On l'a dit, et mille fois montré : chez Hitek, nous sommes de grands amateurs de fantasy. Après notre sélection des meilleurs films de fantasy qui ne sont pas Le Seigneur des Anneaux et les 10 meilleurs films d'animation de fantasy, on revient cette fois sur le triste destin de huit projets de films et séries Fantasy abandonnés que vous ne verrez jamais (et pourquoi).
#8 Le Seigneur des anneaux de Stanley Kubrick avec les Beatles
Le Seigneur des anneaux a immédiatement été un succès littéraire en Angleterre. Le Retour du Roi, sorti en 1955, a été particulièrement bien reçu par la jeune génération. Quelques années plus tard, la contre-culture et le mouvement hippie se reconnaissent et s’approprient les idées éco-responsables mises en avant par le livre. Aux États-Unis, le livre inspire déjà les devantures des boutiques de San Francisco et des slogans durant les manifestations anti-guerre et/ou progressistes qui revendiquent «Gandalf for President».Au même moment, c’est l’émergence du groupe pop phénomène, les Beatles. Après les gros succès de leurs films musicaux A Hard Day's Night (Quatre garçons dans le vent) et Help!, ils ont carte blanche pour leur prochain film. C’est donc décidé, ce sera Le Seigneur des anneaux.
Pour leur adaptation de la trilogie de Tolkien, ceux que l’on surnomme les Fab Four rêvent grand. Tout d’abord, ils s’approprient les rôles qui les intéressent le plus. Ainsi, Paul McCartney serait Frodon, Ringo Starr incarnerait Sam, George Harrison jouerait Gandalf et John Lennon serait Gollum (?!). Mais surtout, les Beatles ne veulent pas d’un petit film anecdotique tourné à la va-vite et décident donc de se tourner vers le réalisateur derrière Les Sentiers de la gloire et Docteur Folamour, deux des plus grands films anti-guerre (et anti-système) de l’époque : Stanley Kubrick. Problème, les Beatles se heurteront au refus pur et simple de Tolkien lui-même. Kubrick ou pas Kubrick derrière la caméra, l’auteur refuse que le groupe s’empare de son œuvre.
#7 Game of Thrones: la série préquelle avec Naomi Watts
Game of Thrones a été un gigantesque choc dans l’histoire des séries. L’impact culturel de cette œuvre est immense et il faudra encore sûrement quelques années pour pleinement comprendre l’entièreté de son impact. Évidemment, entre les mains de n’importe quel studio, un tel phénomène aurait peut-être été une simple vache à lait dont on aurait déjà pu tirer 4 ou 5 spin-offs de séries animées et une demi-douzaine de longs-métrages à la qualité contestable (suivez mon regard…). Mais force est de constater que HBO, qui détient les droits de l’univers de G.R. Martin, semble plutôt décidé à prendre son temps pour d’abord et avant tout bien faire les choses. La preuve : ils ont produit le pilote d’une série spin-off pour 30 millions de dollars avant de décider qu’il s’agissait d’une mauvaise idée.
Baptisée Game of Thrones: Blood Moon, la série devait avoir pour tête d’affiche Naomi Watts et selon toute vraisemblance, aborder une période totalement inédite et jamais traitée par l’auteur des romans lui-même. Il s'agissait d'un préquel inédit se déroulant durant ce que l’on appelle «l'ère des héros», environ 5 000 ans avant les événements de la série originale. Selon toute vraisemblance, il s’agissait d’une sorte d'"origin story" de ce que l’on nomme la Longue Nuit, une période connue comme un hiver interminable à Westeros.
#6 John Carter from Mars de John McTiernan avec Tom Cruise et Julia Roberts
John Carter est certainement l’un des plus grands flops de l’histoire de Disney. On sait que le film a fait perdre, au minimum, 108 millions de dollars à Disney. L’histoire derrière cet échec et ses conséquences sont d’ailleurs tellement aberrantes que l’on y avait consacré tout un article que vous pouvez retrouver juste là. Mais avant de devenir cet échec légendaire, John Carter est un projet de très longue date qui hante Hollywood depuis au moins la fin des années 1930. À cette époque, les serials (des séries visibles uniquement au cinéma, pour faire simple) de Flash Gordon et Tarzan font un carton. Du coup, beaucoup se disent qu’adapter les livres John Carter écrits par l’auteur de Tarzan serait une bonne opération, mais il faudra attendre cinquante ans avant qu’un réalisateur approche quasiment du but.
