La Japan Expo 2023 est l'occasion pour la France d'inviter des figures iconiques du Japon et d'ailleurs. Même si la France est le deuxième consommateur de mangas après le Japon, les auteurs nippons sont rares à pouvoir se déplacer en Europe. Cependant, certains invités de cette édition 2023 sont plus clivants que d'autres, et attisent des polémiques brûlantes.
Japan Expo : des invités exceptionnels
Cette édition de la Japan Expo a tout pour plaire aux fans. Plus de 900 exposants sur les 4 jours de l'événement ont pu faire découvrir une grosse partie de la culture asiatique directement en France, au parc des expositions de Villepinte. C'était également l'occasion d'élire, via la cérémonie des Durama, le meilleur anime et le meilleur manga de l'année 2023. Entre les animations, les conférences, les rencontres, les dédicaces et les cosplays, il y en a pour tous les goûts cette année. Mais le point le plus important des Japan Expo sont les invités. Et cette année, les fans ont été gâtés. L'illustre Tsukasa Hojo est le grand invité d'honneur de l'événement. Il est l'auteur derrière City Huner, Cat's Eye, et Angel Heart, trois séries qui ont bercé l'enfance d'un nombre considérable d'entre nous ces 30 dernières années.
Parmi les autres invités, nous pouvons citer Yu Ito (Shut Hell, Ookami Rise), Katarina et Ryosuke Fuji (Shangri-La Frontier), Shu Sakuratani (Rooster Fighter) ou encore Yami Shin (Revenge Reborn !), Valne et Maluko (Vanupied) et Stéphane Goddard (Black Furry). D'autres invités liés au monde du manga sont présents, comme Brigitte Lecordier, comédienne de doublage culte, ou encore Lee Kwang-Eun, derrière le Webtoon Pick Me Up! et Keiichi Ichikawa, le superviseur en chef de l'animation de la série One Piece. Cependant, aucun de ces invités n'a fait couler plus d'encre que l'annonce de Ken Akamatsu. Car en plus d'être un mangaka réputé (Love Hina, AI non-Stop!, Negima! et UQ Holder!), l'individu est désormais un politicien et sénateur japonais depuis 2022. Ses positions très conservatrices, associées au Parti Liberal Democrate (PLD, au pouvoir) font de lui un personnage controversé du paysage politique japonais. Certaines de ses décisions et prises de parole ont incité les habitants japonais et les internautes à le qualifier d'extrême droite. L'organisateur de la Japan Expo 2023, Thomas Sirdey a même été contraint de justifier sa présence au sein du salon :
Pour nous, son parcours est intéressant. Ses oeuvres, à commencer par Love Hina, ont connu un grand succès en France, avec un vrai impact. Le fait qu'il soit devenu politicien, c'est original. Qu'il vienne nous parler de son vécu nous a semblé sympa.
Yooo dès demain Japan Expo invite Ken Akamatsu, mangaka et député d'extrême-droite pro-pΣdop⁰rn, pour qui le féminisme est une dangereuse idéologie importée d'occident \ud83e\udd29\ud83e\udd70
July 12, 2023
Du coup on a imprimé pleins de tracts, si vous voulez en imprimer aussi le PDF est ci-dessous \ud83d\ude0b pic.twitter.com/H3d8AhdCte
L'an dernier yavais des activistes sectaires qui avaient un stand, cette année ils invitent ken akamatsu en tant qu'homme politique...
July 7, 2023
Ken Akamatsu : une invitation qui divise les fans
Ken Akamatsu est une personnalité clivante dans le paysage manga au Japon. Le natif de Nagoya a des convictions bien appuyées, qu'il n'hésite pas à défendre directement. Il est notamment connu pour être un ardent défenseur de la liberté d'expression dans les mangas et animes, et s'oppose fermement à toute tentative du gouvernement d'étendre la censure et la loi sur le droit d'hauteur. Cela inclus les lois souhaitant limiter les oeuvres à caractère pédopornographique au Japon, comme les Lolicons (des personnages enfants ou représentés sous une apparence d'enfant, souvent considérés comme à caractère sexuel) ou les Doujinshi (des ouvrages amateurs, principalement issus d'oeuvres déjà existantes, semblables aux fanzines et dont près de la moitié serait à caractère pornographique). D'ailleurs, Ken n'est lui-même pas étranger à ce genre d'oeuvres, puisqu'il a publié plusieurs Doujinshi hentai sous le pseudonyme de Betty.
En parallèle, Ken Akamatsu se dit être un fervent progressiste, n'hésitant pas à mettre en avant ses positions en faveur de l'avortement, de la contraception sans ordonnance ou de l'utilisation des intelligences artificielles dans le quotidien. Il est également à l'origine d'un site nommé J-Comi, censé proposer gratuitement et sans DRM tous les mangas n'étant plus publiés actuellement. Mais cela ne saurait effacer sa prise de position la plus clivante. La pédopornographie est un véritable problème au Japon. Si vous êtes un habitué de la culture manga et/ou que vous trainez trop sur Internet, vous connaissez forcément le trope du dragon de 3000 ans qui se change en petite fille. Il s'agit d'une zone d'ombre juridique aussi lucrative que dérangeante que le Japon, de sa propre initiative et sous la pression d'autres organismes mondiaux, souhaite se débarrasser. Une stagnation politique compliquée que Ken Akamatsu, lui-même acteur du phénomène, défend. Certains spécialistes parlent même de problème systémique. Inviter dans un salon censé promouvoir le meilleur de la culture japonaise quelqu'un qui défend ce genre de publications est un faux pas pour de nombreux internautes.
Moi je suis pour le ken akamatsu bashing pas pour mes convictions politiques mais parce que ses mangas sont nuls à chier
July 13, 2023
Je pense que vos activités sont excellentes. Ken Akamatsu dit souvent qu'il défend la liberté d'expression, mais ce n'est qu'une construction, et il est obsédé par la célébrité et le pouvoir. Ses idées sont dangereuses et nuisent à la fierté de la culture japonaise. https://t.co/Pib5ZcVdse
July 13, 2023
C'est totalement dans son programme. Sous prétexte de préserver la liberté d'expression, il veut "préserver" le pedo porno. Et a eu le soutien de plusieurs auteurs dont celui de Made in Abyss. https://t.co/ZG8S9mLWUD
July 12, 2023
Par Gilles Simone et tic, il y a 9 mois :
Pour le coup, je pense que le problème des produits à caractère Q en libre service à la Japan sont plus problématiques que lui.
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