La semaine dernière se fermait "Zone Téléchargement", l'un des célèbres sites de téléchargement illégal en France. Un évènement qui a largement bousculé la toile pour des raisons plus ou moins raisonnables. Parmi les médias qui diffusaient l'information de cette fermeture, les commentaires étaient quasi unanimes pour démontrer que le téléchargement illégal n'est pas la priorité de l'Etat qui doit s'axer sur des thématiques plus sérieuses. Bien que légitimes, cette idée de justice semble oublier le mot "illégal" de l'expression. Sortons une nouvelle fois la robe de l'avocat du diable pour traiter de ce sujet épineux.
Une pratique courante, devenue normale
Force est de constater que le téléchargement illégal fait indéniablement partie du quotidien des internautes. D'une pratique initialement courante, celle-ci s'est transformée en chose commune, banale, voire normale. La nuance se joue à faire, justement, de l'illégalité une banalité. Pour commencer dans les comparaisons douteuses, c'est comme voler chaque jour une pomme au même commerçant. Vous me direz "c'est pas pareil", admettons, n'empêche que l'illégalité reste l'illégalité, et que voler une pomme, comme pirater un film reste un délit.
Evidemment, tout le monde a déjà téléchargé, et moi le premier, mais doit-on blâmer la fermeture d'un site qui flirte sans fioriture avec le vol ? Pourquoi ? Les propriétaires de Zone Téléchargement se rendaient très bien compte du crime qu'ils commettaient, mais l'internaute peut-être un peu moins. La cyberpolice (Hadopi etc.) s'est légèrement éparpillé. Par la multiplication de téléchargements, celle-ci ne peut guère pointer du doigt chaque vol, et par l'absence de risque encouru, la banalité apparaît.
Destruction artistique
La coutume populaire admet une pensée étrange qui se définit par "tout ce qui rentre sur Internet appartient à Internet". C'est ainsi qu'on oublie tous les droits d'auteurs et de propriété. Les artistes, quels qu'ils soient, doivent prendre en compte désormais ce téléchargement avant de se lancer dans des projets. Mais la finalité est parfois contradictoire.
Dans l'exemple de grosses productions, à l'image de Game of Thrones, le téléchargement illégal peut s'avérer bénéfique. Diffusé sur une chaîne payante, il est important de noter que GoT n'aurait jamais réalisé autant de profits sans le téléchargement. Mais cet exemple contrebalance avec une flopée d'artistes mineurs qui se brûlent les ailes une fois confrontés à la réalité. L'industrie musicale en paie principalement les frais. La production d'un album et tout le ressort marketing qui l'entoure nécessitent un certain budget, et le téléchargement illégal fausse le public que l'on peut percevoir.
Une guerre contre le téléchargement
Alors que la menace plane sur le site Cpasbien, l'Etat semble déclarer la guerre au téléchargement illégal. Bonne ou mauvaise chose, tout reste à voir. Evidemment que cet objectif n'est pas un objectif prioritaire en France, mais le rôle de l'Etat reste de maintenir la justice. Une chose est sûre cependant après la fermeture des deux gros sites français en la matière, le téléchargement illégal s'expose à l'ouverture certaine d'une dizaines d'autres.
Par Zsupraz, il y a 7 ans :
Comme le dit la fin de l'article, la fermeture de tel ou tel site ne fait qu'ouvrir la porte à pleins d'autres
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