Quand un village mexicain crée son propre réseau mobile
En France, il existe encore quelques très rares zones blanches, des endroits où le réseau télécom mobile est inaccessible. Si vous avez la malchance de vous trouver dans une de ces zones et que vous devez parcourir 20 kilomètres pour utiliser votre iPhone, voici peut-être une solution à vos problèmes. Non couvert pas les opérateurs de téléphonie mobile, le village mexicain de Villa Talea de Castro a décidé de développer son propre réseau.
Les opérateurs de téléphonie mobile mexicains (Telcem notamment) n'ont pas jugé assez rentable le déploiement de leur réseau dans le village montagneux de Villa Talea de Castro. Les 2500 habitants sont donc coupés du monde. Enfin, ils peuvent toujours communiquer par voie postale ou par des signaux de fumée. Je vous rappelle qu'on vivait très bien avant l'invention du téléphone portable.
Plutôt que de se résigner à remballer leur téléphone portable, les villageois ont décidé de mettre en place leur propre réseau télécom. Epaulés par des ONG, des universitaires et Rhizomatica, un collectif d'experts pour l'ouverture des réseaux mobiles aux personnes isolées, les habitants de Violla Talea de Castro ont installé une antenne sur un des toits du village. Raccordée à un équipement radio-informatique, l'antenne permet actuellement de faire fonctionner un réseau cellulaire miniature, baptisé Réseau Cellulaire de Talea (RCT). Peut-être un futur concurrent pour Vodafone ! Payant, le service est beaucoup moins cher que les offres habituelles des opérateurs classiques. L'abonnement mensuel coûte 1,2 dollar et la communication vers les Etats-Unis est facturée quelques centimes. Encore plus fort que Free ! Ingénieurs de tous les pays unissez-vous pour renverser les opérateurs mondiaux.
Toutefois, la situation de Villa Talea de Castro reste asse précaire puisque la Commission Fédérale des Communications n'a accordé qu'une autorisation de deux ans au réseau RCT. Par ailleurs, les 600 abonnés ne peuvent pour l'instant pas passer des appels de plus de cinq minutes, au risque de saturer le réseau.