Il réussit à obtenir sa carte d'identité avec une fausse photo de lui en modèle 3D
Le 7 avril dernier, un artiste du nom de Raphaël Fabre a soumis une demande de carte d'identité d'une façon... plutôt originale. En effet, l'individu a glissé dans son dossier une image qui correspondait aux demandes officielles pour la carte nationale d'identité, à un détail près : la photo glissée à l'intérieur n'était absolument pas une vraie photo d'identité que l'on peut faire par exemple dans un Photomaton. Celle-ci étant en réalité une modélisation 3D de lui-même !
Lorsque la 3D défie la réalité
Regardez bien, car la différence n'est pas perceptible au premier regard ! En effet, l'homme, qui a effectué une demande de renouvellement de sa carte d’identité à la mairie du 18e (Paris) a en réalité proposé à la mairie un modèle 3D de son visage. Ce qui signifie que sa carte d'identité, à proprement parler, ne possède pas une "vraie version" de Raphaël Fabre. Et cela a pu être possible à l'aide de quelques logiciels utilisés pour le cinéma et le jeu vidéo, des logiciels permettant de réaliser des effets spéciaux vraiment réalistes. Il ne restait plus qu'à rajouter des effets de lumière pour que la photo passe pour figurer sur une carte d'identité valide. Un petit aperçu du résultat ?
Pour l'artiste, de la simple poésie
Quand y pense vraiment, qu'est-ce que la photographie sinon une interprétation subjective du réel ? (Eh oui, bac de philosophie ce matin, autant rester dans le thème). L'artiste en dit un peu plus sur ce qui l'a poussé à agir ainsi :
Je travaillais déjà sur un modèle 3D de mon visage quand j’étais aux Beaux-Arts de Paris. Cette année j’ai réalisé un autre portrait 3D plus réaliste que ce que je faisais avant, donc je me suis dit que c’était le moment d’essayer ce projet de pièce d’identité.
Pour lui, ce n'est qu'un geste à la fois poétique et d'une certaine manière, glaçant :
Ce qui m’intéresse c’est le rapport que l’on a au corps et à l’image dans une époque où absolument tout est retouché, modifié, et idéalisé. Comment voyons-nous le corps et l’identité aujourd’hui, maintenant que tout devient de l’information et de la production numérique. Cette photo est moi, et ne l’est pas, c’est cette marge infime qui crée pour moi une question.
Plutôt intéressant et cette question soulevée mérite que l'on s'y attarde... En tous les cas, toujours est-il que le portrait, la planche photomaton et le récépissé de demande ont été montrés à la Galerie R-2 pour l'Exposition Agora du 7 avril au 8 mai 2017. En somme, une (première ?) histoire plutôt originale.
Vous étonnez pas si bientôt on vous demandera de vous scanner en 3D pour "vérifier" que c'est bien vous sur la photo .
Rappelez vous bien de son nom ... Raphaël Fabre
Par contre les cheveux auraient pû être encore un peu plus paufinés
Oh wait :(