Le projet John Carter from Mars était une adaptation ambitieuse des romans d'Edgar Rice Burroughs, développée par le réalisateur John McTiernan, célèbre pour ses films d'action à succés tels que Die Hard et Predator. À cette époque, le réalisateur est un géant d’Hollywood. Il signe alors un important contrat avec Columbia Pictures et leur propose en 1990 de réaliser un gigantesque blockbuster à 120 millions de dollars (l’équivalent d’un budget de 248 millions en dollars constants). Ce gigantesque blockbuster réunira à l’affiche Tom Cruise et Julia Roberts, deux des plus grandes stars de l’époque.
Le projet promettait d'être une production grandiose, avec des effets spéciaux innovants pour l'époque et aurait pu redéfinir le genre de la science-fiction. Cependant, plusieurs obstacles ont empêché la réalisation du film. Premièrement, les défis techniques et les coûts associés à la création de l'environnement martien et des créatures extraterrestres étaient considérables. Ensuite, des divergences créatives entre McTiernan et les studios ont contribué à retarder le projet. Finalement, un script revisité par les auteurs de Pirates des Caraïbes est commandé. Le nouveau scénario, qui introduit beaucoup d’humour, décourage Tom Cruise et le projet est abandonné.
#5 Donjons et Dragons: La série
Après le désastreux triptyque de films des années 2000, tout le monde pensait improbable de voir un jour une adaptation "live" et satisfaisante de l’univers de Donjons et Dragons. Sorti en 2023, le film Donjons & Dragons : Honor Among Thieves était donc un énorme pari. D’autant qu'il était pensé dès le départ comme la clé de voûte d’une longue série de films et de séries dérivées. D'un point de vue critique, c’est un énorme succès ; le film obtient même 91 % sur Rotten Tomatoes. Malheureusement, du côté du box-office, c’est un flop.
Sorti en même temps que le dessin animé Super Mario Bros et avec un marketing pas franchement convaincant, Honor Among Thieves n'a rapporté que 208 millions de dollars au box-office mondial contre un budget de 150 millions de dollars. En tenant compte des coûts du marketing et de la distribution, Honor Among Thieves n'a pas réalisé un profit suffisant aux yeux des studios. Si pour l’instant la possibilité d’une suite au film n’est pas totalement abandonnée, le projet de série spin-off est lui complètement abandonné.
#4 Le Seigneur des anneaux par John Boorman
On en a parlé un peu plus haut : Le Seigneur des anneaux a fait beaucoup de chemin avant d’obtenir enfin une adaptation digne de son nom. Beaucoup se sont approchés de cette prestigieuse saga littéraire et s'y sont cassé les dents. Ainsi, après que les Beatles ont échoué à faire aboutir leur version, les droits du Seigneur des Anneaux ont finalement été acquis en 1969 par les studios United Artists. L’idée du studio est de confier le projet au réalisateur du traumatisant Délivrance : John Boorman.
En effet, le réalisateur voit dans le Seigneur des Anneaux le parfait écrin dans lequel il pourra projeter toutes ses obsessions. Ce projet prévoyait de condenser l'intégralité de la trilogie en un seul long métrage. Boorman envisageait une version très stylisée, avec entre autres une interprétation très personnelle des personnages et événements du livre. Son script contenait des scènes et des concepts qui divergeaient considérablement du matériau source, introduisant des considérations sur la sexualité et la psychologie des années 1970.
Enfin, le scenario n'hésitait apparemment pas à se moquer de l’œuvre en incluant une dimension humoristique voire même parodique. Cette dernière info est cependant à prendre au conditionnel puisqu’il pourrait s’agir d’une confusion avec le sujet du livre Lord of the Ringards sorti en 1969. Quoi qu'il en soit, entre un budget trop conséquent, un script peu satisfaisant et un Tolkien mécontent, le film ne se fera jamais.
#3 Red Sonja de Robert Rodriguez avec Rose McGowan
Red Sonja est un personnage extrêmement populaire dans la pop culture américaine. Vaguement inspirée d’un personnage créé par l’auteur Robert E. Howard (le créateur de Conan), il s’agit d’une guerrière qui affronte des dragons et des sorciers en arpentant un monde de fantasy dans lequel à peu près tout est possible pour les différents artistes s’étant penchés sur le concept, notamment en comics. Après l’énorme succès de Sin City et avant le futur bide du projet Grindhouse qu’il réalisera avec Tarantino, Robert Rodriguez a la super cote à Hollywood. Persuadé que Grindhouse sera un énorme succès qui permettra de faire exploser la carrière de sa nouvelle compagne Rose McGowan, il propose d’adapter Red Sonja avec McGowan dans le rôle titre et en s’inspirant des techniques de tournage de Sin City.
