SIDA : des chercheurs réussissent à détruire des cellules infectées par le VIH
Ce jeudi 20 décembre, des chercheurs de l'Institut Pasteur ont annoncé être parvenus à détruire des cellules infectées par le VIH. Publiés dans la revue Cell Metabolism, les résultats ex-vivo de leurs recherches constituent non pas un éventuel traitement contre le SIDA, mais plutôt une piste à développer pour une possible guérison des personnes atteintes de ce virus.
En effet, si à l'heure actuelle, le SIDA peut être soigné par des antirétroviraux pour bloquer le VIH, ce traitement n'est pas en mesure d'éliminer le virus de l'organisme des malades. Ces derniers sont alors dans l'obligation de suivre un traitement à vie qui rallonge leur durée de vie. En revanche, ces médicaments ne sont pas capables de détruire les réservoirs du virus qui sont situés dans les cellules immunitaires appelées lymphocytes T CD4.
IDENTIFIER les cellules attaquées par le virus et leurs caractéristiques
Les scientifiques se sont penchés sur ces cellules immunitaires et ont pu remarquer que le VIH ne les infectait pas toutes. Avec cette étude publiée, les chercheurs ont pu comprendre pourquoi en déterminant quels types de T CD4 se faisaient potentiellement infecter par le virus. Ils sont parvenus à découvrir que ce sont les cellules qui ont la particularité de consommer énormément d'énergie. En effet, grâce aux expériences en laboratoire, les chercheurs ont remarqué que les lymphocytes ayant une très forte activité métabolique, par conséquent une consommation de glucose très élevée, étaient donc plus susceptibles de se faire infecter.
Les scientifiques ont eu l'idée de bloquer l'activité métabolique de ces cellules immunitaires par l'intermédiaire d'inhibiteurs d'activité métabolique comme c'est déjà pratiqué en cancérologie. Résultat : les cellules réservoirs ont réussi à bloquer l'infection du VIH et à éliminer le virus.
Des essais cliniques sur l'Homme dans un futur proche, mais pas dans l'immédiat
Si ces travaux permettent d'en apprendre beaucoup sur les cellules réservoirs du virus, cette première étape ne peut pas encore être appliquée à l'homme dans l'immédiat. Malgré tout, cela donne une piste intéressante à explorer et à approfondir afin de trouver une éventuelle solution pour tenter de guérir les personnes atteintes du SIDA et chez qui, même sous tri-thérapie, les cellules réservoirs du virus persistent. Mieux comprendre ce fonctionnement permettrait aux malades de ne plus être obligés de suivre un traitement à vie. Il ne reste plus qu'à vérifier sur l'homme si on peut obtenir les mêmes résultats qu'en laboratoire.
Pour rappel, en France, on compte 153.000 personnes infectées par le VIH et parmi elles, 25.000 ne savent pas qu'elles sont séropositives. Tous les ans, ce sont 6000 personnes qui découvrent qu'elles sont atteintes du SIDA.
Donc piste potentielle, découverte intéressante, probablement pas exploitable pour un remède.