Vous avez sûrement entendu parler de la nouvelle législation japonaise qui est tombée fin juin qui interdit la possession de matériel pornographique mettant en scène des mineurs. Une loi attendue depuis longtemps par de nombreuses associations, puisque jusque là seules la production et la distribution de documents pédopornographiques étaient punies par la loi.
Mais si la loi punit sensiblement cette possession (jusqu'à 1 an de prison et 1 million de Yens, soit 7200 euros), elle ne concerne que les œuvres concernant de véritables mineurs, en chair et en os. Les mangas et les animes ne sont donc pas concernés par cette législation, principalement au nom de la liberté d'expression.
Un débat qui dure depuis longtemps
Comme vous pouvez vous en douter, il s'agit d'un débat très sensible au Japon. Pour certains, ces fictions sont très dangereuses pour les mentalités et la lecture de mangas à caractère pédophile peut encourager certaines personnes à faire de ces images une réalité. Pour d'autres, c'est tout à fait l'inverse : assouvir ses besoins via des images fictives permet d'éviter de passer à l'acte.
Si la loi n'a finalement pas touché les œuvres fictives, c'est parce qu'une grande majorité de dessinateurs de mangas s'y est opposé en utilisant différents arguments. Le plus important d'entre eux est la difficulté à caractériser ce qui relève de la pédopornographie avec le physique seul. Certains personnages peuvent avoir des traits enfantins et être présentés comme des adultes, et inversement.
Mais il ne faut pas oublier que l'industrie du manga représente une quantité d'argent colossale et à une part importante dans l'économie du Japon. Un peu comme les armes aux États-Unis. Si les discussions continuent au Japon, ce débat a explosé à l'international suite à un reportage de la chaîne américaine CNN sur le sujet.
Ce reportage a beaucoup été critiqué par le manque d'information et l'utilisation du floutage, même si l'article qui lui correspond est plus complet. Ainsi, le manga flouté que l'on peut voir au début de la vidéo est actuellement Dolls Fall, un manga d'horreur/gore qui est vraiment très loin d'une quelconque pornographie, même si le contenu est classé +18. Plutôt du genre à vous donner des cauchemars, à vrai dire. Toujours est-il que le débat a été lancé sur le Twitter de CNN, et voici quelques-unes des réponses :
@cnni Cartoons aren't people #Duh
18 Juin 2014
"Parce que les bandes dessinées ne sont pas réelles."
@cnni Because police are too busy saving real victims instead of drawn fake victims.
18 Juin 2014
"Parce que la police est trop occupée à sauver de vraies victimes plutôt que des victimes dessinées sur du papier."
@cnni Shooting people is illegal so why do we allow shows and games with murder in them?
18 Juin 2014
"Tirer sur les gens est interdit par loi, alors pourquoi autorisons nous les films et les jeux montrant des meurtres ?"
@cnni @otakulawyer Because the Japanese has not abandoned the common sense to distinguish between real children and fictitious material.
18 Juin 2014
"Parce que les japonais n'ont pas perdu la capacité à distinguer les véritables enfants des personnages fictifs."
Et vous, quel est votre avis sur la question ? Êtes-vous pour ou contre la suppression de ce type de représentation dans les mangas/animes ? Merci de rester poli dans les commentaires, car il s'agit d'un sujet sensible.
Par MechaOtaku, il y a 10 ans :
J'avoue que le reportage du mec est juste.... voilà quoi. Après personnellement je considère que c'est mieux que les personnes ayant ce genre de besoin est une sorte de défouloir fictif, plutôt qu'une frustration qui s’emmagasine et qui un jour les fait passer à l'acte.
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