La super arme d'Hitler pour détruire Londres !

Connaissez-vous le canon V3 ? C’est une arme nazie qui n’a jamais dépassé le stade expérimental en raison de son fonctionnement relativement complexe et le bombardement américain des installations allemandes de ce projet.

En réalité, le projet V3 imaginé par Hitler, contrairement au V1 et au V2 n’était pas une fusée, mais un canon fixe à longue portée en utilisant la technique des canons secondaires, armé d’une charge propulsive à propergol solide. Cette technologie aurait permis (sur le papier) de tirer des projectiles de 310 livres entre 150 et 165 km de distance avec une fréquence de 300 coups par heure !

La culasse du canon utilisait une technique classique pour initier le projectile, mais pour permettre d’accélérer sa trajectoire, une série variable de charges était situées de façon symétrique le long du baril. Cela lui aurait donné assez d’énergie pour envoyer le projectile à une vitesse de 1500 mètres par seconde, soit 5500 km/h !

Le développement de ce prototype était l’un des défis les plus importants menés par les ingénieurs du Troisième Reich. Plus le projectile prenait de la vitesse au fur et à mesure des explosions, plus il était difficile de coordonner le déclenchement des propulsions secondaires. Cela pouvait amener à une réduction de sa vitesse ou bien encore à son explosion à l’intérieur du canon. Les Allemands se sont appuyés sur des plans français dessinés vers la fin de la Première Guerre Mondiale pour lutter contre les tirs de la fameuse Grosse Bertha. Les ingénieurs du Reich pensaient qu’avec cette technique de propulsion à accélération multiple, cela permettrait de réduire la charge propulsive tout en augmentant la durée de vie du canon.

Londres dans le viseur du V3

Si l’armée allemande a développé ce canon V3 c’est sur la volonté d’Hitler qui souhaitait bombarder Londres depuis le Nord de la France. Il faut savoir que si le prototype avait pu dépasser le stade de l’expérimentation, le V3 aurait pu raser complètement à distance la capitale britannique !
Pour accueillir le premier canon V3, les nazis ont choisi une colline calcaire près de Mimoyecques, aux alentours de Calais, où ils ont installé les 50 canons de 105 mètres de longs, pointés en direction de Londres.

Lors des tests, le seul qui se révéla concluant n’a pu projeter qu’un obus à plus de 93 km. Mais, avant que le site de Mimoyecques ne devienne complètement opérationnel, le 6 juillet 1944, 98 Avro Lancaster vont lancer 400 tonnes de bombes, puis trois autres raids vont se succéder pour lâcher 16 bombes Tallboy de 5 tonnes chacune pour détruire les installations. Puis pour mettre fin à ce projet nazi, les alliés vont lancer l’opération Andvil ("Enclume") dans laquelle Joe Kennedy Jr, frère de John Fitzgerald Kennedy s’est porté volontaire.

L’opération de Joe Kennedy Jr.

En août 1944, les alliés préparent l’opération Andvil. Celle-ci avait pour but d’envoyer un bombardier télécommandé pour qu’il s’écrase sur le site qui abritait le projet V3. L’avion a été transformé en bombe volante puisqu’il transportait jusqu’à 11 000 kg d’explosif. Cependant pour le faire décoller, il fallait l’intervention d’un pilote et d’un co-pilote qui devaient sauter en parachute une fois l’avion dans les airs.

C’est ainsi que Joseph Kennedy Jr embarque dans un B-24 le 12 août 1944 en tant que volontaire. Il décolle à 17h52, mais vers 18h20, quand il s’apprête à évacuer l’appareil, l’avion explose et Kennedy meurt prématurément. Les causes de cette explosion seront expliquées par un défaut électrique. Finalement, cette opération n’aurait servi à rien, car le site avait été abandonné par les nazis après les attaques des alliés lancées en juillet 1944. Selon les spécialistes, le canon V3 d’Hitler aurait de tout façon été détruit un jour ou l’autre car cette arme présentait encore beaucoup de défauts techniques. Le défaut le plus important du V3 est certainement le fait qu’il soit une arme fixe et par conséquent une cible facile !