Disney a été vivement critiqué pour son aphasie dans les causes LGBT+ et les luttes pour les droits humains. En avril dernier, une énorme polémique avait éclaté concernant l'entreprise, mais également tout l'état de Floride, après une loi jugée problématique proposée par le gouvernement. Aujourd'hui, la décision de se placer contre cette loi a été saluée par les associations des LGBT.
Disney vs la Floride : la polémique "Don't Say Gay"
Cela fait un moment que Disney se fait attaquer pour sa non-prise de décision politique au sujet de la défense des droits LGBT. Depuis plusieurs années, l'entreprise restait très frileuse à l'idée de mettre en avant des personnages ouvertement homosexuels, bisexuels ou trans, voire non-binaires. Que ce soit dans ses productions ou dans ses décisions politiques. En mars dernier, c'est sa filiale Pixar qui poussait un coup de gueule contre Disney. L'entreprise à la lampe avait dans une lettre ouverte accusé Disney de censure et d'homophobie concernant le film Alerte Rouge. D'autres employés de Disney sont également montés aux créneaux, avec le soutien d'une partie de la population américaine, surtout en Floride.
Pour comprendre cet embrasement contre Disney, il est nécessaire de continuer à remonter le temps. En Floride, le gouvernement a souhaité faire passer une loi nommée "Don't Say Gay". Celle-ci vise à interdire l'éducation sexuelle autour des questions LGBT à l'école publique (odentité de genre, de sexe, orientation sexuelle). Et en Floride, Disney est doublement impliqué dans l’État. D'abord par son parc Disney World, le plus grand du monde, puis par les propos de son PDG Bob Chapek : "Nous ne souhaitons pas prendre position sur des questions politiques pour ne pas instrumentaliser Disney" et enfin sur ces mêmes décisions politiques qu'elle a déjà prises : celles de financer à hauteur de 200 000 dollars sur les deux dernières années des politiciens ayant voté en faveur de cette loi. Comme pour se faire pardonner, Disney a fait don de 5 millions de dollars à l'association de défense des droits humains Human Right Campagn (HRC), dons que l'association a refusés tant que Disney ne s'engageait pas clairement.
Un dilemme cornélien pour Disney
Il faudra attendre avril pour que Bob Chapek, sous la pression des employés de Disney et de la population, se décide enfin à prendre position ouvertement contre la loi "Don't Say Gay" en signant aux côtés de 170 entreprises une tribune ouverte à charge contre le gouvernement de Floride. La loi est entrée en vigueur en Floride le 1er juillet 2022, interdisant officiellement de parler d'orientation sexuelle dans les établissements publics du territoire. Comme par vengeance envers Disney, Ron DeSantis, gouverneur de Floride a retiré le statut juridique territorial favorable à Disney World. Offert dans les années 60, il permettait au parc d'avoir une large autonomie dans sa gestion territoriale, en l'exemptant de plusieurs règlementations de l’État. L'opposition estime qu'il s'agit d'un choix dangereux pour l’État de Floride, puisqu'il revient désormais à ce dernier la tâche de s'occuper des services publics sur le territoire de Disney World, comme la gestion de l'eau ou des déchets. Un gouffre financier sans précédent, et pour Disney, et pour la Floride.
En septembre, The Human Right Campagn déclare accepter de nouveau des dons de The Walt Disney Company. Ils ont estimé que cette prise de décision risquée était suffisante pour prouver la bonne foi du géant américain. De son côté, Bob Chapek a envoyé une note interne à toute l'entreprise, s'excusant de sa lenteur à prendre une telle décision et de ses propos :
Merci à tous ceux qui m'ont contacté pour partager votre douleur, votre frustration et votre tristesse face à la réponse de l'entreprise au projet de loi "Don"t say Gay" de la Floride. Il est clair qu'il ne s'agit pas seulement d'un problème de loi de Floride, mais également d'un défi pour les droits humains fondamentaux. Vous aviez besoin de moi pour être un allié fort dans ces luttes pour l'égalité des droits, et je vous ai laissé tomber. je suis désolé.
Par Madame Irma, il y a 1 an :
D'un côté ils sont boycotté pour inaction et perdent de l'argent, de l'autre ils perdent de l'argent et des libertés. Le choix du public restera toujours le meilleur, même si les parcs d'attraction Disney ne sont pas vraiment rentables.
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