Pour la première fois, des scientifiques parviennent à faire communiquer des neurones artificiels et biologiques par Internet
Depuis plusieurs années les scientifiques ont pour projet de créer artificiellement des neurones afin de reproduire le fonctionnement du cerveau humain à l'aide de l'intelligence artificielle. En parallèle, ils souhaitent pouvoir connecter les fonctions cérébrales humaines aux machines. Dernièrement, une équipe de chercheurs est parvenue à faire communiquer des neurones biologiques et artificiels via Internet. Une prouesse inédite qui montre que les interfaces cerveau-ordinateur, les réseaux de neurones artificiels et les technologies de mémoire avancées peuvent fonctionner ensemble et ouvre de nouvelles perspectives dans la recherche en intelligence neuronale et artificielle.
Comme l'explique l'étude publiée dans la revue Nature Scientific Reports et menée par une équipe de scientifiques de l'université de Southampton, un réseau de neurones hybrides a été créé dans lequel des neurones biologiques et artificiels situés dans différentes parties du monde ont pu communiquer en passant par Internet à l'aide d'un hub de synapses artificielles.
Concrètement, l'équipe scientifique italienne de l'université de Padoue a cultivé des neurones de rats dans un laboratoire. De leur côté, les chercheurs de l'Université de Zurich ont créé des neurones artificiels sur des puces de silicium et ces neurones artificiels et cérébraux ont pu être connectés via des memristors, des synapses nanoélectroniques développées par l'université de Southampton.
Les chercheurs situés au Royaume-Uni ont pu capter des impulsions électriques envoyées sur Internet à partir des neurones cultivés en Italie qui ont été ensuite envoyées aux neurones artificiels de Zurich. Un processus où les neurones artificiels et biologiques peuvent communiquer dans les deux sens et en temps réel.
Ce projet inédit ouvre des perspectives prometteuses dans le domaine médical pour restaurer les fonctions altérées chez les personnes souffrant de la maladie de Parkinson, d'épilepsie ou d'AVC, comme l'explique Stefano Vassanelli, professeur en sciences biomédicales à l'Université de Padoue qui a participé à l'étude. On peut imaginer l'intégration de neurones en silicium qui auront la fonction de neuroprothèse. L'équipe devrait faire prochainement la démonstration de cette technologie sur un animal vivant.