Des excréments humains millénaires révèlent qu'un humain avait mangé un serpent à sonnettes en entier
Dans les années 60, des archéologues ont récolté plus de 1000 échantillons de coprolithes humains, des excréments fossilisés. Récemment, une équipe de la Texas A&M University a décidé de se pencher de nouveau dessus, découvrant un croc de serpent à sonnettes dans un coprolithe humain.
Une découverte rarissime
Habitée pour la première fois par des humains il y a 13 000 ans environ, la région du Lower Pecos Canyonlands dans le sud de l'Etat du Texas nous permet d'apprendre un peu plus les coutumes et traditions qui régissaient ces peuples. Dans une étude intitulée "Analysis of a coprolite from Conejo Shelter, Texas: Potential ritualistic viperous snake consumption" et publiée dans l'édition de juin du Journal of Archaeological Science Reports, une équipe menée par l'archéologue Elanor Sonderman a découvert un croc de serpent à sonnettes dans un excrément fossilisé humain.
Daté, ce coprolithe est vieux de 1500 ans et proviendrait d'un chasseur-cueilleur. L'individu n'aurait pas seulement avalé le croc, mais aurait consommé l'intégralité du reptile. Les archéologues ont mis la main sur des bouts d'os et des écailles. Néanmoins, cette ingestion, qui n'est pas sans risque à cause de la venimosité du serpent, ne serait pas due à un régime alimentaire spécifique. Les archéologues pensent qu'il s'agissait d'un rituel.
Selon cette étude, les êtres vivant dans cette région devaient affronter des conditions désertiques difficiles. Outre le climat, ces pré-colombiens se reposaient sur la chasse de petits animaux, comme des rongeurs, des reptiles ou des oiseaux, ainsi que sur la cueillette. Les proies de grande taille, comme les cerfs, étaient rares. Dans ce même coprolithe, les scientifiques ont également découvert les restes d'un petit rongeur.
Ces restes n'indiquent en aucun cas que l'animal ait été préparé ou cuisiné. Cependant, il n'est pas rare de retrouver des bouts de fourrure dans des coprolithes de cette époque. Toutefois, la consommation intégrale d'un serpent reste pour le moins surprenante. Même s'il est commun pour les peuples de ces régions de consommer des reptiles, voire des serpents, la tête était souvent laissée de côté.
Mais comme l'indique l'étude, le serpent y était "considéré comme capable d'interagir avec certains éléments de la Terre. Leur pouvoir et leur rôle dans diverses mythologies, plusieurs cultures autour du monde, les incluent dans plusieurs cérémonies et rituels". Le coprolithe ne laisse également pas penser que l'individu en question était affamé ou désespéré. La consommation d'un serpent à sonnettes, dans son intégralité, semble donc être liée à un rituel ou une cérémonie, possiblement dans l'objectif de se concilier les faveurs d'une déesse.
Le mec avait peut-être juste faim et c'est la première chose qui lui est tombé sous la main