Très vite, le projet semble avoir le feu vert et on découvre même les premiers visuels qui ont permis au réalisateur d’ Une Nuit en Enfer de vendre le projet. Sauf que voilà, Grindhouse est un gigantesque bide. Le couple Rodriguez et McGowan bat très rapidement de l’aile. Puis c’est un problème de droits qui vient faire obstacle. Rodriguez ne peut plus faire le film seul et doit attendre que les producteurs sortent d’abord le remake de Conan avec Jason Momoa. L’échec de ce Conan mettra fin au projet Red Sonja par Robert Rodriguez.
#2 King Conan de John Milius avec Arnold Schwarzenegger et produit par les Wachowski
King Conan est peut-être l'une des plus grandes arlésiennes du cinéma hollywoodien. Projet fantasmé depuis l'épilogue du tout premier film Conan le Barbare, il s'agit d'un film qui permettrait le retour d'Arnold Schwarzenegger dans son rôle emblématique de Conan. Au tout début des années 2000, le projet faillit enfin aboutir. King Conan: Crown of Iron ou simplement The Legend of Conan, devait être produit par les Wachowski, fraîchement auréolés du succès de Matrix, et réalisé par John Milius. L'histoire se concentrait sur un Conan vieillissant, maintenant roi, faisant face à ses dernières aventures et défis pour défendre son royaume et asseoir sa légende.
Malgré l'enthousiasme des fans et l'intérêt persistant de Schwarzenegger (encore aujourd'hui en 2024 d'ailleurs), le projet n'a jamais abouti pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les très progressistes Wachowski et le très conservateur John Milius ont eu des difficultés à s'accorder sur un script et une vision cohérente qui pourraient les satisfaire. Ensuite, Matrix Reloaded et Terminator 3, sans être de vrais échecs, n’ont pas non plus été les cartons espérés par les studios. Puis, Schwarzenegger s'est soudainement lancé dans une campagne et est devenu gouverneur de la Californie. Le relatif échec de Matrix Revolutions a fini d'enterrer le projet. Aujourd'hui, les droits de Conan sont devenus un véritable casse-tête, mais Arnold Schwarzenegger ne désespère pas de faire de King Conan son dernier grand projet. Petit lot de consolation un fan film (cumulant plus de 2millions de visionnages) qui utilise le DeepFake pour imaginer Scharzy en King Conan:
#1 Star Wars : Sequel Trilogie par George Lucas
En 2012, George Lucas vend au studio Disney les droits d’exploitation de toutes les créations de son studio pour la somme astronomique de 4,05 milliards de dollars. Mais George tente de vendre un petit bonus au passage : son scénario pour une troisième trilogie Star Wars. Mais Disney, qui sait que la prélogie de Lucas ne fait pas franchement l’unanimité, se méfie des idées de l’auteur-réalisateur de L’Attaque des Clones. Toutes les idées de George Lucas sont plus ou moins jetées à la poubelle, et c’est le showrunner de la série pour ados Felicity qui va proposer une toute nouvelle histoire "originale". La suite, on la connaît : une série de trois films tellement mal-aimée que même les plus ardents opposants de Lucas se demandent ce qu’il aurait pu faire.
Évidemment, il est très difficile de répondre à cette question. D’une part, le scénario ne sera certainement jamais accessible, et d'autre part George Lucas a une fâcheuse tendance à perpétuellement changer de version quand il évoque ses idées. Ce que l’on sait à peu près à ce stade, c’est que dans un premier temps, le méchant aurait été Dark Maul et sa nouvelle apprentie Dark Talon, puis soudain un tout nouveau danger faisait son apparition : les Whills. Les Whills étaient des créatures venues d’un monde micro-biotique qui se nourrissent de la Force et contrôlent l’univers en toute discrétion. L’idée était apparemment de mettre dos à dos les deux visions de la force spirituelle et scientifique (les midi-chloriens) et de découvrir comment la nouvelle génération Skywalker ferait face à ce bouleversement.
Par toxic crusader, il y a 4 mois :
Honnêtement, King Conan c'est un crève cœur, mais ça m’étonnerait vraiment que ça puisse arriver un jour.
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