La célèbre société, renommée pour les œuvres audiovisuelles - et tout particulièrement celles en images animées - qu'elle propose depuis des décennies, est aujourd'hui épinglée pour un énorme manquement éthique. On dirait que le conte de fées est bel et bien consommé pour des milliers de travailleurs de l'entreprise américaine, comme en témoigne la perspective d'un procès, ici sur la base d'un recours collectif.
La fin du rêve ?
Disney a encore énormément de progrès à faire, notamment du point de vue de l'égalité salariale. Ainsi, le géant américain a visiblement une fâcheuse tendance à rémunérer plus faiblement les femmes que les hommes. Cependant, LaRonda Rasmussen et Karen Moore, qui travaillent toutes deux pour les studios, ont décidé, il y a quatre ans de cela, de faire entendre leurs voix comme leurs droits. Comment ? Tout simplement en amenant cette injustice devant les tribunaux.
Après plusieurs années, l'affaire refait parler car un magistrat de Los Angeles vient de statuer en faveur d'une perspective qui risque de déplaire plus que de raison à Disney. En effet, le combat des deux travailleuses contre l'inégalité salariale (qu'elles estiment induite par leur sexe) peut, désormais, bel et bien devenir un recours collectif. Une décision qui n'arrange pas les affaires de la société, d'ores et déjà sous le feu des critiques. Selon nos confrères de Deadline, le groupe est susceptible d'être attaqué par plus de 10 000 victimes. Peu après le verdict du juge Elihu M. Berle, l'avocate Lori Andrus a souligné au micro de nos confrères de Deadline que "Disney fête ses cent ans cette semaine". Pour autant, selon elle, cet anniversaire célébré en grande pompe ne saurait signifier qu'une chose : il est "temps de grandir"...
Des poursuites à grande échelle
D'après les victimes, Disney n'a nullement respecté le Fair Employment & Housing Act, pas plus que l'Equal Pay Act, des lois fédérales datant respectivement de 1959 et 1963, garantissant un salaire égal à chacun, sans discrimination. Dès 2019, l'entreprise a tenté d'appuyer la thèse que les allégations de Rasmussen et Moore représentaient des cas isolés et d'aucune façon un problème systémique. Peine perdue : ces dernières années, le salaire moyen d'une femme venant d'entrer chez Disney s'élève à 75 000 $, soit environ 1875$ de moins que celui d'un homme dans la même situation. Ambiance.
D'innombrables employées pourraient rejoindre ce recours qui risque de faire couler beaucoup d'encre et, pour la petite histoire, constituerait un précédent. En effet, le montant des poursuites à l'encontre du groupe est, à terme, susceptible de contraindre ce dernier à verser plus de 150 millions de dollars de salaires. Une somme qui, en y ajoutant les dommages et intérêts, pourrait monter à 300 millions. Pour ne rien arranger aux affaires de Disney, Bob Iger, le CEO clivant des studios, risque d'être appelé à la barre dans le cadre de ce procès historique. En cause, son "contrôle direct" sur de multiples aspects de l'emploi. Questionné par Deadline, un représentant de la lucrative organisation a laissé entendre une certaine déception et a expliqué que la société "étudiait désormais ses options". L'année 2024 risque bien d'accueillir cette action en justice à grande échelle qui scrutera les manquements de Disney à compter de l'année 2015.
Par Hermione, il y a 10 mois :
Tu m'étonnes qu'ils bottent en touche, ils savent qu'ils vont devoir payer...
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