Dossier manga : de la naissance à l'arrivée du phénomène en France
Le manga connait un succès colossal depuis de nombreuses années en France. Cette bande dessinée d'origine japonaise présente en France depuis les années 70, mais réellement popularisé à partir des années 90 et l'arrivée d'Akira, prend racine dans le Japon du XIIe siècle. Nous allons revenir sur un phénomène vieux de plusieurs siècles qui a évolué tout en conservant certains codes traditionnels.
Les premières traces du manga
Pour trouver une trace des plus vieux mangas du monde, il faut revenir au milieu du XIIe siècle et dérouler les quatre rouleaux d’emakimono intitulés "Chojujingiga". On y voit des animaux qui adoptent des postures humaines pour notamment s'entrainer au sumo. L'humour est donc déjà la composante principale du manga. Cependant, on ne parle pas encore de manga. Il faudra attendre la fin du XVIIIe siècle pour que le terme se généralise, notamment grâce aux ouvrages suivants : Mankaku zuihitsu (1771) de Kankei Suzuki, Shiji no yukikai (1798) de Kyōden Santō ou Manga hyakujo (1814) de Minwa Aikawa. En 1814, Katsushika Hokusai présente son Hokusai Manga, une oeuvre dans laquelle il relate la vie du peuple à Edo. Si le terme manga est alors usité de manière régulière, sa définition est assez multiple. Selon les différentes traductions, le manga est à la fois une image malhabile, une esquisse fantaisiste voire une caricature. Depuis le XXe siècle le mot est synonyme de bande dessinée suite à l'afflux massif d'albums au Japon.
Hokusai Manga
Le rôle anglo-saxon dans l'intensification du phénomène
Les apparitions timides du manga dans la presse japonaise vont très largement s'intensifier sous l'impulsion du boum de la presse satirique anglo-saxonne. Parmi les grandes figures de la caricature qui vont jouer un rôle important sur le manga japonais, citons Charles Wingman. Arrivé à Yokohama en 1861, il va créer le journal satirique The Japan Punch et enseigne les techniques européennes de dessin aux Japonais. Le caricaturiste français Georges Ferdinand Bigot effectue également le voyage et crée la revue satirique, Tôbaé. Les bases du manga son posées. Elles seront définitivement consolidées lorsque Yasuji Kitazawa, qui prendra ensuite le nom de Rakuten Kitazawa, rejoint le journal Jiji Shinpō et qualifie ses dessins humoristiques de manga. Nous sommes en 1902 et le premier mangaka (dessinateur de mangas) officiel est né. A partir de cette date là, Kitazawa ne va cesser de développer le phénomène manga à travers les diverses revues qu'il crée ou auxquelles il collabore : Tokyo Puck, Furendo, Kodomo no tomo. Censuré puis utilisé à des fins de propagande, le manga s'impose progressivement comme un véritable mode d'expression.
Tokyo Puck
Osamu Tezuka, le "dieu du manga"
Après la Seconde Guerre mondiale et sous l'impulsion de l'occupation américaine, l'influence des comic strip, de courtes bande-dessinées (Popeye, Flash Gordon, Garfield...), se fait ressentir. Cette influence américaine prend toute son ampleur avec le père du manga moderne, fervent admirateur de Walt Disney et considéré comme le "dieu du manga", Osamu Tezuka. Son héritage : plus de 700 oeuvres et une foule de disciples parmi les mangakas contemporains. Tezuka réinvente la manière de mettre en scène le manga en s'inspirant du cinéma et notamment des gros plans ou des travelling. Il introduit également les onomatopées dans les bulles. Parmi ses oeuvres majeures, signalons Shin-Takarajima, "La nouvelle île au trésor" et Tetsuwan Atom, "Astro, le petit robot" qu'il adaptera en animé pour la télévision en 1963. A partir de cette date, l'adaptation à la télé de mangas deviendra un vrai phénomène de masse. Grand inspirateur du monde du manga, Tezuka comptera parmi ses héritiers Fujio Akatsuka, Takao Saitō (Golgo 13), Yumiko Igarashi et Kyoko Mizuki (Candy)...
Astro, le petit robot
Candy
Des débuts très timides en France
Elevée à la bande-dessinée franco-belge, la France a du mal à prendre le virage du manga. Au début des années 70, c'est dans le magazine spécialisé sur le judo Budo Magazine Europe qu'il faut se rendre pour dénicher de courtes planches de manga traduites. Le fanzine Cri qui tue fait également la part belle au manga en publiant notamment Golgo 13. L'un des premiers déclics vient du succès de l'animé Candy qui poussera des éditeurs a traduire le manga et à le publier. Succès mitigé ! Les années 80 seront une succession de tentatives de percée du manga en France, mais en vain et cela malgré la naissance de Mangazone, le premier fanzine d'information sur la bande dessinée japonaise.
Golgo 13
Le déclic Akira
Mars 1990, les éditions Glénat décide de publier Akira de Katsuhiro Otomo. Pour la première fois, le public français adhère au manga et se passionne pour les aventures de Kaneda et sa bande de motards. Le mouvement est lancé et ne va cesser de se démocratiser. Glénat exploite le filon au maximum et publie successivement Dragon Ball d'Akira Toriyama (1993) et Ranma ½ de Rumiko Takahashi (1994). Suivront ensuite Crying Freeman, Dr Slump, Gunnm ou Sailor Moon. Dès 1995, la concurrence se réveille et des maisons d'édition comme Casterman (Gon, L'homme qui marche), Dargaud et sa collection Kana (Angel Dick) et Samouraï Editions publient des mangas. Du milieu des années 90 au début des années 2000, l'essor est considérable et les publications annuelles passent de 150 en 1998 à près de 270 trois ans plus tard. Le phénomène est clairement lancé et ne ralentira plus.
Akira
Dragon Ball Z
ma fille aimerait faire son oral sur les mangas mais ne sais pas comment s'y prendre . Pourrais tu m'aidez en m'envoyant ton oral cela me permettrait d'y voir un peu plus clair et surtout pendant le confinement nous n'avons pas beaucoup d'aide de l'exterieur prof .
Merci d'avance
Maman en détresse lol
On a pas mis tous les détails car le dossier aurait été trop long et aurait découragé bon nombre de visiteurs ;)