mouvement de caméra surprenant, etc. Mais ici, rien, absolument rien, ne va.

dungeons and dragons 2000

Cependant, cette catastrophe à grande échelle, c’est ce qui fait aujourd’hui la force de ce nanar. On regarde, avec une fascination quasi morbide, le film s’enfoncer de scène en scène dans un indiscible marasme. C’est bien simple : on a l’impression, tout au long du visionnage, que des acteurs au réalisateur en passant par les techniciens ou le monteur, tout le monde est venu faire un film différent. Aucun acteur n’est jamais sur le même ton que l’autre. On pourrait évoquer cette pauvre Thora Birch qui tente de reproduire le jeu de Natalie Portman dans La Menace Fantôme, Marlon Wayans qui essaie d’imposer le rythme de son émission In Living Color, Bruce Payne, à peu près aussi expressif qu’un Steven Seagal sous Xanax, mais la palme revient à ce pauvre Jeremy Irons, qui surjoue tellement chacune de ses répliques qu’il donne l’impression de tenter gagner un pari dont on ne saisirait pas bien l’enjeu. Cerise sur la brochette de Manticore : tout ce petit monde baigne dans un film d’une sublime laideur.

dungeons and dragons 2000 jeremy irons

On passera rapidement sur la réalisation peu inspirée pour surtout vous inviter à vous régaler de l’errance systématique à chaque étape de la direction artistique : décors en studio systématiquement ratés, décors naturels systématiquement mal choisis ou mal filmés, leur conférant une vertigineuse platitude ; costumes jamais cohérents les uns avec les autres et des effets spéciaux paradoxalement aussi ratés qu’ambitieux. Le film est certainement l’un des plus laids que vous n’ayez jamais vu. Pour vous donner un ordre d’idée, le Beowulf de Christophe Lambert, dont nous parlions un peu plus haut, a beau être visuellement discutable, il a au moins l’avantage d’être cohérent dans sa direction « artistique », chose que ne peut même pas revendiquer ce pauvre Donjons & Dragons version 2000. Quoi qu’il en soit, le film est désormais un must du nanar moderne. Par contre, on ne peut honnêtement pas vous conseiller les deux suites qu’il a engendrées et qui, là, sont d’authentiques et soporifiques navets.

dungeons and dragons 2000 worst scene

Et si vous avez aimé cet article, vous pouvez également découvrir, 7 films de Fantasy qui ont floppé au Box Office ou 8 films et séries de fantasy que vous ne verrez jamais 

Cinéphage, sérivore , passionné par tout ce qui fait et tout ceux qui font la pop culture. Je soigne ma curiosité maladive et compulsive en faisant des articles chez Hitek.

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Commentaires (11)
Les suites de King rising sont bien plus drôle que le premier.
photo de profil de toxic crusader Par toxic crusader, il y a 4 semaines Répondre
Marrant mais sur l'image avec Jeremy Irons, l'acteur chauve a sa gauche me fait fortement penser à Solas de DA
photo de profil de UnknowPlayer Par UnknowPlayer, il y a 4 semaines Répondre
Il manque Krull (entre autres...).
Eragon était aussi bien pourri.
photo de profil de zoxotoboxo Par zoxotoboxo, il y a 4 semaines Répondre
Assez d'accord avec Zoxotoboxo...
Sans oublier le 7eme Fils
photo de profil de eïrwendïl Par eïrwendïl, il y a 4 semaines Répondre
Eragon c'est un navet pas un Nanar. Eragon c'est l'ennui absolu. Jamais tu feras une soirée pizza/bière avec tes potes devant ce machin
photo de profil de Gloom mood Par Gloom mood, il y a 4 semaines (en réponse à eïrwendïl) Répondre
C'est bizarre, peut-être suis-je trop bon public, ou peut-être certains critiques se forcent à trouver des nanars, mais j'ai vu dongeon et dragon 1er du nom à sa sortie au cinéma et jamais je ne me suis dit que j'avais vu une bouse.
Contrairement à bien d'autres films.
photo de profil de Sebde3 Par Sebde3, il y a 4 semaines Répondre
J'aurais bien mis Kull dans la liste. Je me suis bien marré à le regarder avec mon fils. Scenar idiot, jeu naze, costumes à deux balles, monstre grotesque...
photo de profil de Jeemde Par Jeemde, il y a 3 semaines Répondre
Les suites de donjons et dragons et King's rising sont bien bien pire.... Peut être aurait-il été plus juste de faire un ratio budget purge.
Après King's rising et donjon et dragon sont des madeleines de Proust des plaisirs coupables
photo de profil de Lidstrom82 Par Lidstrom82, il y a 3 semaines Répondre
Et Dar l’invincible?
photo de profil de Brankomer Par Brankomer, il y a 3 semaines Répondre
Ca c'est culte pour toute une génération! Visuellement ça a prit cher avec les années , mais tu sens qu'il y a un vrai réalisateur derrière la caméra .
photo de profil de Romero Par Romero, il y a 3 semaines (en réponse à Brankomer) Répondre
Il y a aussi le Cercle de Fer (1978) avec David Carradine que je vous conseille vivement... un grand moment du nanard
photo de profil de Le Rakshasha du Bengale Par Le Rakshasha du Bengale, il y a 3 semaines Répondre
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