Cinéma : le gouvernement revoit enfin la chronologie des médias, adieu les 36 mois d'attente
Fin janvier, le gouvernement s'attardait sur la chronologie des médias, chamboulée et ébranlée par l'apparition et la démocratisation des plateformes de streaming. Face à cette nouvelle méthode de consommation prisée des Français, le gouvernement a souhaité réagir, tentant au passage de dénicher une nouvelle manière de financer l'industrie du cinéma. Et après avoir partagé ses idées en début d'année, le gouvernement va finalement les appliquer d'ici peu.
un nouveau modèle gagnant/gagnant
A l'heure actuelle, la chronologie des médias appliquée oblige à attendre 4 mois pour une sortie en DVD, Blu-Ray ou VOD, 8 mois pour une diffusion sur OCS et Canal+, 18 mois pour une diffusion sur les autres chaînes payantes, 22 mois sur les chaînes TV gratuites, 36 mois pour une apparition sur les SVOD et 44 mois pour une VOD gratuite. Des délais critiqués, la faute à une méthode de consommation ayant évolué au fil des années avec l'arrivée des plateformes de streaming. Désormais, leurs utilisateurs s'attendent à y retrouver les films sortis au cinéma peu après leurs sorties, comme à l'étranger.
Mais la France et sa chronologie des médias se voient forcées d'évoluer pour vivre avec leur temps. Le gouvernement en profite au passage pour se dégoter une manière supplémentaire de financer le cinéma Français. Et pour cause, par le biais de ce décret, le gouvernement, et notamment Roselyne Bachelot, l'actuelle Ministre de la Culture, impose aux diverses plateformes de streaming de financer la production audiovisuelle française et européenne s'ils souhaitent diffuser plus rapidement les films.
Ainsi, si l'on se réfère à l’article 14 de ce décret SMAD, le taux de participation de Netflix, Disney+ et leurs compères "à la production d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles, européennes ou d’expression originale française” doit atteindre “25% [de leur chiffre d’affaire français] lorsqu’ils proposent annuellement au moins une œuvre cinématographique de longue durée dans un délai inférieur à douze mois après sa sortie en salles en France” et 20% dans les autres cas. Une mesure qui sera effective dès le 1er juillet prochain.
Mais vous vous en doutez, si les plateformes de streaming diffusent les films Français plus vite, les chaînes de télévision payantes ne vont pas s'en frotter les mains. Canal+ a d'ores et déjà contesté cette initiative, envisageant même un changement de statut. La chaîne de TV pourrait à terme se proclamer plateforme de SVOD, profitant au passage des mêmes avantages, tout en effaçant les obligations qui lui collent à la peau. Pour éviter d'en arriver là, la filiale de Vivendi propose que son délai de diffusion, actuellement de 8 mois, soit raccourci à 3 ou 4 mois. Reste à savoir si le gouvernement courbera l'échine pour satisfaire la lubie de Canal+.
mdr
Euh... là vous y allez fort, parce que dans l'affaire, Canal se fait bien baiser. Je suis pas pro Canal, mais faut reconnaitre l'investissement du groupe dans le cinéma français depuis longtemps maintenant. Si des plateformes nouvellement arrivées ont droit aux mêmes avantages en investissant moins, il y a de quoi râler.
ça vaudrait le coup d'enrichir votre article avec les chiffres concernant les investissements dans le cinéma des différents groupes et les avantages qu'ils en tirent et de les comparer à l'offre faites aux plateformes de VOD.
Tant mieux qu'on puisse enfin avancer vers des solutions adaptées à notre époque.
La direction est la bonne.
si un compromis est trouvé entre cinémas et SVOD, c'est tant mieux. je continuerai d'utiliser les 2 perso.
pour Canal+, je n'ai jamais vraiment adhéré à cette chaine payante mais je trouve que leur demande reste légitime.