Joker Folie À Deux : les premières critiques sont tombées, le film va diviser
Le premier film Joker a connu un véritable triomphe à sa sortie en 2019. Cinq ans plus tard, sa suite Joker: Folie À Deux vient d'être dévoilée à la Mostra de Venise. Les premières critiques sont tombées, et le film divise énormément.
Joker 2 : les critiques sont là
Sorti en 2019 alors que le DC Extented Universe continuait à provoquer l'exaspération des fans de super-héros, le film Joker de Todd Phillips a été un véritable succès. Fortement inspiré de Taxi Driver et La Valse des Pantins, deux chefs-d'oeuvre de Martin Scorsese, le long-métrage proposait une relecture des origines du Joker, incarné par Joaquin Phoenix. Couronné du Lion d'Or à la Mostra de Venise, l'un des plus prestigieux festivals de films, il a également été récompensé de l'Oscar du meilleur acteur pour son interprète principal et de la meilleure musique de film. Il a également dépassé le milliard de dollars au box-office, devenant pour cinq ans le film classé R le plus lucratif de l'Histoire, avant d'être dépassé à l'été 2024 par Deadpool & Wolverine.
Dire que Joker: Folie À Deux est attendu relève de l'euphémisme. Depuis la fin d'année 2023, il est régulièrement cité parmi les films les plus attendus de l'année. Ce mercredi 4 septembre, un mois jour pour jour avant sa sortie américaine, la suite de Joker vient d'être dévoilée devant le public de la Mostra de Venise. Un lieu ô combien symbolique pour le film ! Quel est le verdict ? Il semblerait que les premières critiques soient pour le moins partagées.
Selon Pete Hammond (Deadline), Joker: Folie À Deux est "un brillant retour musical". Le journaliste du très sérieux média américain souligne que "la production est excellente dans tous les domaines", ce que laissaient déjà supposer les premières bandes-annonces. Hammond évoque également l'interprétation solide de Lady Gaga dans le rôle d'Harley Quinn, qui serait "intelligemment discrète, loin de la Harley Quinn que nous associons à Margot Robbie, montrant de manière crédible de l'affection et une connexion avec Joker, et plus important encore, avec l'homme derrière le maquillage".
Pour Discussing Film, la suite de Joker est "aussi dérangée et excitante que vous l'espériez". Ben Rolph, l'auteur de la critique, a été charmé par cette "mésaventure musicale qui marche sur la ligne entre la réalité et la fantaisie" et plus particulièrement par la photographie de Lawrence Sher, qui "illumine magnifiquement Joker : Folie a Deux". Il souligne également que l'interprétation de Joaquin Phoenix dans le rôle du Joker est "une autre performance digne d'un Oscar". Enfin, il félicite la capacité du long-métrage à "se concentrer sur un thème singulier et lourd", et se réjouit des "numéros musicaux de Joker: Folie À Deux", qu'il qualifie de "bien interprétés et incroyablement divertissants". Pour notre confrère français Renaud Baronian (Le Parisien), les chansons sont l'un des points forts de ce long métrage "aussi sombre qu'éblouissant", notamment grâce à la présence de Lady Gaga qui "crève l'écran" et "nous en met plein la vue".
Toutefois, l'aspect musical serait selon d'autres retours le principal point faible de Joker: Folie À Deux. Owen Gleiberman (Variety) résume : "Le concept est audacieux, l'exécution l'est moins." Il explique : "Phillips, qui a co-écrit le scénario avec Scott Silver, aurait dû choisir un éventail de chansons plus sauvages". Si Lady Gaga semble née pour tourner dans des comédies musicales, compte tenu de ses talents incontestables de chanteuse et d'actrice, elle serait "sous-exploitée", selon Gleiberman. Le journaliste évoque également un film dans lequel il ne se passe pas suffisamment d'événements, malgré ses 2 heures et 18 minutes. Il accuse également Todd Phillips d'avoir trop écouté les craintes des cadres de Warner Bros. Discovery, suite aux débats houleux concernant la violence de Joker premier du nom.
Un avis que partage Vanity Fair, pour qui cette suite est "une blague d'un goût douteux". Le journaliste Richard Lawson est cinglant : "Difficile de savoir ce que l'on a vu. Le film n'a pas grand-chose à dire de la maladie mentale ni des tendances criminelles. L'histoire d'amour obsessionnelle est à peine esquissée. Le propos politique du film est trop paresseux et inexact pour avoir quoi que ce soit de libertaire ou de libertarien. Pour le dire en peu de mots, Folie à deux est une farce qui se joue aux dépens de ceux qui voudraient y trouver un sens.".
Plus nuancé, The Hollywood Reporter pointe du doigt "une suite inégale", affaiblie par le côté huis-clos du film, partagé entre la prison et le tribunal. "En bloquant le Joker de sa diffusion maniaque du chaos dans les rues de Gotham City, le film le neutralise à peu", développe David Rooney. Il reconnait cependant plusieurs points fort au long-métrage, notamment sur l'aspect technique. "C'est une super-production musclée", écrit-il. Par ailleurs, il souligne "le mérite [de Todd Phillips et Scott Silver] d'avoir suivi leur propre voie avec un personnage canonique de DC Comics", quitte à fâcher les fans de Batman.
Quoi qu'il en soit, nous sommes impatients de découvrir Joker: Folie À Deux, pour nous faire notre propre avis. Et vous, quel est votre degré d'attente ? Dites-le nous dans l'espace commentaires.