Même si vous n’avez jamais fait la guerre du Viêt-Nam, vous savez probablement que les films de guerre se trompent. Les scénaristes aiment pousser la fiction au cinéma et c’est d’ailleurs pour cela que l’on va voir ces films en salle. Mais en s’intéressant d’un peu plus près à ces erreurs, on peut trouver toutes les réponses. Voici une sélection de 5 mythes stupides que tout le monde croit à cause des films !
#1 Les anciens combats commencent avec une charge et se transforment en mêlée
Vous avez certainement vu ça dans Le Retour du Roi, 300 ou dans tous les autres films du genre : deux armées se font face, les généraux donnent l’ordre de charger et chacune d’elles reste en formation disciplinée … une minute maxi et tout se transforme en mêlée géante à la sauce Braveheart.
Mais en réalité…
Les troupes bien formées et disciplinées pouvaient gagner du terrain plus facilement. C’est d’ailleurs avec cette méthode que les Macédoniens et les troupes romaines ont gagné de nombreuses batailles face à des adversaires qui usaient de techniques militaires plus… folkloriques (comme les Celtes par exemple). Les soldats se tiennent alignés dans "la phalange" une technique de combat de l’Antiquité, avec les armures, les casques et les boucliers. Ainsi, ils forment un mur d’acier. Au signal, la phalange en formation compacte s’élance au pas de course contre l’ennemi. Elle provoque, au contact, l’effet d’un choc contre un mur de bronze amplifié par la poussée due à l’élan des lignes arrières. Autant vous dire que les mêlée au rugby, ce n’est rien comparé à ça !
Mais Hollywood préfère montrer des combats où l’on peut voir les personnages principaux se battre courageusement dans des duels au corps à corps !
#2 Les batailles du XVIIIème siècle qui tournent en suicide collectif
Ce sont des scènes que l’on peut voir dans les films qui mettent en scène des guerres napoléoniennes ou dans les films comme Le Patriote, Barry Lyndon…
De grandes lignées de soldats se tiennent en face de l’adversaire sous le regard des chefs poudrés aux perruques très pompeuses. Chaque camp marche lentement l’un vers l’autre en se tirant dessus très poliment. Puis ils terminent la bataille à coups de baïonnettes. Et la bataille se termine en un suicide collectif.
Mais en fait ...
La "bataille rangée" n’est pas une stratégie optimale. En général, cet affrontement est très rapide : pas plus d’une dizaine de minutes. Les soldats, utilisant les mousquets (ces longs fusils à canons lisses), n’étaient pas d’une précision exceptionnelle. Ajoutez à cela les nappes de fumée qu’ils produisent et le champ de bataille devient vite impraticable. La seule chance pour les soldats de s’en sortir était donc d’avancer en ligne et de tirer dans la même direction. Sur les champs de batailles, les soldats utilisaient cette technique d’avancer en ligne, mais le nombre de victimes n’est pas aussi important que veut nous faire croire Hollywood. En général, le taux de mortalité tournait autour des 13/15%.
La phase des combats à la baïonnette n’est pas non plus très meurtrière. Les statistiques de cette époque montrent que même sur les batailles les plus sanglantes, le taux de mortalité à la baïonnette ne dépasse pas plus de 2% ! C’est surtout au moment de la poursuite des fuyards que l’on peut observer le plus de morts.
#3 L’affrontement terminé, tout le monde se retrouve autour des morts
Ce sont des scènes que l’on peut voir dans Gladiator, Platoon ou encore dans Game of Thrones avec Stannis Baratheon.
La bataille vient de se terminer et le sol est jonché de morts. Les personnages principaux sont là, en général, observant autour d’eux le massacre qui vient d’avoir lieu et se rendant compte qu’ils sont finalement des chanceux, que la mort les a épargné. Bref, la morale de l’histoire ? La guerre, c’est l’enfer.
Mais en fait ...
