Et si Akira Toriyama ne contrôlait en fait plus rien ?

Tandis que le film Broly continue de lever ses derniers secrets, plusieurs éléments laissent penser que le grand manitou de Dragon Ball, Akira Toriyama, n’a plus qu’une très brève influence sur les décisions prises au sujet de la saga.

Voilà des années que les fans de Dragon Ball se déchirent, à coup de preuves chinées au fin-fond des épisodes de la saga, pour prouver la canonisation, ou non, de certains personnages. En effet, un personnage n’est canon que lorsque le créateur de la série, en l’occurence Akira Toriyama, le choisit. Éclipsé lors de plusieurs long-métrages publiés dans les années 90, dont celui avec Broly, le mangaka avait alors emporté avec lui la canonisation de quelques personnages pourtant très appréciés. Jusqu’à ce jour…

Le film Broly démantèle, trailer après trailer, toute l’argumentation longuement déployée par les fans. En fait, de manière plus concrète, ces argumentations, qui refusaient d’intégrer Broly ou Gogeta à la série, étaient irréfutables jusqu’à preuve du contraire. Sauf que le contraire, c’est justement ce film, Broly, propulsé par Akira Toriyama. Lequel a d’abord dévoilé l’antagoniste principal qui se trouvera au coeur du film, Broly donc, avant d’inclure (et d’ailleurs merci pour le spoiler), le personnage de Gogeta.

Nous voilà donc avec Broly et Gogeta, officiellement canons. Applaudissements !

Mais pourquoi ?

En réalité, les fans ont commencé à lever un sourcil lorsqu’une Broly féminine a récemment intégré le scénario de Dragon Ball Super. Jusque-là, Akira Toriyama avait soigneusement mis à l’écart tout indice (aussi gros en tout cas), qui pouvait laisser croire que l’histoire de Broly existe réellement dans la timeline de Dragon Ball. Sauf que, pour en venir à intégrer un personnage aussi influent, Akira Toriyama se plie forcément aux exigences de quelqu’un. Et ce quelqu’un, il s’agit soit des fans, soit de la Toei.

Pourquoi les fans ? D’abord, parce que Broly représente beaucoup pour la communauté DB. Tout d’abord, par son caractère mystique et sa pompeuse définition de « Super Saiyan Légendaire ». Il est l’un des personnages les plus appréciés, et celui qui, par conséquent, attise le plus de théories. Peut-être frustré que l’un des personnages les plus populaires de sa saga ne lui appartienne pas, il est possible que Toriyama ait décidé, tout simplement, de se le réapproprier avec un nouveau film. Logique, après tout. Et c’est ce qui semble se dégager des dernières déclarations de l’auteur.

« Tout en gardant à l’esprit l’apparence classique de Broly, de manière à ne pas décevoir les fans, je l’ai mis à jour et ajouté un nouvel élément à sa personnalité afin de le rendre encore plus fascinant », déclare-t-il sur le site officiel du film.

Mais ces mots ne masquent-ils pas un problème peut-être un peu plus houleux ?

La pression de la Toei

Akira Toryama le dit lui-même :

« Donc, à propos de Boly, j’ai entendu dire qu’il est toujours très populaire aujourd’hui, non seulement au Japon, mais également à l’étranger. C’est pour cette raison que mon éditeur m’a suggéré que nous fassions apparaître Broly dans le prochain film. »

Voilà une déclaration qui semble plutôt maquillée un changement de « hiérarchie » plus problématique. En effet, et comme cela semblait se faire ressentir depuis quelques arcs de Dragon Ball Super, la Toei semble avoir acquis une certaine pression sur Akira Toriyama. Il était, en réalité, peu probable que l’auteur ait décidé seul d’écrire le prochain film de la saga autour du personnage de Broly. Il s’est toujours attelé à maintenir une séparation entre son propre univers et celui des artistes gravitant autour.

Ayant flairé le bon potentiel du personnage, et bien plus motivé par l’argent que ne pourrait l’être un Toriyama, la Toei a donc suggéré, avec plus ou moins d’insistance que le prochain long-métrage soit consacré au personnage de Broly. Dans le même coup, et même si là, rien ne l’affirme, il est probable que le personnage de Gogeta ait été également incorporé par Toriyama, sous la pression de son studio.

Cela révèle, et encore une fois c’était largement pressenti, que l’auteur originel du manga n’a que trop peu d’influence sur les événements de sa propre saga. Problématique ? Oui, forcément, parce que la très forte tendance fan-service de DBS suit forcément ce schéma. Maintenant, avec des outils qui plaisent autant dans ses mains, Toriyama a néanmoins la capacité de pondre un excellent film autour de Broly. Chose qu’il n’aurait sûrement jamais eu l’occasion de faire sans la Toei.

Un mal pour un bien ?