Prévu pour le 26 octobre, le nouveau mystérieux personnage de Marvel Doctor Strange fera grimper le nombre de films tirés de comics à 6 depuis le début de l'année, soit un film par mois. Je comprends ici tous les films, qu’il soit fait par les studios de production internes aux firmes ou autres studios annexes tel que la FOX. On a eu donc l’excellent Deadpool en février, le décevant Batman v Superman en mars, le rassurant Civil War début mai puis le controversé Apocalypse le même mois. Le dernier en date étant Suicide Squad, qui ne fut pas franchement une réussite d'un point de vue critiques. Car au niveau du box-office, tous les films cartonnent ce qui montre l'intérêt très conservateur du public pour les comics qui ne semble pas s'essouffler. Donc, à quand l'indigestion que l'on nous rabâche depuis de nombreuses années ?
Le siècle des comics
Si les fans de comics sont aux anges, pour les autres, difficile d’y voir clair dans des paysages cinématographiques qui s’élargissent à perte de vue. Quand certains ont encore du mal à faire la différence entre Marvel et DC, l’accumulation des personnages va être une véritable torture. Mais si le projet sur grand écran de Marvel a déjà quelques années et de nombreux films derrière lui, DC effleure à peine la surface et compte l’étendre à son maximum. Donc des films de super-héros, on risque d’en avoir encore un paquet ces prochaines années, mais après tout, pourquoi pas ? On nous parle d’overdose depuis le premier Avengers, dès l’exposition des phases Marvel. 4 ans plus tard, le succès des films est toujours aussi colossal, voire grandissant – Deadpool entre autre a été une énorme surprise.
Comment l’expliquer ? Tout d’abord, l’éclosion de nouveaux personnages aux histoires variées qui permettent de diversifier le public. Entre Thor inspiré d’œuvres mythologiques, Superman issu d’un univers extraterrestre ou Deadpool, trash et virulent, la polyvalence est extrême. Et à côté de ça, un fil conducteur : Avengers pour Marvel, et ce sera – j’imagine – Justice League pour DC. Bien qu’omniprésentes dans les salles obscures, les firmes de comics se renouvellent étrangement et au final deux films contenant le même super-héros auront au minimum 1 voire 2 ans d’écart. Même débat pour les suites qui ont environ 2 ans d’écart. Pour résumer, une année chez les studios de production se traduit par deux suites, et deux nouveaux personnages.
Confondre les fans de cinéma, avec les fans de comics
Le réel problème c’est combien de temps va pouvoir marcher ce principe ? Il fonctionne depuis une dizaine d’années avec, disons, grosso-modo une bonne trentaine de personnages principaux auxquels s’ajoutent cinq ou six par an et cela uniquement chez Marvel. Dorénavant on doit compter sur DC qui, rien qu’avec Batman v Superman et Suicide Squad en a ajouté une dizaine, plus, si on suit la logique, à nouveau cinq ou six par an. Est-ce que les spectateurs vont continuer à s’intéresser à deux univers en perpétuelle expansion qui en plus, n’ont rien à voir l’un avec l’autre ? Faisons une brève comparaison avec une grande saga cinématographique comme Harry Potter. Aller voir l’épisode 4 au cinéma, sans avoir vu le 3 bloquait clairement la compréhension de l’histoire, sauf que les films sortaient tous les deux ans. Tandis qu’ici, chaque saga enclenchée – Batman, Ant-Man, Captain America, Wonder-Woman – sortira aussi tous les 2 ans, mais des sagas, il y en a des dizaines !
On en revient toujours à ce même débat de sagas qui suivent plutôt une logique de séries : saison 1, épisode 1,2,3 etc... J’ai l’impression que Marvel et DC confondent les fans de cinéma et les fans de comics. En outre, des centaines de comics sortent de manière hebdomadaire avec tout autant de super-héros. Evidemment, rares sont les personnes qui les lisent tous : il suffit de choisir lesquels suivre. Mais dans tous les cas, chez chaque firme les univers sont interdépendants, tous les personnages se mélangent entre eux. Pour en arriver là, il a fallu près de 100 ans de comics. Chaque personnage a émergé dans une série avant d’obtenir sa propre série, mais le travail a été immense et terriblement long ! Surtout que les personnages comics sont fait pour être immortels, des sagas se terminent mais le héros perdure. Au cinéma, ceci est impossible : un film doit comporter un début et une fin, un format de plus en plus rare.
Pour répondre à ma problématique initiale, l'indigestion que l'on évoque depuis près d'une dizaine d'années se retarde, encore et encore. Et elle se retarde tellement que l'on se demande presque si elle va arriver un jour ! Quand je vois que Marvel va rebooter une troisième fois en même pas 15 ans le personnage de Spider-Man, avec un nouvel acteur et un nouvel univers qui suscite toujours un aussi grand intérêt, je me dis que les comics et le cinéma forment une histoire d'amour parfois très, très complexe. On se plaint de l'overdose des comics, mais les affluences dans les salles de ceux-ci progressent encore et toujours, n'est-elle pas paradoxale ? Seul l'avenir nous le dira.
Par jeanLucasec, il y a 7 ans :
A quand ? Depuis quelques années déjà pour moi !
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