États-Unis : ces mangas cultes bannis par un état américain
Les mangas sont-ils dangereux pour les enfants ? C'est en tout cas ce que semble croire un comté américain, qui a pris la décision de bannir de nombreux mangas.
Une loi qui fait polémique
Voilà une affaire qui rappellera aux français ayant grandi devant le Club Dorothée les innombrables débats sur les dangers que représenteraient l'animation japonaise - on se souvient notamment du livre Le Ras-le-bos des bébés zappeurs de Ségolène Royal, paru en 1969. Dans un article publié par Anime News Network, on apprend que l'État du Tennessee - dans le Sud des États-Unis - a fait voter une loi qui exige que les livres dans les bibliothèques scolaires soient "adaptés à l'âge et au niveau de maturité des élèves", et qui interdit les livres qui contiendraient "de la nudité totale ou partielle", qui seraient "offensants de manière manifeste" ou qui traiteraient des questions liées à la drogue, au sexe et à la violence.
Cette loi a conduit de nombreux districts scolaires, notamment ceux du comté de Rutherford, à retirer des rayons de leurs bibliothèques pas moins de 150 ouvrages, dont de nombreux mangas. Parmi eux, de nombreux best-sellers, dont Jujutsu Kaisen de Gege Akutami, JoJo's Bizarre Adventure de Hirohiko Araki, My Hero Academia de Kōhei Horikoshi, Vampire Knight de Matsuri Hino, L'Attaque des Titans de Hajime Isayama, Tokyo Ghoul de Sui Ishida, Blue Exorcist de Kazue Katō, Soul Eater d'Atsushi Ōkubo, Akira de Katsuhiro Otomo, Hunter x Hunter de Yoshihiro Togashi et The Seven Deadly Sins de Nabaka Suzuki. D'autres mangas, comme Bleach de Tite Kubo, ont vu quelques tomes censurés (en l'occurence, les volumes 9, 34 et 42).
Cette loi ne rencontre pas l'unanimité auprès des bibliothécaires du Tennessee. Travaillant dans une bibliothèque scolaire, Elizabeth Shepherd s'est confiée au Tennessee Lockout, expliquant combien "ce processus est littéralement déchirant pour une bibliothécaire". Cette nouvelle loi entre en résonance avec un rapport publié par l'association à but non lucratif PEN America, dont l'objectif est de sensibiliser à la protection de la liberté d'expression à travers la littérature, et qui a relevé "plus de 10 000 cas de censures de livres durant l'année scolaire 2023-2024, soit plus du double par rapport à l'année scolaire précédente". Quelques semaines plus tôt, le cas du manga Assassination Classroom, retiré de districts scolaires de Floride et du Wisconsin, a fait couler beaucoup d'encre.