EA explique ne pas faire de loot boxes mais des "mécaniques surprises" qui sont "assez éthiques"
Présents dans la grande majorité de leurs jeux (et des jeux en général), EA répondait aujourd'hui sur la dangerosité des loot boxes, devant le comité du Parlement Britannique en charge des questions du Digital, de la culture, des médias et du sport. C'est Kerry Hopkins, la vice présidente (VP) chargée des affaires légales et gouvernementales d'EA qui était sur le banc des accusés pour réagir au sujet évoqué par un membre du Parlement. Elle fût donc questionnée sur "l'éthique" des loot boxes, compte tenu du lien "étroit" entre cette pratique et les jeux de hasard.
Accompagnée à côté d'elle de représentants de Fortnite, Kerry Hopkins commence sa réponse en changeant les mots employés, expliquant que "nous ne les appelons pas des loot boxes" et que EA préfère le terme de "mécaniques surprises".
Si vous allez dans un magasin de jouets et que vous cherchez des jouets surprises, vous vous rendrez compte que c'est ce que les gens aiment. Ils aiment les surprises. Et c'est quelque chose que l'on retrouve dans les jouets depuis des années comme dans les Kinder Surprises ou les Hatchimals. Nous pensons que la manière dont nous avons amené ce genre de mécaniques dans FIFA, un des nos plus gros jeu bien évidement, avec notre FIFA Ultimate Team et nos packs, sont à l'heure actuelle assez équitable et assez amusants, appréciables par les gens.
Hopkins continue en expliquant que selon elle, le problème ne vient pas de loot boxes, mais des "mauvaises personnes" qui vendent les contenus de ces "boîtes" contre de l'argent réel.
Pour rappel, la polémique autour des loot boxes avait commencé suite à la sortie de Star Wars Battlefront 2, jeu édité par EA dans lequel près de 2 100 dollars étaient nécessaires pour débloquer tous les éléments avec des loot boxes. Cette invitation à l'achat, combiné à une ressemblance avec les jeux d'argent avaient poussé un député à interpeller l'ARJEL (Autorité de Régulation des Jeux En Ligne) en 2017. En Belgique, les loot boxes ont elles été qualifiées de "Casino en ligne"
Dans un rapport public rendu en 2018, l'ARJEL expliquait que même si elle ne peut pas considérer les loot boxes comme des jeux d'argent au sens juridique du terme, les micro-transactions restent un problème de taille :
Il apparaît que les micro-transactions, qu’elles répondent ou non à la définition des jeux d’argent, mettent à mal les objectifs de la politique publique en matière de jeux d’argent :
- Elles interviennent dans des jeux accessibles aux mineurs puisque sans aucune vérification de l’identité.
- En l’absence de tout contrôle, il n’existe aucune garantie que la distribution des lots ne se fasse pas en fonction du comportement du joueur et de l’exploitation de ses données personnelles avec l’objectif de l’inciter à jouer davantage en manipulant le caractère aléatoire de la distribution
- L’argument des éditeurs de jeu selon lequel toutes les «loot boxes» contiennent des lots, et donc se distinguent des jeux d’argent, est discutable: la pratique relève en effet de la technique du «near missed» utilisée dans les machines à sous qui consiste à donner le sentiment au joueur qu’il a presque gagné pour l’inciter à jouer toujours davantage et donc de façon excessive.
Quoi qu'il en soit, EA est désormais dans le viseur du Parlement Britannique qui attend surement bien plus qu'une explication terminologique. De son côté, Kerry Hopkins précise qu'elle n'est "pas d'accord pour dire que les jeux sont addictifs" et que malgré sa politique de loot boxes... de mécaniques surprises, pardon, "EA est déjà une entreprise extrêmement responsable".