Femmes fontaines : nous savons enfin d'où provient le liquide

Connu depuis l'Antiquité, le phénomène de femme fontaine a fait couler beaucoup d'encre. Aujourd'hui, le docteur Samuel Salama et son confrère, Pierre Desvaux, ont réalisé une étude très pointue sur le sujet. Voici ce qui en ressort !

Qu'est ce qu'une femme fontaine ?

Lors d'une excitation sexuelle, une femme fontaine est capable d'émettre une quantité plus ou moins importante de liquide au niveau de son sexe. Ce phénomène est souvent considéré comme une éjaculation féminine puisque le terme éjaculation signifie simplement "action de projeter hors de soi avec force une sécrétion", à l'instar de l'éjaculation masculine.

Si le sperme de l'homme est constitué de liquide séminal, de liquide prostatique et de spermatozoïdes, l'éjaculation féminine reste encore un mystère. De plus, l'éjaculation féminine n'intervient pas à chaque rapport et la quantité de liquide fabriquée varie en fonction de la femme.

Une étude échographie et biochimique

Durant le 20e siècle, de nombreux sexologues reconnus se sont penchés sur le phénomène de femme fontaine. Nombreux étaient ceux qui pensaient que ce phénomène était en lien direct avec une incontinence urinaire. Par exemple, dans un article publié en 1952, Ernest Graffenberg explique que l'urètre (canal de sortie de la vessie) a un rôle précis dans le plaisir sexuel chez la femme. Plus tard, Milan Zaviacic a démontré que certaines femmes disposaient de glandes de Skene qui sont parfois désignées comme une prostate disposée le long de l'urètre. Cette dernière est bien plus courte que celle des hommes et produit du PSA (antigène spécifique de la prostate) ainsi que d'autres marqueurs spécifiques.

Afin de comprendre d'où provient le liquide de l'éjaculation féminine d'une femme fontaine, le docteur Samuel Salama a réalisé une étude avec des échographies et des analyses biochimiques. Il a donc convoqué sept femmes ayant une expérience régulière d’émission fontaine entre septembre 2012 et mai 2013.

Au départ, les femmes devaient aller uriner pour qu'une première échographie de la vessie soit faite et que des analyses biochimiques de l'échantillon prélevé soient effectuées. Le docteur leur a ensuite demandé de se stimuler sexuellement et quand elles étaient très excitées après 25 à 60 minutes de stimulation, le docteur s'est aperçu que la vessie était à nouveau pleine lors de la deuxième échographie des organes pelviens. Une fois l'orgasme atteint, un second échantillon a été prélevé. Une troisième échographie, après éjaculation, montre une vessie complètement vide. Enfin, un troisième échantillon d'urine est demandé à la participante dès que possible.

L'éjaculation féminine, c'est principalement de l'urine

Ces trois échographies montrent bien que la vessie a un rôle prépondérant dans l'éjaculation d'une femme fontaine. D'un autre côté, l'analyse biochimique des trois échantillons prélevés montre la présence d’urée, de créatinine et d’acide urique (composés de l'urine). Du PSA a également été détecté dans les échantillons 2 et 3 de 5 participantes alors qu'aucune des sept participantes n'en avait dans l'échantillon 1.

Ainsi, l'étude de ce docteur permet de confirmer que l'éjaculation féminine d'une femme fontaine existe sous deux types qui peuvent être distincts ou mélangés. Le premier concerne une éjaculation prostatique qui n'est pas détectée chez toutes les participantes. Le second est une émission fontaine provenant principalement de la vessie. Ainsi, l'étude montre que l'éjaculation d'une femme fontaine est principalement constituée d'urine. Sympa non ?