Chers grammar nazis,
Sachez que vous rendez le monde meilleur mais que, paradoxalement, vous le rendez aussi bien pire. J'aimerais, en tant que chroniqueur web, mais aussi utilisateur d'Internet lambda, vous démontrer en quelques lignes les ressources mentales nécessaires pour survivre dans l'immense jungle que constituent les réseaux sociaux, dans lesquels, vous êtes les principaux prédateurs.
Des chasseurs de fautes
Vous combattez avec justice et persévérance le principal fléau de notre génération connectée : l'orthographe. En outre, pour des raisons diverses, souvent liées à la rapidité ou la simplicité, les internautes ont pris peu à peu l'habitude de bafouer nos règles de grammaire ou de conjugaison les plus archaïques. La métamorphose est aussi impressionnante que dangereuse car ces habitudes peuvent se transcrire dans des milieux scolaires, ou pire, professionnels.
Ainsi, force est de constater que les étudiants, principalement collégiens ou lycéens, écrivent de plus en plus mal, aussi bien dans la syntaxe des phrases que dans l'orthographe. Nul doute que la démocratisation des SMS, des réseaux sociaux ou autres modes de discussion instantanée ont contribué à bafouer lentement notre superbe langue de Molière. Dans le monde professionnel, le vice est plus grave encore, puisqu'il constitue une véritable plaie. Comment réussir à obtenir un emploi quand votre lettre de motivation compte elle-même des fautes ?
Hitek n'est bien entendu pas épargné par les grammar nazis, la preuve :
Par conséquent, je reconduis mon constat préalable : votre combat est juste et nécessaire. Mais peut-être le serait-il d'autant plus si vous mettiez la forme, plus que le fond dans votre démarche. Evidemment, les commentaires Facebook construisent le panthéon de la lacune grammaticale qui assène de généreux coups de pied dans le thorax de notre chère langue française. Mais n'y a t-il pas des moyens plus pédagogiques de leur faire remarquer ?
Une méthode peu efficace
Croyez-moi, et je vous parle en connaissance de cause, reprendre le commentaire d'une personne que vous avez soigneusement corrigé suivi d'un astérisque ne mènera jamais à rien d'autre qu'une ultime bataille sans fin ponctuée d'une vague déferlante de notifications. Sincèrement, qu'y a t-il de pire qu'un commentaire bourré de fautes d'orthographe ? Un commentaire bourré de fautes d'orthographe qui vous insulte copieusement. Et qui que vous soyez, prendre du plaisir à se faire traiter dans les commentaires d'une page Facebook reste une passion très abstraite.
De plus, et malgré votre bonne foi évidente, sachez que la plupart de vos commentaires sont démunis d'argumentation et parfois même de sens. Il s'agit juste de reprendre les individus pour les reprendre, de souligner l'une de leur faute sans lien concret avec l'information pressentie initialement. Certains donnent même l'impression de parcourir le fil d'actualité à la recherche de fautes éventuelles, comme une activité bénévole au profit de L'Education Nationale pour les Nuls. Quelquefois, le commentaire que vous corrigez est même un développement tangible sur la publication mais qui, à cause d'une simple coquille, est décrédibilisé lâchement par vos soins.
Mais je ne suis pas dupe, je sais comment fonctionnent les réseaux sociaux, je sais comment réfléchissent leurs communautés et dès lors, je sais comment vous, les grammar nazis, vous œuvrez, et surtout pourquoi. L'anonymat et la liberté derrière son écran d'ordinateur semblent délivrer les utilisateurs qui se permettent de commenter aveuglement à outrance alors qu'ils ne le feraient pas forcément en société. Est-ce que cette maladie de correction s'étend aussi dans la vraie vie ? Est-ce que vous corrigez vos profs, employeurs ou autres personnes que vous ne connaissez pas dans la vraie vie ? Ou alors, est-ce que cet étalage intellectuel est propre à la réalité virtuelle ?
Je ne souhaite pas que le ton de cette lettre tourne à l'arrogance, la même qui transpire de certains commentaires dont vous faites souvent preuve en corrigeant de simples internautes. Et pourtant, j'imagine bien que rien n'y fera, et que tout ceci restera sensiblement identique pour les vingt prochaines années. J'imagine aussi que le top commentaire de cette lettre sera la correction d'un de mes mots mal orthographiés, faisant de moi une énième victime des grammar nazis.
Internet est incorrigible.
Un bouton pour signaler les fautes sur Hitek
Nous vous rappelons que sur Hitek, il existe un bouton pour signaler les fautes d'orthographe et de grammaire. C'est le bouton "Une erreur ?" en bas d'article que vous pouvez voir sur l'image ci-dessous. Il vous suffit de sélectionner le passage de l'article où se trouve la faute et de proposer votre correction. Bien plus pratique que de polluer les commentaires ! Tous les articles sont relus, mais l'erreur est humaine... et l'inattention aussi.
Par jeanLucasec, il y a 8 ans :
Va ranger ton Bescherelle pourriture !
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