Cette bactérie mangeuse de chair pourrait se développer dans nos océans à cause du réchauffement climatique

31 mars 2023 à 11h23 dans Science

Alors que la communauté scientifique tente d'alerter le grand public, ainsi que les grands pontes de ce monde, depuis plusieurs décennies, le réchauffement climatique commence enfin à être pris au sérieux. Les températures ne cessent de grimper, le climat de se dérégler et l'avenir de notre planète se veut loin d'être radieux. Cerise sur le gâteau : une bactérie mangeuse de chair pourrait se développer dans nos océans à cause du réchauffement climatique. 

Cette bactérie mangeuse de chair pourrait se développer dans nos océans à cause du réchauffement climatique

une bactérie mangeuse de chair

Baptisée Vibrio vulnificus, cette bactérie mangeuse de chair pourrait bien renforcer sa présence sur la côte est des Etats-Unis à cause du réchauffement climatique. Selon une nouvelle étude américaine publiée le 23 mars dernier dans la revue Scientific Reports, la présence de cette bactérie pourrait doubler, Vibrio vulnificus étant particulièrement sensible au réchauffement des océans. Une menace qui pourrait donc proliférer dans nos océans, de quoi inquiéter les scientifiques. 

Vue microscopique de Vibrio vulnificus

Une bactérie qui provoque d'importants dégâts à la peau lorsqu'une plaie entre en contact avec l'eau de mer infectée. D'ici 20 ans, sa présence pourrait ainsi être amenée à doubler sur les côtes est américaines alertent les scientifiques. Une bactérie issue de la famille des vibrions, tout comme son cousin le choléra, qui se veut capable de causer des infections mortelles. "Il y a deux facteurs qui favorisent la présence de cette bactérie : la salinité de l’eau et la température", explique Patrick Monfort, Directeur de Recherche au CNRS. "Ainsi, plus la température de l’eau s’élève et plus la bactérie prolifère. Plus la salinité de l’eau est basse, plus elle se multiplie."

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"La plaie va s’infecter. Si l’infection n’est pas soignée, ça peut se terminer par une septicémie. Et là, vous mourez", décrit-t-il pour présenter le processus d'infection. "Les risques concernent essentiellement des personnes avec des terrains particuliers. Le nombre de morts reste très faible". "Les relations entre l’environnement et les agents de maladie sont complexes. Il est important d’être conscient que le monde change et de comment ces changements créent des risques pour notre santé", partage de son côté Elizabeth Archer, chercheuse à l’université britannique d’East Anglia et principale autrice de l’étude.

une menace accentuée par le réchauffement climatique

Les infections surviennent majoritairement pendant les saisons les plus chaudes, comme l'été. La bactérie se multiplie lorsque la température de l'eau dépasse les 20 degrés. Avec le réchauffement climatique et les modifications écologiques dont est victime l'écosystème marin, Vibrio vulnificus jouie donc d'un terrain de jeu idéal. Et avec les années qui s'annoncent et la hausse des températures qui ne semble pas prête de reculer, sa présence risque de s'accroître encore et encore. Selon les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis, un cas sur cinq est mortel. Si les victimes échappent à la mort, elles se retrouvent parfois amputées, une procédure nécessaire pour éviter que l'infection se propage.  

Vue microscopique de Vibrio vulnificus

Même si Vibrio vulnificus menace majoritairement les Etats-Unis, avec le réchauffement climatique, les côtes européennes entrent en ligne de mire. "Si vous avez un système global qui se réchauffe, ce qui est prévu du fait du changement climatique, les températures des eaux côtières atlantiques s’élèvent. À ce moment-là, le risque de multiplier le nombre de vibrions s’affirme. Par conséquent, le risque de contact avec les humains augmente", alerte Patrick Monfort. "Il y a régulièrement des cas d’infection avec des Vibrio vulnificus. Il n’y en a pas qu’aux États-Unis, il y en a aussi en Europe. Ce risque existe également sur les côtes atlantiques européennes, et donc en France". 

Après un Master en Journalisme à l'IEJ, j'intègre définitivement la rédaction d'Hitek en 2017. Passionné de jeux vidéo, de nouvelles technologies, de science-fiction et de pancakes, je me complais à partager mes centres d'intérêts avec le plus grand nombre. Toujours partant pour un Jägerbomb en terrasse.

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Commentaires (2)
Je fous plus jamais un pied dans l'océan
photo de profil de Pierrot Par Pierrot, il y a 2 ans Répondre
Cabin fever
photo de profil de Archonte Par Archonte, il y a 2 ans Répondre
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