Rentrer en contact avec les extraterrestres ? Pas avant 1500 ans !

Selon le paradoxe de Fermi, nous devrions déjà avoir eu un contact avec des aliens. Sauf que ce n’est pas le cas ! Des chercheurs de l’Université Cornell ont démontré qu’il fallait juste être légèrement patient …

Dans une étude qui sera présentée au cours de la réunion de l’Union américaine d’Astronomie, les astronomes Even Solomonides et Yervant Terzian ont combiné le paradoxe de Fermi et le principe de médiocrité pour montrer qu’il nous faudrait attendre 1500 ans avant de contacter les ET. Les raisons sont simples : l’immensité de la Voie Lactée et le temps nécessaire pour les signaux radio de se propager dans l’espace.

Pour en arriver à cette conclusion, les scientifiques ont utilisé l’équation de Frank Drake, un astronome américain qui avait, il y a plus de 50 ans, élaboré une formule pour estimer le nombre de civilisations présentes dans la galaxie avec lesquelles nous pourrions rentrer en contact à partir des chances de découvrir une intelligence extraterrestre. De son côté, Fermi qui a considéré que les chances de rentrer en contact avec des civilisations extraterrestres était énormes d’après Drake, a posé la thèse suivante : si elles sont si nombreuses, pourquoi n’en n’avons-nous aucune trace ? C’est le fameux paradoxe de Fermi. Pour répondre à ce paradoxe, les chercheurs ont tenté diverses méthodes et notamment l’hypothèse de la Terre rare, selon laquelle pour qu’une civilisation puisse voir le jour et donner naissance à des êtres avec une intelligence, il faut des conditions uniques. De leur côté, Solomonides et Terzian, prennent le paradoxe d’un autre côté : par le calcul, combien de planètes hors de notre système solaire, auraient pu capter les différents signaux émis par les humains ?

D’après eux, lors des JO de Berlin qui se sont déroulés en 1936, un puissant signal a été envoyé dans l’espace. Le discours d’Hitler serait donc la première voix que les extraterrestres entendraient. Si extraterrestre il y a !

Une zone de recherche de 80 années-lumières

Sauf que l’électromagnétisme se disperse à la vitesse de la lumière, les signaux envoyés depuis la Terre devraient donc au maximum atteindre des planètes dans un rayon de 80 années-lumière de notre planète. A partir de cette zone, les deux scientifiques ont tenté de calculer le nombre potentiel de mondes et combien seraient habitables. Ils se sont appuyés sur les résultats de leurs calculs et le principe de médiocrité. Le principe de médiocrité est un principe selon lequel on estime que la situation de la Terre et de ses habitants est "médiocre" (pas au sens péjoratif du terme) dans l'Univers. En gros, notre Soleil est une étoile banale, située au hasard dans la Voie Lactée, elle-même quelconque par rapport aux multitudes de galaxies recensées. Au total, d’après leurs calculs et le principe de médiocrité, principe selon lequel les conditions de notre planète étaient banales et devraient être les mêmes partout dans la galaxie, très peu d’étoiles (9000) ou de planètes (3000) répondent à ces critères.

Pour les chercheurs de cette étude, cela représente moins d’un millième de pour cent, ce qui est trop peu pour estimer précisément le nombre de civilisations dans notre galaxie et tenter de répondre au paradoxe de Fermi. En revanche, il sera possible d’avoir des estimations plus réalistes et la chance de contacter des vies intelligentes extraterrestres d’ici 1500 ans quand la zone de recherche englobera quasiment la moitié des étoiles de la Voie Lactée. Soit nous établirons le contact avec les aliens ou si nous n’y parvenons pas, il y aura de grandes chances de penser qu’ils n’existent pas ! Attention, il faut cependant ne pas être trop optimiste et garder dans un coin de notre tête que ce temps d’attente risque d’être beaucoup plus long et que le nombre de civilisations dans notre galaxie soit bien inférieur que ne le pensent ces deux astronomes. Hélas, nous ne serons plus là pour le voir…