Tout le monde ne finit pas par mourir sur le champ de bataille. Même la bataille de Verdun, considérée comme l’une des batailles les plus meurtrières de la Première Guerre Mondiale, a vu la majorité des soldats sur pied. Par exemple, sur les 2,4 millions de soldats mobilisés à Verdun, on dénombre 306 000 morts (ou disparus) et 976 000 blessés. Le taux de blessés représente 40%. Un autre exemple la bataille de Gettysburg, opposant les Etats-Unis aux Etats Confédérés, enregistre un taux de mortalité sur le terrain de 6%.
#4 Chaque homme tente de tuer son ennemi par tous les moyens
C’est quasiment dans tous les films de guerre ! Chacun fait de son mieux pour tuer son adversaire. Les soldats n’ont pas forcément envie de le faire, mais ils le doivent car s’ils ne le font pas, l’ennemi en profitera pour les tuer.
Mais en fait ...
La majorité des personnes engagées dans ces conflits ne voulait pas tirer sur l’ennemi. C’est d’ailleurs l’armée américaine qui, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, a mené une étude sur le nombre d’hommes qui seraient capables de tirer volontairement sur son ennemi. Et les résultats ont montré que seulement 15 à 20% des hommes le feraient. Le reste le ferait uniquement s’ils étaient payés.
Par exemple, lors de la guerre du Vietnam, l’armée américaine avait réussi à enregistrer un taux de tir de 90 à 95% pour ses soldats, mais cela ne signifie par pour autant qu’ils tentaient à tout prix de toucher leurs cibles. Aujourd’hui, cela a changé avec la professionnalisation des soldats.
#5 Les tirs ennemis au fusil et pistolet sont le vrai danger, l’artillerie n’est qu’un bruit de fond
C’est ce qu’on peut penser en voyant la scène du débarquement dans Il Faut Sauver le Soldat Ryan. Les soldats sortent des barques et chargent sur la plage contre les Allemands. Des obus explosent envoyant des hommes dans les airs. Mais le bruit de l’artillerie n’est là que pour créer une ambiance sonore. Ben oui, tant que les soldats sont en mouvement ou trouvent un abri pour se planquer, tout va bien. Mais si l’un deux tombe sur un nid de mitraillette ou sur un sniper, là vous êtes sûr que c’est mauvais pour lui.
Mais en fait ...
L’artillerie est le pire ennemi des soldats sur un champ de bataille. C’est d’ailleurs la cause principale de mortalité lors des combats à chaque période conflictuelle, de l’invention de la poudre à la Seconde Guerre mondiale. Par exemple, on estime entre 70 à 80% les pertes liées à l’artillerie lors du premier conflit mondial.
Les canons aussi sont redoutables. Les boulets de fer envoyés ne se posaient pas simplement sur le sol. Non, ils pouvaient passer à travers les rangs de soldats comme une boule de bowling sur des quilles.
Prenez par exemple Napoléon qui n’a pas forcément amené d’innovations révolutionnaires au niveau des armes, mais la raison de son succès lors des batailles est toute simple : il avait vite compris l’importance des dégâts que pouvait infliger l’artillerie. Ainsi, Napoléon faisait toujours en sorte d’avoir plus de canons que ses adversaires faisant ainsi plus de dégâts à long terme à un rythme plus rapide.
Mais Hollywood n’aime pas ce genre de guerre qui est jugée trop impersonnelle. Les réalisateurs veulent humaniser les morts avec des plans sur un homme qui transperce de son épée un ennemi, un pilote qui s’approche très près de l’avion de son adversaire pour pouvoir le regarder une dernière fois dans les yeux avant de tirer …
En réalité, la majorité des personnes ont été déchiquetées par des bombes ou des obus ou bien morts de déshydratation causée par la diarrhée. C’est vrai, qui voudrait voir ce genre de guerre au cinéma ?
Par jeanLucasec, il y a 9 ans :
Hollywwod est une pute !
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